DEUX ASPECTS RELIGIEUX DE LA ROME ARCHAÏQUE O

par Angelo Brelich

Pour le spécialiste de la religion romaine, le thème général du Congrès implique une question de très grande portée : est-il de parler d'un « pattern» religieux de la civilisation romaine? Évidemment, la réponse ne peut pas être donnée à priori : les entre la structure religieuse et la civilisation ne sont pas les mêmes dans toutes les configurations culturelles. On sait, par exemple, que dans les civilisations dites « primitives » tous les de la vie et de la conduite culturelle sont absolument de la religion, tandis que — pour citer le cas le plus opposé — dans la civilisation occidentale contemporaine, il y a une profonde dissociation entre les formes de la vie quotidienne et celles de la vie religieuse.

A quel point de cette gamme de variabilité peut-on situer la romaine ?

L'opinion commune des historiens modernes part de l'idée que la religion romaine de la période historique, — c'est-à-dire de la où se forme la civilisation romaine — n'a été qu'une religion importée. Il n'y aurait jamais eu une mythologie romaine, tandis que, dans le domaine du culte, les formes grecques auraient depuis longtemps remplacé la plus grande partie des formes romaines Pour donner à cette opinion une formulation quelque peu paradoxale, on pourrait dire, qu'à l'époque où les Romains avaient déjà leur propre religion, ils n'auraient pas encore eu une tandis qu'à l'époque du développement de leur civilisation, ils n'auraient plus eu leur propre religion. Cela serait un cas de