Figures

Chargement...
Couverture fascicule

La queue de Danton, ou massacre et sexualité : violence et fantasmes érotiques dans les lectures de la Révolution Française

[article]

Année 1988 1987 pp. 365-377
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 365

LA QUEUE DE DANTON,

OU MASSACRE ET SEXUALITE :

VIOLENCE ET FANTASMES EROTIQUES

DANS LES LECTURES DE LA

REVOLUTION FRANÇAISE

par Michel VOVELLE

Sous le titre suggestif «Antoine et Maximilien, ou la Terreur sans la vertu» un récent roman historique de Dominique Jamet témoigne de la vitalité, dans l'imaginaire national, d'une certaine lecture de la Révolution Française, conçue, suivant l'expression classique du Docteur Cabanes, comme un «grand drame sexuel». Une des scènes les plus significatives de cette évocation se déroule chez Février, le traiteur du Palais Royal, où le banquet des Indulgents, rassemblés pour dresser leurs plans sous la conduite de Danton, s'achève en un concours de queues, en façon de hit-parade de la turgescence révolutionnaire. Epreuve cruelle où Camille Desmoulins fait pâle figure, tandis que s'affirme la personnalité de Danton. Robespierre, voyeur impuissant à tous les sens du terme, qui assiste à la scène derrière une glace sans tain voit s'écraser sur le miroir le produit olympique de l'éjaculation de son rival.

Nous ne donnerions pas à cette fantaisie historique, même si elle a reçu dans une partie de la presse, pour sa pénétration historique, les éloges appuyés d'autorités incontestables, plus d'importance qu'elle n'en mérite si elle ne reprenait, en les mettant au goût du jour une partie de ces lectures fantasmées qui, de l'époque même de la révolution à nos jours ont transcrit à travers ce prisme, apparemment inattendu, les enjeux profonds de la subversion révolutionnaire, en liant violence et sexualité. Sexuellement épanoui, Danton est un héros positif, là où Robespierre, impuissant vivant tragiquement son homosexualité, ne peut s'assouvir que dans le sang. Transposition emblématique curieuse des deux Révolutions, l'une totalitaire, l'autre à «visage humain» (?).

C'est là variation actualisée sur un thème connu, élaboré anciennement à partir d'éléments puisés dans la production pamphlétaire de l'époque, mis en forme surtout dans la seconde partie du XIXe siècle. On en trouverait des traces chez Michelet, mais c'est surtout à partir des Goncourt, et

365

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw