ARCHÉOLOGIE DU MIDI MÉDIÉVAL, TOME 23-24 -2005-2006, 437-456 437 LA FORMATION DES VILLAGES MÉDIÉVAUX EN BIGORRE (HAUTES-PYRÉNÉES) QUELQUES DONNÉES ET PERSPECTIVES NOUVELLES

Cet article vise à présenter quelques données concernant l’habitat médiéval dans la moitié nord du comté de Bigorre (vallée de l’Adour), notamment dans la plaine de Tarbes (fig. 1). Nous excluons d’emblée les villes telles que Tarbes, Lourdes ou encore Bagnères-de-Bigorre, ainsi que certains types d’agglomérations bien cernés comme les bastides. Il s’agit simplement d’aborder un certain nombre de formes d’habitats villageois moins faciles à caractériser de ce secteur encore trop peu étudié. Le potentiel archéologique de la plaine de Tarbes est de mieux en mieux connu pour l’époque gallo-romaine grâce à des prospections systématiques réalisées depuis plusieurs années (Guédon et al. 2001). Le premier objectif est ici de démontrer l’intérêt de cette zone pour l’étude de l’habitat médiéval, intérêt que quelques travaux universitaires ont commencé de bien mettre en lumière. Il ne s’agit donc pas d’une synthèse sur l’ensemble de la Bigorre mais d’une petite mise au point sur un espace plus restreint pouvant ouvrir d’autres débats. Il s’agit également de montrer la façon dont cet espace peut s’intégrer aux problématiques actuelles avec ses spécificités et ses constantes. La Bigorre ne doit plus apparaître comme une sorte de domaine marginal. Elle est au contraire une microrégion riche en paysages et terroirs particulièrement variés qui peut apporter son lot d’informations à tous ceux qui abordent l’histoire de l’habitat de la Gascogne médiévale. Heureusement, depuis ces dernières années, ce territoire semble de mieux en mieux éclairé grâce à un renouveau de son étude grandement initié par Benoît Cursente. Il est vrai que c’est surtout la montagne qui a fait l’objet d’une

Frédéric GUEDON* et Jean SABATHIE**