Couverture fascicule

Aristophane Ecclesiazusae 838-40 : à propos de l'emploi de νάττω et de ἐπινάττω

[article]

Année 1986 55 pp. 312-315
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 312

//

ARISTOPHANE, ECCLESIAZUSAE 838-40 : À PROPOS DE L'EMPLOI DE ΝΑΤΤΩ ET DE ΕΠΙΝΑΤΤΩ

ως ai τράπεζαί γ ' είαϊν έπινενασμεναι αγαθών απάντων και παρεσκενασμέναι, κλϊναί τε ϋιαυρών και δαπίδων νενασμέναι.

Ce texte — qui est celui des manuscrits — n'a pas toujours fait problème : Blaydes, qui le conserve tel quel, compare le sens des w. 838-9 à celui de βριθομένης πάντων αγαθών έπίμεστα τραπέζης ι et de ai τράπεζαί πλήρεις, (...) κατηρεφέες παντοίων αγαθών κατά 'Ανακρέοντα 2. Mais les éditeurs modernes ont voulu voir un problème aussi bien en έπινενασμεναι du ν. 838 qu'en νενασμέναι du v. 840. Leur raisonnement est explicité par Ussher 3, qui invoque deux arguments spécifiques contre le maintien de la leçon έπινενασμεναι, et un troisième, général, tendant à exclure aussi bien le verbe simple que le composé, à savoir :

a) έπινάττω n'est connu que dans Hésychius, qui glose έπινάξαι par έπι- πακτώσαι, que l'on retrouve chez Aristophane dans le syntagme επι- πακτώσαι τάς θύρας 4, avec la signification de verrouiller ·,

b) si cette signification-là est exacte, notre verbe est impropre ici ;

c) d'après l'analogie avec le verbe simple, le composé devrait se référer à un contenant, et vouloir dire faire rentrer (dans). Ussher cite εναττον οδν οι παίδες εις τάς ευτυχείς σπνρίδας 5 comme exemple de cet emploi.

La conviction que νάττω et son composé ne sont pas appropriés s'il s'agit, comme ici, de tables et de lits, et non pas de contenants, a poussé des philologues à les remplacer par des verbes «mieux adaptés». Ainsi, l'édition de Hall-Geldart reprend pour le v. 838 la conjecture έπινενησμέναι de Brunck : le verbe έπινέω signifiant entasser (sur), mais aussi, par double orientation, charger (de), il n'y

1 Pherecr., fr. 190. Il est à noter que le ms. d'Hésychius qui contient ce vers sous le lemme έπίμεοτα donne comme texte βριθομένων αγαθών έπι τραπέζης.

2 Athen., I, 12, a ( = Anacr., fr. 121).

3 R. G. Ussher, Aristophanes Ecclesiazusae, Oxford 1973, p. 190.

4 Aristoph., fr. 721.

5 Hippoloch., ap. Athen., 4, 130 b.

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw