LES ÉCRITS «INTERMÉDIAIRES »
1. Écrire pour apprendre ?
Simple formule à la mode, ou désignation d'un nouvel objet d'étude ? Tout dépend de l'exigence théorique qui lui est attachée.
Nos questions de recherche se nourrissent à une double source.
• D'une part, des postulats théoriques aujourd'hui bien diffusés : le langage est un outil psychologique qui joue simultanément de multiples rôles : cognitif, social, identitaire. Le langage n'est pas seulement ce qui «exprime » une pensée et ce qui la communique, c'est ce par quoi elle est rendue possible dans ses formes les plus élaborées.
D'autre part, on observe sur le «terrain » d'importants écarts entre certaines compétences orales et scripturales d'élèves qui par ailleurs présentent le même profil socio-économico-culturel : nombre de textes affichés dans la classe ou effectivement utilisés ; nombre de textes effectivement écrits par chaque élève ; volume des «brouillons » en regard des écrits «mis au propre » ; qualité des échanges oraux observés autour de ces écrits ; variété de leurs formes : listes, écrits courts, plans, schémas, dessins...
Nous cherchons à identifier, avec les praticiens, ce qui pourrait expliquer des évolutions différentes, toutes variables égales par ailleurs, mais aussi pourquoi «ça » ne marche pas toujours, ou même «ça » produit des effets négatifs parfois. Nous pensons qu'une partie de la réponse est à chercher dans la diversification des pratiques langagières réflexives [PLR]. Ces PLR ne constituent qu'une partie des pratiques langagières scolaires [PLS], Les plus facilement identifiées sont les PLS normées, genres scolaires codifiés :
• français : dissertation, commentaire de texte, questionnaire de lecture
• maths : démonstration, exercice, résolution de problème rédigée
• histoire-géographie : commentaire de carte, dissertation, exposé, etc.