L’EXPOSITION CENTENNALE ALLEMANDE

A BERLIN

xposition centennale inaugurée à Berlin
au mois de janvier et qui se termine ce
mois-ci est une contribution importante
à l’histoire de la peinture allemande au
siècle dernier. Notre connaissance de
cet art trop décrié était restée jusqu’à
présent singulièrement imparfaite et
fragmentaire. A vrai dire, le spectacle
affligeant offert par la Galerie Nationale
de Berlin ou la Nouvelle Pinacothèque
de Munich n’était pas fait pour encou-
rager les recherches. Les œuvres les plus caduques de la peinture
académique et traditionnelle encombraient les cimaises et justi-
fiaient l’indifférence ennuyée du public. Aussi était-on persuadé
que l’Allemagne n’avait pas connu d’art véritable depuis la Renais-
sance et que sa culture artistique, ruinée par la guerre de Trente
ans, n’avait plus été dès lors qu’un pâle reflet de l'étranger. La
Centennale fait justice de ce préjugé : elle marque le commence-
ment de tout un travail de découverte d’où l’art allemand sortira
réhabilité et grandi.

On y songeait déjà depuis une dizaine d’années : on commença
timidement par organiser à Hambourg, à Berlin, à Dresde et dans
les autres grandes villes de l’Empire des expositions rétrospectives
d’art local. L’exemple décisif de la Centennale française et l’intelli-
gente initiative de M. Meier-Graefe accouru de Paris à la rescousse
ont eu raison des derniers obstacles. Un comité composé de
M. H. von Tschudi, l’éminent directeur de la Galerie Nationale, de
M. Lichtwark, conservateur du musée de Hambourg, et de M. W. von