Abstract

Pendant l'entre-deux-guerres, Paris a vu s'épanouir une culture noire sous des formes diverses: musique, danse et arts plastiques. La «négrophilie» qui en résulta coexistait pendant ces années folles avec le développement par des étudiants et ouvriers noirs d'un discours anti-impérialiste. Affichant leur mécontentement par le biais de journaux clamant l'indépendance ou l'assimilation, ces individus préparaient la Négritude et plus tard la décolonisation. Quelques femmes se faisaient entendre dans un journal en particulier, qui cherchait à limiter les méfaits du colonialisme en prônant l'assimilation et la réforme. La série SLOTFOM du Centre des archives d'outre-mer nous permettra de découvrir qu'avec leurs consoeurs françaises de La Dépêche Africaine, les sœurs martiniquaises Jane et Paulette Nardal ont su prôner les thèmes de l'interpénétration des races, des sexes et des classes à Paris. Ces femmes ont découvert l'avantage que leur donnait leur sexe dans les tentatives de communication entre métropolitains et coloniaux. Non seulement ont-elles trouvé un moyen de s'exprimer avec leurs journaux, mais encore ont-elles su entraîner d'autres, blancs ou noirs, ouvriers ou révolutionnaires, à les imiter.

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