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Tautavel - Un cimetière wisigothique à Tautavel

[article]

Année 1984 2 pp. 204-205
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Page 204

Tautavel

Un cimetière wisigothique à Tautavel

Jean ABELANET

Au nord-ouest du village de Tautavel, sur la rive droite du Verdouble, se dresse, au milieu de la vallée, une petite colline isolée, connue sous le nom de/ Pujol (au cadastre, los Poujols), mot catalan, issu du latin podium, désignant précisément une hauteur. Dominant les vignes d'alentour d'une trentaine de mètres (altitude : 134 m) et de plan à peu près circulaire (diamètre : de 100 à 150 m environ), elle a pu donner à certains l'impression de ne pas être naturelle et d'avoir été édifiée de main d'homme : on pourrait en effet la prendre pour un énorme tumulus pré- ou protohistorique. Et c'est à ce titre que le gisement nous fut signalé : au début du siècle, nous dit-on, (vers 1899 ou 1900), un charruage profond mit au jour de nombreuses tombes, contenant des squelettes de grande taille, ainsi que des armes et des éléments d'armures ; certains Tautavellois conserveraient encore, dans quelque coin de grenier, des poignards provenant de ce site. Une prospection sur les lieux (hiver 1979) nous apprit qu'il ne s'agissait pas d'un tertre artificiel, mais d'une formation naturelle : un poin- tement rocheux, visible sur le flanc est, ayant retenu des sables et argiles tertiaires. Par contre, un cimetière du très haut Moyen Age, avait bien existé sur ce podium remarquable : nous recueillîmes des petits fragments de crânes et d'os humains, des dents, dans les terres labourées, sur la pente ouest. Au cours d'une deuxième prospection, nous eûmes l'heureuse surprise, en arrivant au sommet, là où la vigne laisse place au maquis, de voir une boucle de ceinturon en bronze, fraîchement ramenée au jour par un lapin en creusant son terrier ! En réexaminant les environs avec une attention accrue, nous découvrîmes la boucle, puis une petite rondelle de cuivre ou de bronze percée, à un mètre environ de la plaque.

La boucle, rectangulaire, présente un motif de bossettes ovales, en fort relief. La plaque porte un décor animalier très dégénéré (têtes d'oiseaux ?), entouré d'un double sillon qui suit la découpe à échancrures de la pièce (dimensions de la plaque : 65 mm de longueur et 34 mm de largeur).

La proximité (7 km à peine, à vol d'oiseau) du cimetière wisigothique d'Esatgel, qui fut fouillé de 1946 à 1948 par R. Lantier et dont le matériel archéologique est conservé depuis au Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye, nous invite à attribuer à la même période et à la même population ces tombes du Pujol. Pourtant, une incertitude demeure. Dans le n° 163 (février 1982) de la revue Archeologia (page 49), a été publiée, parmi d'autres, une plaque-boucle de ceinturon, absolument identique à la nôtre et donnée comme mérovingienne, puisque provenant des fouilles de Saint-Germain-des- Prés. La plaque-boucle tautavelloise est indiscutablement une réplique de la plaque-boucle parisienne, actuellement conservée au Musée Carnavalet : boucle

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