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La chronique des arts et de la curiosité — 1867

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Nr. 168 (20 janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26659#0027
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1867,- N° 168.

BUREAUX, 55, RUE VIVIENNE.

20 janvier.

LA


CHRONIQUE DES

ET DE LA CURIOSITÉ

ARTS

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX

-ARTS

Les abonnés à une année entière de la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement
la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DEPARTEMENTS :

[jn aM .io fr. | Six mois.


MOUVEMENT DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ.

LES OBSÈQUES D’INGRES.

La mort d’Ingres a été connue en
même temps que sa maladie. En quel-
ques jours le dernier et le plus illustre
des maîtres de l’école française a été em-
porté dans la plénitude de ses facultés.
La semaine dernière, encore confiant
dans l’avenir, il s’occupait, malgré ses
87 ans, à modifier et à perfectionner les
compositions de sa jeunesse ; il refaisait
son Ossian, achevait une ébauche de la
Stratonice et d’une main ferme, guidée
par un œil des plus sûrs, il terminait des
dessins d’une finesse prodigieuse. Mardi,
15, il recevait le soir plusieurs de ses
amis et se réjouissait de leur faire en-
tendre quelques-uns des plus beaux mor-
ceaux de ses maîtres favoris : Gluck et
Mozart ; mercredi, une imprudence ame-
nait chez lui un refroidissement, le faisait
se coucher pour ne plus se relever, et

dans la nuit du dimanche au lundi, la
France avait perdu le plus grand de ses
peintres modernes !

Ce n’est point à notre plume inexpé-
rimentée qu’il appartient de rappeler les
titres de gloire du maître qui vient de
passer delà vie à l’immortalité; un cri-
tique plus autorisé, M. Charles Blanc,
racontera longuement et dignement, dans
des articles illustrés avec un soin extrême,
la longue carrière de celui qui fut le plus
glorieux représentant de l’école française,
à une époque où elle brillait au-dessus
de toutes les autres.

Mais nous tenons dès aujourd’hui à
exprimer les regrets profonds que nous
avons ressentis en apprenant la mort du
maître dont la Gazette s’est toujours
efforcée de faire triompher les principes
élevés ; à dire combien nous avons été
vivement frappé dans l’affection respec-
tueuse que nous avions vouée à l’auteur
de la Source et de l’OEdipe^ de Y Homère
et de tant de chefs-d’œuvre.

Cette perte cruelle, après tant d’autres
arrivées coup sur coup, est un deuil vrai-
ment national; et pour s’en convaincre,
il ne fallait que voir cette foule immense

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IV.
 
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