MAX UNDER À VARSOVIE

Irek Dembowski

Jean Mitry, dans son ouvrage sur Max Under (Anthologie du Cinéma, 1967) avait écrit qu'«à la fin de l'année (1912), après avoir été une seconde fois en Espagne, il (Max Linder) avait entrepris une randonnée dans les pays de l'Est, Vienne, Varsovie, Budapest, Moscou, Saint-Pétersbourg et Odessa», puis «de retour en France il prit quelques semaines de vacan¬ ces à Monaco, en profita pour y tourner plusieurs comédies et fit, durant l'été 1913, une saison à l'Olympia». Donc, selon Jean Mitry, Linder avait fait le voyage dans les pays de l'Est entre janvier et avril 1913. Puis entre avril et l'été il fut à Monaco, et ensuite (juillet -août) à Paris.

Je pense que Jean Mitry se trompe car une chose est cer¬ taine, Max Linder avait fait une randonnée dans les pays de l'Est non en 1913, mais en 1914! Il existe des documents : la presse polonaise avait décrit son escale à Varsovie en janvier 1914. Cette escale est digne d'un roman d'aventures : la com¬ pétition, voire la rivalité entre deux patrons du business ciné¬ matographique — Aleksander Hertz et Moïse Towbin — avait poussé l'un d'eux à organiser un rapt de l'artiste.

Après son séjour en Russie et ses productions à Saint-Pétersbourg en décembre 1913, Max Linder voulait rentrer à Paris. Son trajet par le train passait obligatoirement par Varso¬ vie. Aleksander Hertz — appelé le père de l'industrie du cinéma en Pologne — alors le tout puissant chef de la firme «Sfinks», producteur et metteur en scène, avait invité par l'intermédiaire de son collègue et ami Alexandre Khanjonkov Max Linder à faire une halte à Varsovie au début de 1914.

Une publicité tapageuse prépara le public. . . et les poches de

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