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* Docteur en histoire de l’art médiéval, chargée de l’inventaire du patrimoine, CAUE du Tarn. 70 rue Fieux 31100 Toulouse. adeline. bea@ libertysurf. fr
1 Les plans toujours très précieux des mauristes qui dressent un état des lieux de l’abbaye et les projets des nouvelles constructions, habituellement conservés dans la série N III, sont absents des Archives nationales.
2 A. D. A., H 2, Titres de propriétés, rentes, baux, contrats (1537-1783). La liasse H 3 se résume aux titres de propriétés et aux mémoires et minutes se référant aux propriétés de l’aumônier et de l’infirmier (1659-1757). Les liasses H 4, H 5 et H 6 sont des plans d’adaptations de titres et extraits de compoix (H 4, Plans de la directe de l’aumônier dans le terroir de Caunes et de Laure (XVIIIe siècle) ; H5, 27 plans de 1769 de divers tènements du terroir de Caunes dont un plan de la ville de Caunes. H 6, Plans du terroir de Trausse).
ANNEXE Les fonds d’archives et l’abbaye de Caunes-Minervois
Jules Doinel, dans la présentation des séries G et H du département de l’Aude notait en 1900 que les fonds de l’abbaye de Caunes, abbaye importante au Moyen Âge, se résumaient à six articles «maigres et secs » (Bloch et alii 1900). En 2003, à la demande de la Conservation Régionale des Monuments Historiques, une étude documentaire sur les fonds d’archives relatifs à l’abbaye de Caunes a pu être menée à bien (Béa 2003) et une base de données informatique sur File Maker Pro constituée de 238 notices a été élaborée. Ce récolement a demandé une investigation fastidieuse, non pas par l’abondance des archives qui se trouvent circonscrites à quelques dépôts, mais par la relative rareté de sources de première main1. Les archives de l’abbaye ont en effet été brûlées par deux fois, en 1761, lors de l’incendie qui ravagea la grande salle d’audience et la salle des archives alors contiguë, et en 1789, lors d’un autodafé populaire. Ceci explique la pauvreté de la série H conservée aux Archives Départementales de l’Aude, dont le fonds le plus intéressant est la liasse H1 «registre des arrêts, contrats et autres actes du monastère depuis le 3 juin 1659 jusqu’au 24 mai 1747 » , les autres liasses de la série H rassemblant pour l’essentiel les titres de propriétés2. Bien que de période tardive, le registre retranscrit, assemblée par assemblée, les affres de l’affiliation à la congrégation de Saint-Maur, proposée dès 1659 mais qui ne fut effective que le 12 janvier 1664. Le 13 janvier 1664, l’inventaire général du monastère est dressé, source très précieuse pour les historiens de l’art. Dans un premier temps, de 1666 à 1668, les mauristes dotent l’église d’objets mobiliers, d’ornements et de linges liturgiques. En revanche, et alors qu’il couvre la période, le registre n’apporte aucun renseignement sur la reconstruction des bâtiments conventuels par les mauristes. Les informations concernant la période allant de la fondation du monastère à l’année 1659 doivent être tirées d’autres fonds. Pour ceci, le volume LVIII du fonds Doat, est un fonds digne d’intérêt puisque l’intendant Doat retranscrit entre 1668 et 1671 les actes de l’abbaye de 787 à 1468. Il demeure la source essentielle et principale, mais non exhaustive, qui a été consultée et dont les titres d’inventaires et extraits les plus significatifs ont été reproduits par J. A. Mahul dans le volume IV de son Cartulaire et archives des communes de l’ancien diocèse et de l’arrondissement administratif de Carcassonne (Mahul 1873). Les deux recueils principaux de sources rassemblés par les bénédictins, l’Histoire générale de Languedoc
(Devic, Vaissette 1872– 1904) et la Gallia Christiana Adeline BÉA*
