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Ш DUEL POÉTIQUE AU XIIIe SIÈCLE
Les Sirventés échangés entre Sordel et Peire Bremon Ricas Novas
Quelles furent les raisons qui déterminèrent Sordel à déclarer la guerre à Peire Brémon et à lui envoyer le cartel qu'on lira plus loin (n° I) ? La clef de l'énigme paraît être donnée par un vers (33) de cette pièce même : ч
Serventes, vai dir al fais ufanier qe mal vie mi e mon corren destrier e lieis per qe m'a faich enic e brau.
Naturellement, il est permis de croire aussi à l'existence d'autres motifs d'inimitié entre les deux troubadours, comme la jalousie ou l'ambition de briller dans le monde intellectuel du Midi de la France ; mais il est certain que l'allusion de Sordel à cette dame inconnue (lieis per qe m'a faich enic e brau) ne paraît pas être, dans la dispute, un détail insignifiant. Ce n'est pas uniquement, peut-être, à cause d'une rivalité en amour, mais c'est surtout à cause de cela1 que Sordel décoche ses flèches les plus acérées à Ricas Novas, ce fourbe, ce lâche, ce vaniteux, qui aime à s'astiquer et à s'admirer et qui a peur de ces armes mêmes qu'il porte si maladroitement. Un poltron pareil suffît pour déshonorer une cour. Il va sans dire que Peire Brémon ne répond pas par des compliments à des sarcasmes aussi cruels. Aussi voyons-nous les deux poètes rivaux passer vaillamment d'une insulte à l'autre jusqu'à tomber au dernier degré de la grossièreté.
La première question qui se pose concerne l'ordre des sir- ventés, dont cinq nous ont été conservés par les manuscrits A
i. Voyez aussi la strophe V du n° L
ANNALES DU MIDI. XXVIII.