L'EXPOSITION DE NUREMBERG

C'est un indiscutable succès, un grand et très légitime
succès. Il ne m'inspire qu'un regret, mais il est profond,
c'est de voir la France prendre une si faible part à ce con-
cours non moins pratique qu'artistique.

Il s'agit d'une exposition rétrospective et moderne de
l'art du bronze, de l'art du joaillier et de l'orfèvre, exposi-
tion organisée par le Bayrischen Getverbemuseum de
Nuremberg, cette féconde institution de création privée et

d'absolue indépendance qui, si jeune qu'elle soit, n'en est
plus à compter ses initiatives heureuses ; chacune d'elles a
rencontré pour couronnement la plus éclatante victoire.

Je ne trouve dans la section rétrospective que deux
envois de Paris, celui de MM. Pohl frères et Cic —bronzes
japonais — et celui de MM. Winternitz et Cic —■ bronzes
indiens et persans.

Dans la section moderne : M. Barbedienne — envoi

LOUIS PASTEUR.
Dessin de Ringel, d'après son médaillon en bronze exposé à Nuremberg par M. Jnles Rouam.

très important, très varié, — M. Louis Martin, M. Paul
Soyer, peintre, émailleur, graveur et ciseleur, et notre
éditeur, M. Jules Rouam, représenté d'abord par deux
bronzes exquis, fondus à cire perdue, ■— ce sont des exem-
plaires de proportions très différentes de VIdylle, groupe
d'une grâce infinie d'après le marbre de ce très grand
artiste qui a nom Auguste Rodin, — puis par un cadre de
ces médaillons que modèle si habilement et en leur impri-

mant tant de caractère M. Ringel, ce sculpteur qui a connu
trop de dures années, trop de luttes cruelles, terribles, et
que la malechance semble enfin vouloir abandonner.

En tout quatre exposants, ce n'est guère, même en y
comprenant un cinquième très important : MM. Christofle
et Gie ; mais le catalogue, qui fait suivre leur nom des mots :
« Paris et Karlsruhe », donne à penser que c'est plutôt
leur maison d'Allemagne qui a exposé. Dans cette section