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Archéologie des Xiongnu en Russie : Nouvelles découvertes et quelques problèmes

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Année 1996 51 pp. 5-12
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Sergei Minaev

Institut d'Histoire

de la Culture Matérielle

Académie des Sciences

Saint-Pétersbourg,

Russie

Archéologie des Xiongnu en Russie :

Nouvelles découvertes et quelques problèmes

Traduction de l'anglais par Anne Papillon

Les Xiongnu (Huns d'Asie) menèrent une puissante alliance de tribus d'éleveurs vers la fin du me-début du 11e siècle avant J.-C, et dominèrent pendant deux siècles les régions orientales de l'Asie centrale, posant ainsi les fondations pour l'émergence d'alliances tribales au Moyen Age. Les événements militaro-politiques de la domination Xiongnu sont bien connus des sources écrites chinoises. Ces dernières témoignent que «les Xiongnu n'avaient pas de villes ou d'habitats fixes; ils ne pouvaient semer et ne pratiquaient que la chasse».

A la fin du xixe et au début du xxe siècle, des membres du musée de Kyatcha en Russie étudièrent avec soin de nombreux monuments archéologiques de la région transbaïkale. Ils avaient découvert plusieurs établissements et nécropoles d'époques diverses, parmi lesquels les cimetières Xiongnu représentaient l'une des plus importantes découvertes de l'histoire mondiale de l'archéologie. Ces sites, qui nous livraient les premiers exemples d'un art Xiongnu, avaient été découverts en 1896 par l'anthropologue J.D. Talko-Grintsevich, alors directeur du musée de Kyatcha et par la suite professeur à l'université de Cracovie en Pologne.1

Plus tard, en 1924, l'expédition de P. Kozlov mit au jour, dans les montagnes de Noïn-Ula en Mongolie du nord, de très riches sépultures Xiongnu dont les plaques d'argent, tapis et objets en néphrite furent publiés à maintes reprises2. Ces sites et les objets d'art qu'ils livraient attirèrent aussitôt l'attention des chercheurs et, dès 1928, des expéditions spéciales furent organisées afin de rechercher d'autres sites archéologiques Xiongnu3.

Ces dernières années, de nombreux sites Xiongnu furent découverts en Asie centrale. En Russie d'abord, dans la région transbaïkale, dont les sites sont les suivants : le complexe d'Ivolga (grande forteresse, petit ouvrage de fortification, cimetière); les établissements de Dureny-1 et Dureny 2 ; l'établissement et le cimetière d'Enchor ; la forteresse de Bayan- Under ; les cimetières de Derestuy, Ilmovaja pad, Tcheremu- chovaja pad et Zaoziornaja; et probablement les établissements de Hariatzk et Bargay. De nombreux petits cimetières Xiongnu sont situés dans le sud de la région transbaïkale, non loin de Kyatcha.

En Mongolie du nord, ensuite, on trouva quelques forteresses (dont Huret-tov, Terelgiin, Gua-Dov, Bars-Hot, Haralty, Gargalanty) et des cimetières (Hunuy, Tebsh-uul, Erdegol, Dar- chan, et d'autres), tandis que les fouilles de Noïn-Ula se poursuivaient4. Il y a probablement, en Mongolie, d'autres forteresses, établissements et cimetières, sans doute encore une dizaine, mais on ne dispose pas d'informations suffisantes.

En Chine du nord, enfin, furent également découvertes des sépultures Xiongnu, ainsi que la forteresse de Erlanhuhou dans les Ordos. Peut-être y a-t-il d'autres sites, mais là encore, les informations manquent.

On dispose donc maintenant de nombreuses données relatives à l'archéologie Xiongnu, ainsi que d'un grand nombre de trouvailles bien documentées. Les recherches dans la région transbaïkale furent les premières fouilles archéologiques systématiques effectuées en Russie (République de Bouriatie). Grâce à cela, les musées russes, plus particulièrement le musée d'Etudes Régionales de Kyatcha et le musée de l'Ermitage, possèdent les plus importantes collections d'antiquités Xiongnu.

Ce sont essentiellement le complexe d'Ivolga, les établissements de Dureny et le cimetière de Derestuy qui furent fouillés avec le plus de soin.

Le complexe d'Ivolga (grande forteresse, petit ouvrage de fortification et cimetière), fouillé par le Pr. A. Davydova, fut le mieux étudié5. La forteresse est située à 16 km d'Ulan-Ude, dans la vallée de la Selenga. Ses dimensions sont de 350 m nord-sud et de 200 m est-ouest. Les quatre remparts défensifs ont une largeur de 35 à 38 m, et formaient un obstacle insurmontable à la cavalerie, les chevaux ne pouvant les franchir. Les fouilles furent surtout menées au sud et à l'intérieur de la forteresse. Sur une zone d'environ 7000 m2, 54 habitations et 600 fosses furent étudiées, vestiges pour la plupart de différentes structures économiques. La majorité de l'habitat était de type semi-souterrain. Seule une habitation, située au centre de la forteresse, était construite à même la surface du sol vierge. Chaque habitation était pourvue d'un foyer en dalles de pierre situé dans l'angle nord-est.

La forteresse d'Ivolga était bâtie selon un plan précis. Les habitations étaient disposées en lignes formant des unités

Arts Asiatiques, tome 51-1996

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