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Apprendre en français en milieu franco-minoritaire au Canada : langue, sens et identité

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Année 2006 38 pp. 13-20
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DOSSIER

APPRENDRE EN FRANÇAIS EN MILIEU FRANCO-MINORITAIRE AU CANADA : LANGUE, SENS ET IDENTITÉ

On se propose ici d'apporter quelques éclairages sur un contexte particulier d'apprentissage du/en français -celui du milieu franco-minoritaire au Canada -en quatre temps :

• des considérations, en ouverture, sur le contexte éducatif en milieu franco-minoritaire au Canada ;

• des considérations sur les contenus d'apprentissage langagier ;

• des considérations sur la formation continue des intervenants pédagogiques ;

• des considérations, en clôture, sur la dynamique qui s'instaure au sein même des pratiques pédagogiques, entre langue et vécu scolaire.

1. Le contexte éducatif en milieu franco-minoritaire au Canada : quelques éléments

1.1. La situation démolinguistique de la francophonie minoritaire canadienne : quelques tendances lourdes

Au Canada, le statut de la langue française est asymétrique : largement majoritaire au Québec, c'est-à-dire politiquement, économiquement, culturellement et idéologiquement promu, il est largement minoritaire à l'extérieur du Québec. La situation démolinguistique du million de francophones environ qui vivent à l'extérieur du Québec peut paraître, à bien des égards, fragile voire précaire : en effet, d'après les données du recensement de 2001 (Gouvernement du Canada, 2003), à l'exception du Nouveau-Brunswick où les francophones forment à eux seuls le tiers de la population de la province, le nombre de francophones dans les autres provinces et territoires ne dépasse pas 5 % de la population.

Les données du recensement de 2001 montrent également que l'exogamie (ou mariage interlinguistique français/anglais) est en hausse : près des deux tiers des enfants se trouvent aujourd'hui dans des familles où seulement l'un des deux parents est de langue maternelle française.

La transmission de la langue française aux enfants est donc un facteur crucial pour l'avenir des communautés francophones minoritaires. Une lecture des données du recensement montre que, lorsque les deux parents sont francophones, le taux de transmission du français est très élevé. Dans le cas de familles exogames, le taux de transmission baisse de plus de la moitié; cependant, lorsque le parent non francophone parle le français, le taux de transmission du français augmente significativement.

En somme, c'est, à plus ou moins long terme, la vitalité ethnolinguistique des communautés francophones minoritaires qui est menacée, et ce malgré les importants efforts entrepris par le gouvernement fédéral particulièrement pour maintenir et revitaliser celle-ci, et malgré l'émergence d'espaces éducatifs, culturels et économiques qui lui sont dédiés.

1.2. Deux lieux stratégiques d'intervention : la famille et l'école

Trois milieux de vie constituent les sources de socialisation langagière chez les enfants d'âge scolaire : le milieu familial, le milieu scolaire et le milieu socio-institutionnel (Landry et Rousselle, 2003). Cependant, dans les contextes de la francophonie minoritaire canadienne où le milieu socio-institutionnel est de faible vitalité ethnolinguistique, la famille et l'école sont appelées à être les principaux lieux de socialisation dans la langue minoritaire.

En effet, les élèves qui vivent une forte «francité familioscolaire » (ambiance française forte dans la famille et à l'école) (Landry et Allard, 1997) ont des compétences en français plus élevées, désirent davantage s'intégrer à la communauté francophone et ont une identité francophone plus forte que les élèves qui vivent une francité familioscolaire plus faible. De plus, les premiers ont des compétences en anglais aussi élevées que les seconds. Autre fait intéressant, les élèves de foyers exogames qui parlent le français avec le parent francophone et qui fréquentent l'école francophone ont des compétences en français aussi élevées que les élèves de foyers francophones endogames. En d'autres termes, ce n'est pas l'exogamie en tant que structure sociale qui contribue à l'assimilation (c'est-à-dire la perte du français au profit de la langue anglaise majoritaire) mais c'est plutôt la dynamique langagière familiale

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