Guy PEDRONCINI (Sorbonne)

Institut d'Histoire des Conflits contemporains

UN GRAND SOLDAT OUBLIÉ : LE GÉNÉRAL LÉON DURAND

Né le 4 septembre 1846 à Gonesse, le général Léon Durand (1), le Galliéni de Castelnau, descendait d'une famille de militaires d'origine espagnole et qui avait soutenu les Parisiens contre Henri IV. Ayant dû quitter la ville après le triomphe du Béarnais, ils s'étaient fixés dans le Nord.

Son grand père était commandant dans la Garde impériale, et il avait contribué à la victoire de Wagram par son habileté à commander sa puissante batterie.

Léon Durand connaît d'abord une enfance difficile et studieuse. Il est élevé par son oncle qui avait épousé sa mère devenue veuve, et il fréquente l'école de Villiers le Bel où il se fait suffisamment remarquer pour que Victor Duruy en fasse un boursier au lycée Charlemagne.

Reçu à Saint Cyr en 1866, il est l'année suivante choisi pour faire manœuvrer un bataillon d'élèves devant Napoléon III. Il sort de Saint Cyr 31e sur 227.

Lors de la guerre de 1870-1871 il prend part à la bataille de Froeschwiller et son attitude au feu lui vaudra d'être félicité par Mac-Mahon. Lors de la bataille de Sedan, il est engagé dans l'affaire de Balan et fait prisonnier. Interné à Magdebourg, il est libéré et fait partie de l'armée qui triomphe de la Commune. Le 24 juin 1871 il est fait chevalier de la Légion d'Honneur.

Il poursuit sa carrière par l'École d'état-major : admis le 22e il en sort 20e. Cette brillante réussite est assombrie par la mort de sa femme. Seul avec deux enfants, il se remarie avec une Alsacienne apparentée à l'abbé Wetterlé.

En mars 1885 il prend le commandement du 85e R.I. avant d'être choisi en novembre 1886 pour diriger une mission militaire à Haïti. A son retour en 1888, il commande le 6e BCP. Il atteint le grade de colonel en 1896. Son

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