UN PJETER DE HOOCH INCONNU

AU MUSÉE DE LISBONNE

n Pieter de Ilooch capital et ignoré, voilà qui
peut surprendre à notre époque ! Le temps
est loin où le marchand Lebrun, le grand im-
portateur de tableaux néerlandais en France
à la fin du xvme siècle, révélait notre peintre
aux amateurs comme un « habile artiste »
qui « se proposait d'imiter Metsu, mais sans
l’atteindre ». Pieter de Hooch s’est avéré
depuis l’un des petits maîtres les plus origi-
naux de la Hollande et, avec Vermeer, il est
le plus cher à notre cœur par le sens tout
moderne de l’intimité, de la lumière et de la couleur. Recherchées, ses œu-
vres ont émergé de l’ombre et l’ère des révélations semblait passée. Parmi
les toiles qui apparurent en ces dernières années, bien peu, en tous cas,
n’avaient eu, depuis le xvn" siècle, un moment de publicité. Il est rare que
la mention d’un catalogue de collection, de vente ou d’exposition n’évoque
point derrière elles un long passé de vie. Au contraire, la Conversation de
Lisbonne, tout nouvellement issue de sa retraite, nous semble jeune de
n’avoir pas d histoire. Ni dans le remarquable catalogue que M. Hofstede de
Groot1 a consacré à Pieter de Hooch en 1907, ni dans les notes que j ai pu
réunir en vue d’une monographie du peintre, je n’ai trouvé trace du tableau.

C’est M. José de Figueiredo, directeur des musées de Lisbonne qui eut le
mérite de le découvrir. Nous en devons la reproduction à son amabilité

1. C. Hofstede de Groot, Besclireibendes and kritisches Verzeichnis der Werke der her-
vorraçjendslen hollàndischen Maler des XVII, Jahrhunderls, in-8°, 1907, t. I, p. 471.