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UN INÉDIT DE SAINT-JUST : LE DISCOURS DE FÉVRIER 1793

Présenté et commenté par BERNARD VINOT

C'est donc deux siècles après la disparition de son auteur qu'est présenté cet important inédit. Il s'agit d'un discours qui n'a jamais été prononcé. Le contexte permet d'en situer l'écriture entre la déclaration de guerre de F Angleterre à la France (1er février 1793) et la désertion de Dumouriez (5 avril 1793). A la tribune de la Convention, le 28 janvier 1793, Saint-Just avait du reste annoncé une prochaine intervention consacrée aux questions monétaires. A la fin de son discours sur l'attribution du ministre de la Guerre, après avoir manifesté ses réserves à rencontre du comité des Finances et de son homme fort Cambon, il avait en effet déclaré : « Je veux vous présenter, si vous le permettez, dans un autre moment, quelques moyens de rétablir l'ordre dans les finances... » (1).

Pour tenter de le dater plus précisément, on peut sans grand risque exclure la période du 15 au 30 mars pendant laquelle Saint-Just est en mission dans l'Aisne et les Ardennes (2) et sans doute aussi la première décade de février occupée par le débat sur l'organisation générale de l'armée, dans lequel Saint-Just intervient le 11 (3). Mais c'est le 12 février que fait irruption à la Convention une deputation des sections exigeant des mesures d'intervention contre la vie chère. A cette occasion le député de l'Aisne se trouve mis en cause et par les délégués des sections qui lui reprochent son hostilité déclarée à toute forme de taxation et par les Girondins prompts

Annales Historiques de la Révolution Française — 1997 — N° 1 [1 à 16]