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BOOK REVIEWS/COMPTES RENDUS 4°7 H.A. DRAKE. Constantine and the Bishops: The Politics of Intolerance. Baltimore/London: Johns Hopkins University Press, 2000. Pp. XX + 609. ISBN 0-80r8-62r8-3. Comment expliquer Ie changement radical qui s'opere entre la persecution de Diocletien, au debut du quatrieme siecle, et la convocation du concile de Nicee, en 325, par Constantin? C'est a cette question historique que Ie livre de Drake tente de repondre. Le resultat est une etude globale de la question, pour laquelle Drake a fait appel a des concepts modernes provenant des sciences politiques, de la sociologie et de l'anthropologie. Cette analyse rafraichissante et detaillee est bien ancree dans l'historiographie du sujet. Or, malgre certaines faiblesses mineures , sans doute normales pour un texte d'une telle ampleur, cette etude a Ie merite de prendre une position claire et de defendre une these originaIe qui apporte une nouvelle interpretation au debat entourant la question constantinienne. Les objectifs de Drake sont nombreux. D'abord, il tente d'etablir un Constantin beaucoup plus « pOlitique », en laissant de cote autant que possible la theologie, a l'instar de Peter Brown pour Augustin. I II considere la foi de Constantin comme un fait acquis qui ne necessite aucune remise en question (187). Le resultat de cette approche est une rehabilitation politique de Constantin. De meme, comme Ie titre de l'ouvrage l'indique implicitement, Drake tente de comprendre comment Ie concept d'intolerance en est venu a etre associe avec Ie christianisme puisque, pour lui, il est errone de considerer cette religion comme intrinsequement intolerante. Acet egard, il conclut que les eveques ont certainement contribue au processus de transformation du christianisme , tout comme Ie bref regne de l'empereur Julien (361-3), qui aurait cause une polarisation religieuse qui a detruit Ie consensus religieux difficilement etabli par Constantin. Drake tente egalement de corriger de nombreuses suppositions (selon lui) erronees, propagees par les historiens depuis Gibbon, et tout particulierement Ie concept d'une« revolution constantinienne » mis de l'avant par Barnes.2 En effet, tout au long de son etude, Drake insiste sur la longue duree, sur la continuite avec Ie systeme imperial des deux premiers siecles plutot que sur les differences. II va jusqu'a etablir un parallele entre les sources chretiennes et palennes au sujet de la « vision de 312 » (184). La these centrale de l'etude est la suivante : Drake interprete la politique de Constantin envers Ie christianisme, et envers la religion en general , comme etant la recherche d'un consensus: « his ability to create a I Augustine of Hippo (Berkeley 1967). 2 T.O. Barnes, Constantine and Eusebius (Cambridge. MA 1981). 408 BOOK REVIEWS/COMPTES RENDUS stable consensus of Christians and pagans in favor of a religiously neutral public space» (xv). C'est par ailleurs ce qui explique sa quete des origines du phenomene d'intolerance, car si la politique de Constantin visait a l'etablissement d'un consensus global au plan religieux, cela vient contredire la conception largement repandue selon laquelle la nature du Christianisme etait fondamentalement intolerante. Cette recherche constitue egalement l'aspect Ie plus original de cette interpretation . puisque l'appui donne par Constantin ala religion chretienne est habituellement presente comme uniquement reserve aux Chretiens« orthodoxes ». La principale objection pouvant etre soulevee envers l'interpretation de Drake est l'anachronisme.3 une critique serieuse pour un livre qui depend autant d'analyses et de theories politiques modernes. Drake luimeme semble avoir ete au fait du danger. puisqu'il ecrit : « this is modern terminology. used to help us understand the issue» (199). Le probleme souleve par Barnes peut etre illustre en dressant une li~te (non exhaustive) des expressions utilisees par Drake tout au long de l'ouvrage: « agendas ». « game with (many) players» (43). « rules of the game» (44) ou d'autres compositions avec Ie mot « game» telles que« game of empire ». « club» (49). « wild cards» (69). « gridlock» (198),« political hot potato» (217). « team players» (266). et ainsi de suite. Se pourrait-il simplement que Drake est plus conscient de l'inevitable empreinte de sa propre epoque sur son travail? Neanmoins. et meme si a notre avis les critiques de Barnes sont nettement exagerees...

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