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Quelques caractéristiques de la peinture des lettrés en Corée, comparées à la Chine

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Année 1990 45 pp. 97-113
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Ok-sung Ann-Baron

Quelques caractéristiques

de la peinture des lettrés en Corée,

comparées à la Chine

La peinture des lettrés est un art destiné à être apprécié. Elle s'oppose à la peinture de cour — peinture officielle, peinture ornementale — , à la peinture bouddhique et à la peinture populaire. Son idéal est la gratuité, l'art pour l'art; elle s'adresse à un public de connaisseurs.

I. Peintres et société

Caractéristiques sociales des peintres

En Corée, la peinture des lettrés (wenrenhua (') en chinois, muninhwa (2) en coréen) est l'œuvre, au xviii* siècle, non seulement de lettrés mais aussi de professionnels. En Chine, au cours des dynasties Song, Yuan et Ming, la peinture des lettrés était l'apanage des intellectuels exerçant leur art en tant qu'amateurs. Plus tard, sous la dynastie des Qing, les professionnels, eux aussi, s'illustrèrent dans la peinture des lettrés1. Celle-ci, dans la Corée du xvme siècle, présente de semblables caractéristiques.

Les artistes professionnels coréens pratiquant la peinture des lettrés sont tous «des membres employés à l'Académie de peinture (Tohwawôn W)2, bureau du gouvernement». Ils se distinguent par un certain individualisme. Dans ce groupe figurent Chông Son M (1676-1759), Yi In-mun (5) (1745-1821), Kim Hong-do (6) (1745-?) et Yi Chae-gwan (7) (1783-1837). Par contre, les autres peintres, tels Sim Sa-jông (8) (1701-1769), Yi In-sang (9) (1710-1760), Kang Se-hwang (10) (1713-1791) et Kim Chông-hùi (ll) (1786-1856), étaient des lettrés, fonctionnaires en poste; ils savaient créer sans copier la peinture chinoise. Ces deux groupes d'artistes coréens étaient attachés à la cour, reflétant ainsi le système, à la fois centralisé et bureaucratique, de la politique et de l'économie de la dynastie des Yi.

Pour situer ces peintres dans la société coréenne, une brève description des diverses classes sociales de l'époque est nécessaire. Il existait quatre classes : la classe des nobles {yangban (12)), la classe moyenne, la classe des gens du peuple et la classe des esclaves. La classe des nobles correspondait aux sa taebuW*; leur formation était centrée exclusivement sur l'étude du confucianisme. Ils avaient comme privilège la possibilité d'être promus à des postes officiels élevés, sans restriction, grâce aux examens nationaux appelés kwagô C4). Ces personnages officiels, recevant de l'État une terre et un traitement, formaient la classe des propriétaires fonciers. Le groupe de ces peintres-lettrés appartenait à la classe des nobles, tandis que celui des peintres professionnels correspondait à la classe moyenne, inférieure à celle des nobles. De la classe moyenne étaient issus les petits fonctionnaires qui, après un

examen, étaient employés à des occupations pratiques liées à des techniques spécialisées. En définitive, les peintres professionnels étaient de petits fonctionnaires. Bien que les gens de cette classe aient joué un rôle important dans l'administration gouvernementale, la réussite sociale leur était difficile. En dessous de cette classe se trouvaient celle des gens du peuple et celle des esclaves. Il est possible de reconnaître quelques idées confucianistes dans cette structure des classes sociales : la priorité accordée aux littéraires, le blocage de la promotion pour les fonctionnaires de la classe moyenne, le mépris de la technique et du commerce. Tout ceci reflète «l'attachement fanatique aux notions immuables du confucianisme»4 de cette époque.

Les lettrés en Corée et en Chine

Les lettrés coréens sont des intellectuels, comme le sont les nobles de la cour, les fonctionnaires littéraires et les savants confucianistes. Tous, en même temps, sont des dirigeants gouvernementaux et des propriétaires fonciers5.

Pour devenir fonctionnaire, la première condition exigée par les rois coréens était d'être lettré. Une fois que les lettrés étaient désignés comme fonctionnaires, l'État leur attribuait une terre. En Chine, au contraire, les fonctionnaires étaient issus de la classe des propriétaires fonciers féodaux. Les intellectuels cultivés parmi les bureaucrates constituaient le milieu des lettrés. Par suite de cette différence, les lettrés coréens, ne formant pas entre eux de groupes indépendants, se trouvaient plus profondément imprégnés de l'esprit bureaucratique que les Chinois.

Un autre aspect spécifique des lettrés coréens permet de les comparer aux lettrés chinois. Dans la catégorie des peintres fonctionnaires en exercice, on peut citer, Dong Yuan, Mi Fu, Su Shi, Gao Kegong, Wang Meng et Dong Qichang. Dans le groupe des peintres vivant retirés, Wu Zhen, Huang Gongwang, Ni Zan, Chen Zhou, Wen Zhengming ont abandonné leurs fonctions ; ces trois derniers ont refusé, dès le début, d'exercer des fonctions publiques; Ba-da Shan-ren et Shi Tao ont refusé de servir une nouvelle dynastie pour rester fidèles à l'ancienne : on les a appelés peintres dissidents. En Chine, la peinture des lettrés est donc le produit de lettrés n'ayant aucune préoccupation bureaucratique. Ils ne recherchaient en tout et pour tout que la liberté absolue et individuelle de l'esprit, rompant ainsi avec la réalité sociale. Tout au fond d'eux-mêmes, la réclusion taoïste détermine leur aspiration. Comme le mentionne J. Cahill, le refus de la responsabilité sociale est considéré comme un idéal. En Corée, par contre, tous les

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