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quatre petits-enfants, Nicolas, la harcèle de lettres et de questions sur la religion de ses ancêtres que Françoise préfère garder sous silence. Elle met plus de trois ans avant de lui dire qu’elle est juive. Comme sa mère qui se déclare “musulmane ” (24) à son arrivée en Suisse, se convertit au catholicisme et fait baptiser ses enfants, Françoise a du mal à accepter sa religion ancestrale. Quelques années avant sa disparition, elle en fait part à Adler qui retrouve la correspondance avec Nicolas dans les documents de l’IMEC, d’où se dégage “une volonté sauvage de ne pas dire, d’un évitement existentiel” (10). Après l’aveu de sa grand-mère, Nicolas entreprend des études rabbiniques et acquiert une grande expertise qui l’amène à donner des cours de Talmud. Quant à son enfance, France Gourdji—de son vrai nom—préfère ne pas en parler: “Il faut la garder pour soi. C’est comme les larmes” (21). Pourtant, c’est en détail qu’Adler présente la vie mouvementée des parents, et son impact très dur sur les premières années de leurs deux filles, particulièrement la plus jeune. On y retrouve les pérégrinations et les malheurs d’Alda, originaire de Salonique, l’admirable mère à l’“esprit moqueur” et à la “force intérieure irréductible” (26) dont héritent ses filles; et Salih, Turc d’Istanbul, le père “mystérieux [...] éblouissant, mais manquant” (25), militant politique invétéré dont les aventures rocambolesques entre la Turquie, l’Irak, l’Italie, la France, la Suisse et les États-Unis sont dignes d’un héros de roman. Ce n’est nullement en quête de sensationnel qu’Adler fouille dans les détails de la vie familiale, rapportés sobrement, c’est par conviction que ce sont des facteurs essentiels à la compréhension de la personne et de certains comportements énigmatiques de la “petite brune au sale caractère” (67) qui se décrit comme “une saltimbanque” (481). Tout en présentant “par fragments, un portrait sans retouches” (20), et en récapitulant l’exceptionnelle trajectoire d’une des plus fortes et des plus influentes personnalités de notre ère, c’est tout un pan de l’histoire du vingtième siècle qu’Adler ressuscite et nous fait revivre au cours de cette passionnante biographie. Auburn University (AL) Samia I. Spencer BUCHER, GÉRARD. L’autre commencement: archéologie du religieux immémorial. Paris: Belin, 2010. ISBN 978-2-7011-5840-2. Pp. 464. 23 a. L’auteur poursuit une réflexion qui trouve ses origines et son cadre théorique dans ses ouvrages précédents: La vision et l’énigme (1989), Le testament poétique (1994) et L’imagination de l’origine (2000). Ancré dans une vision philosophique trans-occidentale et inspiré de l’apport de la littérature à la question de “l’autre commencement”—la clé de voûte de la philosophie occidentale de l’aprèsguerre —ce livre apporte une vision originale d’une question qui préoccupe la philosophie et la littérature depuis que Nietzsche remit en question le platonisme. Partant du scepticisme qui frappe l’idée du (re)commencement, l’auteur écarte l’emplacement de cette idée dans une démarche de “scé-cession” et de “procession ” du logos; il cherche à réorienter l’idée du (re)commencement vers “l’impensé” du projet de Heidegger; c’est-à-dire, l’omission par Heidegger de “la co-émergence mytho/logo/poïétique du sens et du sacré” (9). Afin de remédier à la conception heideggérienne du (re)commencement, l’auteur se lance dans des recherches ‘archéologiques’ en vue de déterrer de l’expérience humaine le ‘religieux’ en tant que conception présocratique, à commencer par la place qu’il Reviews 401 occupe dans la philosophie grecque ancienne. Si les efforts de Heidegger aboutissent à une impasse, la cause en sera l’abandon par celui-ci de l’incorporation du “religieux” dans sa conceptualisation de l’idée du (re)commencement. Il s’agira donc d’un c...

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