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Aventures divines de Kṛṣṇa : la līlā et les traditions narratives des temples cōḻa

[article]

Année 2002 57 pp. 33-50
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CHARLOTTE SCHMID

EFEO, Pondichéry

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Les soubassements de certains temples cola sont décorés de petits panneaux sculptés succédant les uns aux autres pour former une frise courant tout autour du temple1. Ces panneaux représentent les Ma des dieux, celles de Visnu et de ses avatâra, de âiva et de son fils Skanda, mais aussi les jeux des humains à travers les danseurs et les musiciens qui se mêlent aux aventures divines. Formant parfois de véritables «cycles narratifs» associés à des représentations indépendantes, ces frises, non publiées pour la plupart, s'inspirent souvent de la littérature épique et puranique. Elles témoignent ainsi d'une popularité particulière du genre narratif et permettent d'explorer avec précision la relation qu'entretiennent les traditions narratives textuelles et iconographiques.

Le «cycle narratif», c'est ici la narration continue d'une histoire, qu'elle apparaisse dans un texte ou sur un temple. Dans ce dernier cas, le cycle narratif correspond à la représentation en images d'un récit connu grâce à un ou plusieurs textes. Cette représentation est constituée de la succession des actions, présentées en scènes qu'ordonne la chronologie narrative, dans des sections de frises sculptées, continues ou formées de séries horizontales de panneaux. Les plus anciens exemples iconographiques de cycles narratifs brahmaniques2 datent du Ve siècle de notre ère, au moment où émerge un nouveau type de littérature brahmanique, les Puràna, dont les cinq composantes traditionnelles (création, recréation, généalogies, ères de Manu et histoire des dynasties) sont toutes liées, d'une manière ou d'une autre, au genre narratif. Les épopées constituent par ailleurs un ensemble narratif abondamment utilisé par les Purâna. La représentation sur les édifices religieux des histoires racontées dans ces textes donne accès à un éventail mythologique plus large que celui du seul corpus textuel.

Le corpus de temples

Liées dès l'origine aux deux avatâra les plus représentés de Visnu, ceux de Râma et de Krsna, les premières représentations de cycles narratifs brahmaniques apparaissent en Inde du Nord, sous la dynastie des Gupta. La plupart du temps, ces

premiers cycles sont fragmentaires et, à de rares exceptions près3, il n'est plus possible de les étudier dans le contexte architectural où ils s'intégraient. En Inde du Sud, il semble que les premiers cycles brahmaniques étendus soient cola, même s'ils ont été précédés par des essais plus ponctuels dans l'art des Câlukya du nord du Karnâtaka4. Les cycles les plus développés décorent certains temples hoysala dans le Karnâtaka, à partir du début du xir siècle; ils bénéficient des expériences cola, moins connues.

Le corpus ici considéré est constitué de temples cola, principalement construits sans doute entre le début du xe siècle et le début du xie siècle, et comportant des représentations de cycles narratifs. Pour le moment, il comprend, dans la région du delta de la Kâverï, le temple Éadaiyâr de Tiruchchennampûndi, le Nâgesvara de Kumbakônam, le Bràhmapurisvara de Pullamaij gai, le Naltunaïsvara de Punjai, le Tirumerratïsvara de Pâccil, le temple Sâmavedïsvara de Tirumangalam et, plus au nord, près de Pondichéry, le Varadaràjaperumâl de Tirubhuvanai5 (fig. 1). Il s'agit d'un corpus en cours de constitution, et il est possible que l'on découvre ultérieurement d'autres temples cola dont le soubassement s'orne de séries comportant des cycles narratifs.

Au corpus actuel, permettant de constituer un ensemble comparatif de six cents représentations environ, j'ajoute le petit temple vishnouite de Konâr, situé près du village de Tirumâlpûr, non loin de Kàncïpuram et daté de la seconde moitié du Xe siècle. La série narrative de ce temple se trouve sur les pilastres et non sur le soubassement; la présentation en est donc assez différente, ne serait-ce que parce que la continuité entre les scènes est moins perceptible - et sans doute moins recherchée6. Mais il s'agit du même genre de représentations et le caractère vishnouite du temple permet de compléter certaines observations faites en comparant le corpus shi- vaïte du delta de la Kâverï et le Varadarâjaperumâj, qui est vishnouite.

Les temples du corpus situés dans le delta de la Kàverî sont en effet tous shivaïtes. De dimensions modestes, ils portent souvent un grand nombre d'inscriptions7. Chaque temple comprend de une à trois séries de panneaux, placées l'une au-dessus de l'autre sur le soubassement puis, parfois, sur la base

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