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Les «tribulations» du juge Żiyā. Histoire et mémoire du clientélisme politique à Boukhara (1868-1929)

Published online by Cambridge University Press:  04 May 2017

Stéphane A. Dudoignon*
Affiliation:
CNRS

Résumé

L’étude comparative de trois récits de mémoires sur les luttes de factions dans le corps des oulémas de Boukhara pendant la période coloniale nous permet de restituer le rôle des systèmes de protection personnelle dans la transmission, au début des années 1920, de la mémoire du passé pré-soviétique de la Transoxiane. La vigueur des genres didactiques de la littérature persane d’Asie Centrale, caractérisée par l’essor de la biographie et de l’autobiographie normatives après 1917, impose à ces récits une logique narrative particulière, empruntée aux genres classiques de la maqāmā et de la taẕkira. Dans le même temps, ces sources révèlent l’importance du contenu politique des systèmes de protection (ḥimāya) et d’affinités masculines (ʿaṣabiyya-s)qui saturent la littérature historiographique en pays d’islam. Elles montrent en particulier le rôle déterminant joué par les émirs Manghit dans la définition des luttes de factions propres au corps des oulémas dans le contexte de la domination russe. En décalage avec les exigences d’un métatexte pénétré de la référence à la geste du Prophète Muhammad et à sa lutte contre les païens de La Mecque, les factions urbaines qui se développent dans le monde des madrasa-s de Boukhara entre les années 1860 et 1920 apparaissent comme autant d’entités fluctuantes, aux relations mutuelles étroites et complexes. Ceci nous emmène loin de l’imagerie véhiculée par la littérature coloniale sur des « luttes de clans» transhistoriques, aux contours immuables, et place le fait politique au centre des sociabilités savantes de Transoxiane, pendant la période formatrice qui a précédé la prise du pouvoir par les soviets.

Abstract

Abstract

The comparative study of three memorial narratives on the faction struggles among the body of Bukhara's ulemas during the colonial period allows us to reconstruct the role of the systems of personal protection in the transmission, during the early 1920s, of a memory of Transoxiana's pre-Soviet past. The strength of the traditional didactical genres of Central Asian Persian literature, characterized by an unprecedented expansion of normative biography and autobiography from 1917 onwards, instils into these narratives a peculiar logic, borrowed from the classical genres of maqāmāt and taẓkira. In the same time, these sources reveal the political content of the systems of personal protection (ḥimāya) and male affinities (ʿaṣabiyya-s) which fulfill historiography in the territories of Islam. These texts show in particular the decisive role of the Manghit emirs of Bukhara in the very shaping of the faction struggles peculiar to the body of the ulemas in the context of Russian domination. Far from the requirements of a metatext penetrated with the reference to the gest of the Prophet Muhammad and his struggle against the pagans of Mecca, the urban factions which develop in the world of Bukhara's madrasas between the 1860s and the 1920s appear as fluctuant entities, with close and complex mutual relations. These characteristics bring us far from the stereotypes of colonial literature on trans-historical “clan struggles” with immutable outlines; they put the political fact back in the centre of learned sociability in Transoxiana, during the decisive period which preceded the seizure of power by the Soviets.

Type
Une triangulation culturelle
Copyright
Copyright © Les Éditions de l’EHESS 2004

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References

1 - Cf. Raven, W., «Sīra», in Encyclopédie de l’islam, 2e éd., t. 9, Leyde, E. J. Brill, 1997,pp. 660663 Google Scholar(de l’édition anglaise).

2 - Voir Ferro, Marc, L’histoire sous surveillance. Science et conscience de l’histoire, Paris,Calmann-Lévy, 1985, pp. 5560;Google Scholar Bourdieu, Pierre, Esquisse pour une auto-analyse,Paris, Raisons d’agir, 2004, p. 53.Google Scholar

3 - Éléments de comparaison avec d’autres pays de l’ancien bloc communiste dans Robin, Régine, La mémoire saturée, Paris, Stock, 2003, pp. 126144 ;Google Scholar voir égalementles éclairantes considérations sur les facteurs à la fois géopolitiques (chute du Mur)et générationnels intervenant dans l’activation de la mémoire du passé récent par BENJAMIN STORA, « 1999-2003, guerre d’Algérie, les accélérations de la mémoire», in Harbi, M. et Stora, B. (dir.), La guerre d’Algérie, 1954-2004 : la fin de l’amnésie, Paris,Robert Laffont, 2004, pp. 501514.Google Scholar

4 - Sur le tournant de 1923, voir en particulier les toujours actuelles, sur ce point, considé-rations d’HÉLÈNE CARRÈRE D’ENCAUSSE, «The national republics lose their indepen-dence», in Allworth, E. (dir.), Central Asia. 130 years of Russian dominance, a historical overview, Durham, Duke University Press, [1967] 1994, pp. 254265;Google Scholar voir aussiREINHARD EISENER, « Some problems of research concerning the national delimitationof soviet Central Asia in 1924», in Fragner, B. G. et Hoffmann, B. (dir.), Bamberger Mittelasienstudien. Konferenzakten, Bamberg 15.-16. Juni 1990, Berlin, Klaus Schwarz Verlag, « Islamkundliche Untersuchungen-149», 1994, pp. 109116.Google Scholar

5 - Voir ADEEB KHALID, «Nation into history: the origins of national historiography in Central Asia», in Dudoignon, S. A. (dir.), Devout societies vs. impious states? Transmittingislamic learning in Russia, Central Asia and China, throuĞ the twentieth century, Berlin, Klaus Schwarz Verlag, 2004, pp. 127145.Google Scholar

6 - On trouvera d’intéressants exemples, en traduction française, d’anecdotes de ceregistre empruntées au domaine ouzbek, dans Dor, Rémy, Aux origines du monde. Conteset légendes de Centre-Asie, Paris, Files-France, 2000, pp. 139158.Google Scholar

7 - Voir STÉPHANE A. DUDOIGNON, « Islam d’Europe ? Islam d’Asie ? En Eurasie centrale(Russie, Caucase, Asie centrale)», in Feillard, A. (dir.), L’islam en Asie, Paris, La Documentation française, 2001, pp. 21-80, ici pp. 2425;Google Scholar ID., « Echoes to al-Manār among the Muslims of the Russian empire. A preliminary research note on RiŻā al-Dīn b. Faḫr al-Dīn and the Šūrā (1908-1918)», in S. A. DUDOIGNON, H. KOMATSU et Y. KOSUGI (dir.), Intellectuals in the world of Islam throuĞ the twentieth century: transmission,transformation, communication, sous presse.

8 - Par exemple Kemper, Michael, Sufis und Gelehrte in Tatarien und Baschkirien, 1789-1889. Der islamische Diskurs unter russischer Herrschaft, Berlin, Klaus Schwarz Verlag,” Islamkundliche Untersuchungen-218», 1998, pp. 324354;Google Scholar Frank, Allen J., Islamichistoriography an «BulĞar» identity among the Tatars and Bashkirs of Russia, Leyde,E. J. Brill, « Social, economic and political studies of the Middle East and Asia-61»,1998,Google Scholar passim ; ID., Muslim religious institutions in Imperial Russia. The Islamic world ofNovouzensk district&the Kazakh Inner Horde, 1780-1910, Leyde, E. J. Brill, « Islamichistory and civilization. Stories and texts-35», 2001, pp. 17-29.

9 - Par exemple Schoeberlein-Engel, John, Identity in Central Asia. Construction andcontention in the conceptions of « Özbek», « Tâjik», «Muslim», « Samarquandi» and othergroups, PhD, Harvard University, 1994, pp. 254280 ;Google Scholar OLIVIER ROY, «En Asie centrale :kolkhoŻens et entreprenants», in J.-F. Bayart, (dir.), La réinvention du capitalisme, Paris,Karthala, 1994, pp. 7386;Google Scholar GABRIELE RASULY-PALECZEK, «Ethnic identity versus natio-nalism: the Uzbeks of Northern AfĞanistan», in Atabaki, T. et O’kane, J. (dir.), Post-Soviet Central Asia, Londres-New York, Tauris, 1998, pp. 204230.Google Scholar

10 - Sur le besoin d’une meilleure prise en compte de l’intertextualité particulière,ancienne et moderne, des sources narratives dont nous disposons pour l’histoiremoderne et contemporaine de l’Asie centrale, voir mon compte rendu de Frank, A. J.,Muslim religious institutions in Imperial Russia… (cf. n. 8), dans les Cahiers du monde russe,45-2, 2004, pp. 779785.Google Scholar

11 - Sur ces différents aspects, voir PHILIPPE LEVILLAIN, «Les protagonistes de la biogra-phie», in Rémond, R. (dir.), Pour une histoire politique, Paris, Le Seuil, 1988 (rééd. 1996),pp. 121-160, ici pp. 123131.Google Scholar

12 - Sur ce phénomène et ses enjeux dans l’URSS des années 1920-1930, voir A. KHALID,«Nation into history…», op. cit., ici pp. 143-144.

13 - Par exemple Dudoignon, Stéphane A., « Islam et nationalisme en Asie centrale, audébut de la période soviétique (1924-1937). Le cas de l’Ouzbékistan, à travers quelquessources littéraires», Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, 95-98, 2002,pp. 127165.CrossRefGoogle Scholar

14 - Voir SIMONE BERTIÈRE, « Introduction», in Retz, Cardinal De,Mémoires, précédésde La Conjuration du comte de Fiesque, Paris, Classiques Garnier, 1998, p. 90.Google Scholar

15 - Sur ces questions, voir Schmitt, Jean-Claude, La conversion d’Hermann le Juif.Autobiographie, histoire et fiction, Paris, Le Seuil, 2003, pp. 10 et 20.Google Scholar

16 - Ibid., p. 44.

17 - Voir DOMINIQUE IOGNAT-PRAT et GILLES VEINSTEIN, « Introduction. Qui sont leshommes de Dieu ?», in Iognat-Prat, D. et Veinstein, G. (dir.), Histoire des hommes de Dieu dans l’islam et le christianisme, Paris, Flammarion, 2002, pp. 7-13, ici pp. 1213.Google Scholar

18 - Par exemple : Wennberg, Franz, An inquiry into Bukharan Qadīmism: Mīrzā Salīmbīk,Berlin, Klaus Schwarz Verlag, 2003, pp. 2829;Google Scholar Beisembiev, Timur K., « Introduction:an unknown source for the history of the Kokand Khanate in the 19th century», in ibid.(éd. et trad.), The life of ʿAlimqul. A narrative chronicle of nineteenth century Central Asia,Londres, Routledge/Curzon, 2003, p. 5.Google Scholar

19 - Pour un survol descriptif de l’œuvre manuscrit de Żiyā, voir RASUL HODI-ZODA,Istočniki k izučeniju tadžikskoj literatury vtoroj poloviny XIX veka (Les sources pour l’étudede la littérature tadjique de la seconde moitié du XIXe siècle), Stalinabad (Douchanbé),Izdatel’stvo Akademii Nauk Tadžikskoj SSR, 1956, pp. 62-69 ; Epifanova, L.,Rukopisnyeistočniki istorii Srednej AŻi perioda prisoedinenija ee s Rossiej (Les sources manuscrites del’histoire de l’Asie médiane à l’époque de sa réunion à la Russie), Tachkent, Nauka,1965, pp. 5164 ;Google Scholar S. SIDDIQOV, «Merosi adabiju ilmii Šarif-Ǧon Maxdum Sadr-i Żjo» normatives sur les milieux lettrés et savants de l’émirat de Boukhara, en particuliersur les qāŻī-s de lignées et factions rivales des seines 20, et des recueils en prosed’anecdotes édifiantes, d’une satire souvent féroce, sur ces mêmes milieux profes-sionnels.(L’héritage littéraire et scientifique de Šaīf-Ğ ān Mahedūm Ṣadr-i Zh iyā), MaĞmuai ilmiiaspiranthoi UDT(Douchanbé), 5, 1966, pp. 28-37.

20 - Les informations éparses dans ces recueils ont été récemment collectées par le fils de l’auteur et éditées en un volume de compendium, comme autant de données objectives, dans un esprit fort répandu dans les sciences humaines soviétiques, sous un intitulé parfaitement anachronique : ŠARĪF-ĞāN MAḪDū M ṢADR-I Zh IYā [sic], Taẕkār- e aŠā r.Šarhg -e hg ā l-e barhc;— az Šʿā ʿerā n-e moʿā sg er-e Tā Ğ—kestān va namūnehā y— az ŠeʿreŠān(Répertoire poétique. Biographique de quelques poetes contemporains du Tadjikistan et florilege de leur poésie), éd. par Mohg ammad-Ğ ān Šakū ī—-Bohc ārāy—, Téhéran, Sorū Š, 1380 Š./2001.

21 - MĪRZā MUHg AMMAD ŠARĪF-I ṢADR B. Qā ZhĪ ʿABD AL-ŠUKū R, dit Zh IYā , Zikr-i čand nafar ʿulamā -i dawr-i ahe—r(Répertoire de quelques oulémas de l’époque derniere), manuscrit autographe no 230/5, Institut du patrimoine manuscrit et des études orientales, Douchanbé, daté de 1356/1932, 19 folios (125a-143a) ; ID., Nawā dir-i zh iyā ʿiyya(Prodiges de Zh iyā), manuscrit no 983, Institut du patrimoine manuscrit et des études orientales, Douchanbé, écrit en 1343/1924, copié en 1929-1930, 226 ff. (décrit avec plus de détail dans SEYYED ʿALĪ MOWĞā NĪ et AMR-I YAZDāN ʿALĪ-MARDāN (dir.), Fehrest-e nosahe-e heatgtg—- ye Enst—tū -ye ā tā r-e heatgtg—-ye Tā Ğ—kestān(Catalogue de l’Institut des manuscrits du Tadjikistan), 1, Téhéran, Markaz-e motgāleʿāt-e ā siyā-ye markaz— va Qafqāz-e Vezārat-e omū re he āreĞ e, 1376[/1997], 79) ; il existe du Nawā dir-i zh iyā ʿiyyaune édition partielle, de médiocre qualité, par M—rzā Šokū rzāde, Téhéran, Sorū Š, 1377[/1998], qui reprend en caracteres arabes une édition partielle en caracteres cyrilliques par Mohg ammad-Ğ ān Šakū ī— [MuhammadĞon Šukurov], Navodiri zijoja, Douchanbé, Adib, 1991. À signaler, la parution récente a Douchanbé d’un ouvrage polémique d’une grande violence dénonçant, a un siecle d’intervalle, les charges de Zh iyā contre les oulémas de la « Montagne » (assimilée ici a l’actuel Tadjikistan) : IBN QURBON [pseudonyme de N. Amirshohi, un chercheur a l’Institut du patrimoine manuscrit et des études orientales de l’Académie des sciences du Tadjikistan], FavohiŠva RahoiŠ, Douchanbé, Er-Graf, 2003.

22 - U. XAMROEV, « Bir Šaxsij kutubxona va uning katalogi haqida » (Àpropos d’une bibliotheque privée et de son catalogue), Naučnye raboty i soobŝ enija Akademii nauk Uzbekskoj SSR. Otdelenie ob estestvennyh nauk, 6, 1963, pp. 387-395 ; SEYYED ʿALĪMOWĞā NĪ, « Ketābat va ketābdāī— dar Bohe ārā » (La copie et la conservation des livres a Boukhara), MaĞalle-ye motgā leʿā t-e ā siyā -ye markaz— va Qafqā z, 22, 1377Š./1998), pp. 205-217 ; SHADMAN VAHIDOV et AFTANDIL ERKINOV, «Le fihrist(catalogue) de la bibliotheque de Ṣadri Zh iyâʿ: une image de la vie culturelle dans le Mavarannahr (fin XIXe-début XXe siecle) », Cahiers d’Asie centrale, 7, 1999, pp. 141-174.

23 - MĪRZĀMUḤAMMAD ŠARĪF-I ŠADR B. QĀẒĪ ʿABD AL-ŠUKŪR, dit ŻIYĀ, Rūznāma , manus-crit autographe no 2277, Institut Biruni des études orientales, Académie des sciencesd’Ouzbékistan, Tachkent (description succincte dans D. JU. JUSUPOVA et R. P. DŽALI-LOVA (dir.), Sobranie vostočnyh rukopisej Akademii Nauk Respubliki Uzbekistan. Istorija(La collection de manuscrits orientaux de l’Académie des sciences de la Républiqued’Ouzbékistan. Histoire), Tachkent, Izdatel’stvo «Fan» Akademii Nauk RespublikiUzbekistan, 1998, 380). Le texte a fait l’objet d’une édition récente, dont nous n’avonspu tirer profit pour le présent article : MUḤAMMAǦDĀN ŠAKŪRĪ, dans Sadoi Šarq (Dou-chanbé) 1997, 7-12, pp. 87-97 (fragment du manuscrit de Tachkent portant sur les évé-nements de l’année 1917).

24 - ŻIYĀ,Rūznāma, op. cit., 1a, 226b ; voir aussi MUḤAMMAǦDĀN ŠAKŪRĪ (MUHAMMADǦONŠUKUROV), « Šammae az ruzgori Sadri Żjo» (Un bref survol de la vie et de l’œuvre de Šadr-i Żiyā), in M. ŠUKUROV et S. SIDDIQOV (éds), Navodiri Żoija, Douchanbé, Adib,1991, pp. 102-123, ici p. 118 ; selon ŠADR AL-DĪN ʿAYNĪ, Namūna-yi adabiyāt-i tāǧīk, 300-1200 hiǧrī (Florilège de la littérature tadjique, de 300 à 1200 de l’hégire), Moscou,Central’noe izdatel’stvo naradov SSSR, 1925, p. 402, le premier manuscrit du Rūznāmaavait été perdu plus tôt en 1917, lors du départ de Żiyā de Boukhara pour Qarchi.

25 - EDWARD A. ALLWORTH et alii (dir.), The personal history of a Bukharan intellectual.The diary of Muhammad Sharif-i Sadr-i Żya, traduit du manuscrit original par RustamShukurov, introduction par Muhammad-jon Shakuri, Leyde, E. J. Brill, 2003. Une tra-duction fidèle et convenablement annotée, mais hâtive et qui ne tient pas compte desautres récits de Żiyā, très différents du « Journal», auxquels les éditeurs de cet ouvragene se sont pas donné la peine de s’intéresser. L’introduction par Muḥammadǧān Šakūrīest la traduction anglaise d’un ouvrage récent, en persan, du même auteur : Šadr-eBoheārā. Takk-e negāštī dar taheavvolāt-e siyāsī-eǧtemāʿī-ye Boheārā-ye Šarīf tgeyy-e nīme-yepāyānī-ye Emārat-e heānāt-e Man etiyye bar asās-e Šarīf-Ǧān Mahedūm Šadr-i Żiyā (Uneéminence de Boukhara. Un regard particulier sur les bouleversements politiques etsociaux de Boukhara à la fin de l’émirat des khans de la maison ManĞit, à traversl’œuvre de Šarīf-Ǧān Mahedūm Šadr-i Żiyā, ultime magistrat suprême de la VénérableCité), Téhéran,Markaz-e asnād va tārī-e dīplomāsī, 1380/2001. Parmi les approximationsdont cet ouvrage lui-même n’est pas avare, il faut commencer par le titre car, commenous l’allons voir, Żiyā fut non le dernier mais, en 1917, le pénultièmemagistrat suprêmede l’émirat.

26 - MĪRZĀ MUḤAMMAD ŠARĪF-I ŠADR B. QĀŻĪ ʿABD AL-ŠUKŪR, dit ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt-i -i banda-yi šikasta-bāl al-mutahealliŠbi’l-Żiyā (Abrégé des tribulations de l’esclave affligérépondant au nom de plume de Żiyā), manuscrit no 230/III, copié en 1932 par A. ʿĀdiloff,Institut du patrimoine manuscrit et des études orientales, Douchanbé.

27 - MĪRZĀ MUḤAMMAD ŠARĪF-I ŠADR B. QĀŻĪ ʿABD AL-ŠUKŪR, dit Żiyā, Tarǧuma-yi ahgwāl-i QāŻī ʿAbd al-Šukūr (Biographie de QāŻī ʿAbd al-Šukūr), manuscrit autographe datéde 1350q./[1931], no 1304/IV, 83 ff. (98b-180a), Institut Biruni des études orientales,Académie des sciences d’Ouzbékistan, Tachkent.

28 - ŠAKŪRĪ, Šadr-e Boheārā…, op. cit. ; STÉPHANE A. DUDOIGNON, Lectures de la moder-nité en Islam centrasiatique. La réforme des institutions d’enseignement éthique, théo-logique et juridique dans le monde tatar et en Transoxiane, du premier renouveau à lasoviétisation (1767-1937), thèse de doctorat, Université de Paris III-Sorbonne Nouvelle,1996, pp. 393-468 ; ID., « Faction struggles among the Bukharan Ulama during the colo-nial, the revolutionary, and the early Soviet periods (1868-1929): a paradigm for historywriting?», in Sato, Tsugitaka (dir.), Muslim societies: historical and comparative perspec-tives, Londres, Routledge/Curzon, 2004, pp. 6296.Google Scholar

29 - De ce dernier, voir en particulier (Abrégé d’autobiographie), éd. par Kamāl al-Dīn ʿAynī, Douchanbé, Našriyāt-i Dāniš, 1978 ; ID., Yāddāštā (Mémoires), Stalinabad(Douchanbé), Našriyāt-i dawlatī-yi Tāǧīkistān, 4 vols, 1947-1954 (en caractères arabes)rééd. chez le même éditeur, 4 vols, 1958-1959 (en caractères arabes) ; rééd. Saʿīdī Sīrǧānī,Téhéran, Entešārāt-e Āgāh, 1362[/1983] ; ibid., Taʾrī-i inqilāb-i fikrī dar Buheārā (Histoirede la révolution intellectuelle à Boukhara), éd. et introd. par Kamāl al-Dīn Šadr al-DīnZāda ʿAynī, Téhéran, Sorūš, 1381š./2003.

30 - Ces provinces orientales sont regroupées sous diverses appellations plus ou moinsmétonymiques : Kūhistān (” la Montagne»), Ḫatglān (par référence à la province histo-rique du Khuttal ou Khuttalān, au sud de l’actuel Tadjikistan), Kūlāb (du nom de l’unedes principales cités de la région, située à proximité du cours moyen de l’Amou-Darya),ou encore Buheārā-yi šarqī (” Boukhara oriental», qui a été retenue par la littératurerusse, coloniale et soviétique). Cf. O. D. ČEHOVIČ et alii, Naselennye punkty Buharskogoemirata (Les localités de l’émirat de Boukhara), Tachkent, Universitet, 2001, p. 10, etD. JU. JOQUBOV, «Xutalon», Enciklopedijai sovetii toǧik, 8, 1988, pp. 123-124.

31 - Avec trois interruptions de durée inégale : entre 1879 et 1889 (période pendantlaquelle la charge est occupée par le père de Żiyā, QāŻī ʿAbd al-Šukūr), entre 1908 et1913 (années durant lesquelles le poste est confié au šayhe al-islām Baqā Ḫwāǧa), enfinentre avril et juillet 1917 (au moment du bref passage à ce poste de Żiyā lui-même).

32 - Voir par exemple, sur la place éminente des esclaves iraniens chiites dans l’appareilpolitique de Boukhara depuis le milieu du XIXe siècle : Adeeb khalid, , « Society andpolitics in Bukhara, 1868-1920», Central Asian survey, 19, 3-4, 2000, pp. 367-397, icipp. 371 et 377;Google Scholar une étude qui, malgré le recours aux sources archivistiques russes quifait son intérêt, et l’usage d’un petit nombre de sources narratives autochtonespubliées, fait de manière caractéristique l’impasse sur les sources narratives vernacu-laires manuscrites, pourtant de loin les plus importantes pour une compréhension dufonctionnement du corps des oulémas jusqu’à la fin de la République populaire des Conseils de Boukhara en 1924).

33 - Voir Toelle, Heidi et Zakharia, Katia, À la découverte de la littérature arabe, du VIe siècle à nos jours, Paris, Flammarion, 2003, pp. 115-124 et 127;Google Scholar FRÉDÉRIQUELAGRANGE, « Introduction», in Al-Tawhīdī, Abū HayyāN, La satire des deux viŻrs,Arles,Actes Sud/Sindbad, 2004, pp. 15-16 et 19.Google Scholar

34 - ŻIYĀ, Żkr-i čand nafar ʿulamā-i… , op. cit. ; ID., Nawādir-i Żiyāʾiyya…, op. cit. ; pour unexemple d’anecdote empruntée au second, en traduction française par l’auteur de ceslignes, voir «L’histoire de l’envol de Ğ arībī», Douchanbeh gourmand, 1, décembre 2002,p. 3.

35 - Pour une période contemporaine de celle étudiée ici, voir SABRINA MERVIN, « Pré-sentation», in MUḤSIN AL-AMĪN, Autobiographie d’un clerc chiite du Ǧabal ʿĀmil, traductionet annotations par Sabrina Mervin et Haïtham al-Amin, Damas, Institut français deDamas, 1998, pp. 9-32.

36 - Sur le fonctionnement de l’historiographie traditionnelle dans le monde persan, voir Meisami, Julie Scott, Persian historiography. To the end of the twelfth century, Édimbourg,EdinburĞ University Press, 1999, pp. 59;Google Scholar voir aussi Š. EŠONOVA, « Buxoro amirligitarixnavislari (XIX asr ikinči jarmi-XX asr bošlari)» (Les chroniqueurs de l’émirat deBoukhara, seconde moitié du XIXe-début du XXe siècle), Šarqšunoslik, 8, 1998, pp. 177-189.

37 - Ce dont atteste, par exemple, l’esquisse d’arbre généalogique établie par RustamShukurov, petit-fils de Żiyā, en annexe de sa traduction : l’arbre peine à remonter au-delà d’une génération avant Żiyā (E. A. ALLWORTH et alii (dir.), The personal history… ,op. cit., pp. 386-387). Cet « oubli», par la famille Šakūrī, des générations de la lignéepaternelle précédant celle de QāŻī ʿAbd al-Šukūr-i Āyat, père de Żiyā, fournit à elleseule la matière d’une réflexion sociologique sur la transmission de la mémoire despériodes coloniale et précoloniale dans les grandes familles de lettrés desmilieux urbainsd’Asie centrale.

38 - Éléments de biographie dans STÉPHANE A. DUDOIGNON, « Żyâ», in Gaborieau, M. et alii (dir.), Dictionnaire des savants et grandes figures du monde musulman périphérique,depuis le XIXe siècle, Paris, Éditions de l’EHESS, t. 2, 1998, pp. 4950.Google Scholar

39 - Par exemple AFŻAL PĪRMASTĪ (m. 1915), BāĞ -i Iram wa afŻal al-taẕār fī Żkr al-šuʿarā waʾl-ašʿār wa Taẕira-yi Nawāyī (Le Jardin du Paradis ou Meilleur des répertoiresdes poètes et de leurs œuvres, suivi du Répertoire de Nawāyī), Tachkent, Tipo-litografija, G. H. Arifdžanova, 1918, pp. 78-81 ; ḤĀǦǦĪ NIʿMAT-ALLÀH MUḤTARAM (m.1920), Taẕira-yi šuʿarā (Répertoire des poètes), éd. par AṣĞ ar Ǧānfidā, Douchanbé,Idāra-yi našriyāt-i Dāniš, 1975, pp. 214-219 (un texte qui occupe un statut particulierdans la bibliographie de Żiyā, dans la mesure où il a été achevé dans les années quisuivirent la mort prématurée de l’auteur, l’un des plus proches familiers de Żiyā dansles années 1910) ; à propos du jeune Muḥtaram et de sa place dans le réseau d’affidésde Żiyā, voir les anecdotes du Nabz az guzārišāt, f. 95b-96a ; ŠADRAL-DĪN ʿAYNĪ,Namūna-yi adabiyāt-i tāǧīk…, op. cit., pp. 399-405.

40 - Cf. MUḤAMMAǦDĀN ŠAKŪRĪ (MUHAMMADǦON ŠUKUROV), «O Sadre Żjo» (À proposde Šadr-i Żiyā), Pamir (Douchanbé), 4, 1990, pp. 161-177 ; ID., « Šammae…», art. cit.,pp. 102-123 ; S. A. DUDOIGNON, « Żyâ», art. cit., p. 50.

41 - Voir supra, n. 26.

42 - L’ouvrage est introduit par Żiyā lui-même comme « biographie de [son] père et desaïeux [de ce dernier]» (tarǧuma-yi ahgwāl-i wālidam [… ] wa aǧdādašān), Tarǧuma-yi ahgwāl-i QāŻī ʿAbd al-Šukūr, op. cit., f. 98b (première page du texte), première ligne.

43 - ŻIYĀ, Rūznāma, op. cit., f. 1a-38b (pp. 83-137 de la traduction anglaise) ; dans le« Journal», ce récit est totalement centré sur la personne de QāŻī ʿAbd al-Šukūr, pèrede Żiyā.

44 - L’arrière-grand-père de Żiyā, Mullā NaŠr-Allàh, est présenté comme membre de lapopulation turkmène de Īrsārī : Ǧadd al-mawlāyamMullā Naṣr-Allàh az Tarākima-yi Īrsārībūda and (Tarǧuma-yi ahgwāl-i QāŻī ʿAbd al-Šukūr, f. 98b).

45 - O. D. ČEHOVIČ et alii, Naselennye punkty… , op. cit., p. 61 et f. 86a.

46 - « ʿĀlim wa Ǧāhil barābar šud magar / qāŻī al-quŻāt-i mā šud šustagar?», cité parŠAKŪRĪ, Šadr-e Boheārā… , op. cit., p. 6 ; voir aussi AfŻal PĪRMASTĪ, BāĞ -i Iram wa afŻal… ,op. cit., pp. 14-17.

47 - ŻIYĀ, Tarǧuma-yi ahgwāl-i QāŻī ʿAbd al-Šukūr, op. cit., f. 98b. Sur ce quartier, voir Suhareva, O. A., Kvartal’naja obŝina pozdnefeodal’nogo goroda Buhary (v svjaŻ s istoriejkvartalov) (La communauté de quartier dans la ville de Boukhara à l’époque de laféodalité tardive [en relation avec l’histoire des quartiers]), Moscou, Izdatel’stvo Nauka,1976, pp. 149150 ;Google Scholar ce sont les informateurs de O. Suhareva qui mentionnent la présencedans le quartier de négociants en gros de galoches et bottes de cuir, ainsi que d’unemployé de la chancellerie du qāŻī kalān, dont on ne sait s’il s’agit de Mullā ʿAbd al-Rahgman, oncle paternel de Żiyā resté dans le quartier après le départ de ses collatéraux.

48 - ŻIYĀ, Tarǧuma-yi ahgwāl-i QāŻī ʿAbd al-Šukūr, op. cit., f. 98b ; ces paragraphes consti-tuent la correction d’un passage approximatif de «Faction struggles...», art. cit., pp. 76-77.

49 - «Mullā ʿAbd al-Rasūl ǧiddan nīz ahl-i kasaba wa ḥarafa dāḫil-i ŻmŻma-yi kasabagašta and» (ibid., f. 98b, souligné par nous).

50 - «Dar ayyām-i riyāsat-i Dār al-Fāhe ira-yi ḥazrat-i wālidam wa āwān-i qāŻīgīhā-yiwilāyat-i Čahār-Ǧūy az ǧamāʿa-yi Īrsārī zan u mard u Żaʿīf u kabīr bisiyār ba-tgarīq-imihmānī yā ba-ʿunwān-i mubārakbādī bā šuturhā-yi kaǧāwagī mīyāmadand» (ibid.,f. 98b).

51 - « Ahālī-yi čarmgarān nīz badīn ʿalāqa aksar āmad u raft dāštand» (ibid.).

52 - « Ǧaddam Mullā ʿAbd al-Rasūl harčand az ḥilà-ye faŻl u kamāl ʿārī wa he āli būdandlīkin batg āyifa-yi ʿulamāʾ wa mašāyihe Żyāda muhe liŠwa muʿtaqid būda, hamwāra bahe izmat-iānhā rasīda, az ṣuḥbat-i šarīf wa anfās-i mutabarrika-yi īšān istifāda mīburdand» (ŻIYĀ,Tarǧuma-yi ahgwāl-i Qāzī ʿAbd al-Šukūr, op. cit., f. 99a).

53 - Sur le titre de ṣadr (traduisible en français par le terme, hélas connoté, d’« éminence»),la plus haute distinction de la hiérarchie religieuse à Boukhara sous les derniersManĞit,et sur l’histoire de ce terme en Transoxiane du XIe au XVe siècle, voir Bosworth, C. E. et Calmard, J., « Šadr», Encyclopédie de l’islam, vol. 8, Leyde, E. J. Brill, 1995, pp. 748-749 et 750 ;Google Scholar sur la place du ṣadr dans la hiérarchie religieuse de l’émirat de Boukhara sousles premiers ManĞit, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle (époque à laquelle le titreétait associé à une charge particulière : l’inspection des waqf-s situés dans l’enceinte dela Vénérable Cité), voir MĪRZĀ BADIʿ DĪWĀN, Maǧmaʿ al-arqām (” Predpisanija fiska»).Priemy dokumentacii v Buhare XVIII v. (Le compendium des chiffres ou « Prescriptions dufisc». Recueils de documents à Boukhara au XVIIIe siècle), éd. et trad. par A. B. Vil’da-nova, Moscou, Izdatels’tvo Nauka, 1981, p. 93.

54 - ŻIYĀ, Rūznāma, op. cit., ff. 154a-155b ; ID., Nabz az guzārišāt, op. cit., f. 102a.

55 - Voir Mottahedeh, Roy P., Loyalty and leadership in an early Islamic society, Princeton,Princeton University Press, 1980, pp. 140154 et 161-170.Google Scholar

56 - Pour une présentation panoramique de l’état de la recherche sur l’histoire de cetteécole en Transoxiane : S. A. DUDOIGNON, « Islam d’Europe ? Islam d’Asie ?», art. cit.,pp. 24-25.

57 - Żiyā, , Daftar-i musawwada (Cahier de brouillon), Tachkent, Institut Biruni desétudes orientales, no 2367.Google Scholar

58 - Terme d’origine türke ancienne (où il a le sens de « négociant») d’abord appliquéaux populations iraniennes sédentaires d’Asie centrale, puis aux populations citadinespersanophones, türkophones et bilingues de cette région, et désignant dans la littératurevernaculaire du tournant des XIXe et XXe siècles les populations urbaines türkophoneset bilingues de Transoxiane, tandis que celui de « tāǧīk», auparavant synonyme duprécédent, en vient à désigner exclusivement les citadins persanophones, puis les persa-nophones en général d’Asie centrale (Barthold, W. et Subtelny, M. E., « Sārt», Ency-clopédie de l’islam, vol. 11, Leyde, E. J. Brill, 1997, pp. 6668 [67b de l’édition anglaise]);Google Scholarsur la fortune de ce terme dans l’administration coloniale russe à partir des années 1860,voir Brower, Daniel, Turkestan and the fate of the Russian empire, Londres-New York,Routledge/Curzon, 2003, pp. 5254.Google Scholar

59 - Sur ce dernier et sur le rôle de Żiyā dans la diffusion de sa pensée, voir S. A. DUDOI-GNON, Lectures de la modernité…, thèse cit., pp. 133-170.

60 - S. A. DUDOIGNON, «La question scolaire à Boukhara et au Turkestan russe, dupremier renouveau à la soviétisation», Cahiers du monde russe, 37, 1/2, 1996, pp. 134-146 ;éléments de comparaison dans Aborieau, Marcg et Grandin, Nicole (dir.),Madrasa. Latransmission des connaissances dans le monde musulman périphérique, Paris, Arguments, 1997.Google Scholar

61 - BABER JOHANSEN, «La corruption : un délit contre l’ordre social. Les qādg ī-s deBukhārā», Annales HSS, 57-6, 2002, pp. 1561-1589.

62 - Voir notamment ʿAYNĪ, Buheārā inqilābī taʾrīhe-ī ūčūn mātäriyāllār (Matériaux pourune histoire de la révolution de Boukhara), Moscou, Našrdawtāǧīk, 1926 ; réédité encaractères cyrilliques sur la base d’un manuscrit persan autographe par Rahim Hošim(Ta’rixi inqilobi Buxoro, Douchanbé, Adib, 1991), ici pp. 58-59.

63 - Ibid., pp. 31-33 ; voir aussi S. A. DUDOIGNON, «La question scolaire...», art. cit.,pp. 174-179.

64 - Lapidus, Ira M., Muslim cities in the late Middle Ages, Cambridge, Cambridge Univer-sity Press, 1984, p. 139.CrossRefGoogle Scholar

65 - L’histoire plus tardive des familles de négociants en botterie du maḥalla de MīrzāĞ afūr, où s’établit Mullā ʿAbd al-Rasūl sous l’émir Ḥaydar b. MaʿŠūm (r. 1800-1826),suggère, dans cette population, une nette domination de türkophones (Suhareva, O. A.,Kvartal’naja obŝina…, op. cit., p. 150).Google Scholar

66 - Pour de rares informations sur les ancêtres maternels de Żiyā, et sur la traditionfamiliale de la calligraphie, voir le Rūznāma, op. cit., ff. 61b-63b. Le goût pour la calligra-phie est encore très en vogue chez les Šakūrī, comme l’un des éléments symboliquesde distinction hérités de ce passé à la fois proche et lointain.

67 - Il est généralement loué pour ce rôle par les mémorialistes et auteurs de répertoiresde savants de la première moitié du XXe siècle : par exemple MUḤTARAM (m. 1920),Taẕirat al šuʿarā, ff. 214-215 ; ʿAYNĪ (m. 1954), Namūna, op. cit., p. 405 ; ID., Yāddāšthā,op. cit., pp. 225-226.

68 - La mention de l’éclipse lunaire de novembre 1908 dans le Rūznāma est évoquéedans le Nabz az guzārišāt, f. 99a. ; un élément plus décisif permettant d’affirmer que leRūznāma est achevé à l’époque de la rédaction du Nabz est une référence, dans cedernier (f. 104b-105a), aux événements d’avril-juillet 1917 ; or ceux-ci sont situés à lafin du texte du « Journal». La présence de ces deux références différentes au Rūznāmadans le Nabz al guzārišāt donne à penser que Żiyā s’est appuyé sur le premier pour sarédaction du second.

69 - ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt, op. cit., f. 91a.

70 - «Mullā Badr al-Dīn-i Šadr ki baʿd az mawlāyam bamanŠab-i qāzī kalānī rasīda [...]hamrāh-i pānzdah nafar šarīkānam ki az yakŠad u bīst nafar ǧudā šuda muddat-i yalsāldar ǧamīʿ-i umūr barāqim-i sutg ūr hamrāh wa hampā būdand» (ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt,op. cit., f. 91a).

71 - « Fawǧī dar taʿaǧǧub, ǧamʿī dar ḥasad aftādand» (ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt, op. cit.,f. 102a).

72 - Ibid., f. 102b.

73 - Le tombeau de Bahā al-Dīn Naqšband et son pèlerinage, à la périphérie de la ville.

74 - Sur les événements de cette période et l’implication des jeunes intellectuels de lamouvance « ǧadīd», voir notamment S. A. DUDOIGNON, «La question scolaire…», art.cit., pp. 174-186.

75 - Récit plus circonstancié dans le Rūznāma, op. cit., f. 201b sqq. (p. 312 sqq. de latraduction anglaise).

76 - ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt, op. cit., ff. 104b-105a.

77 - Ibid., f. 105b.

78 - Ibid., f. 106a et b.

79 - Ibid., f. 107a.

80 - [ŠAKŪRĪ] ŠUKUROV, « Šammae…», art. cit., pp. 121-122 ; ID, Šadr-e Boheārā…, op. cit.,p. 25 ; entretien de l’auteur avec Muḥammadǧān Šakūrī, Douchanbé, novembre 2002.

81 - S. A. DUDOIGNON, « Faction struggles...», art. cit., pp. 70-73.

82 - ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt, op. cit., f. 92ab.

83 - Sur Dāmullā Ikrāmča, voir ʿAYNĪ, Taʾrīḫ-i inqilāb-i Buheārā, op. cit., pp. 24, 39 et 47-48(avec des notations intéressantes sur les succès d’Ikrāmča « parmi les jeunes mollahs»sur des sujets comme l’interdiction de la vente et de la location des cellules de madrasa).Pour un point de vue différent de celui qui domine dans la faction Tūmanī, voir letémoignage personnel de Muḥammad ʿAlī b. Muheammad Sayyid Balǧuwānī, Taʾrīhe-iNāfiʿī (éd. par Ahror Muxtorov, Douchanbé, ‘Irfân, 1994, p. 79). Le Taʾrīḫ-i Nāfiʿī a étécommencé à Samarcande en 1341/1923 et achevé en 1346/1927 dans le Baldjuān (régionmontueuse située entre Douchanbé et Kulab, au centre de l’actuel Tadjikistan). Ce texteprésente le point de vue d’un mollah de la Montagne favorable à des réformes structu-relles, telle la modernisation de l’armée de l’émirat, mais loyal envers le dernier qāŻī kalānde Boukhara, Burhān al-Dīn.

84 - À propos de sa charge de Khutfar : ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt, op. cit., ff. 97b et 100b.

85 - ID., Rūznāma, op. cit., ff. 52a-53b.

86 - Ibid., ff. 95a et b.

87 - ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt, op. cit., f. 94b.

88 - Établissement fondé par Ǧaʿfar Ḫwāǧa Naqīb sous le règne du souverain astarkhanideSubḥān-Qulī Ḫ ān (r. 1681-1702), sur le mail (guẕar) de Wālida Ḫān-i Šahīd et qui necomptait que dix cellules d’étudiants (ŻIYĀ, « Ẕikr-i asāmī-yi madāris-i dāḪila-yi Buhe ārā-yiŠarīf» (Répertoire nominatif des madrasa-s intra muros de la Vénérable Boukhara), dans Maǧmūʿa-yi taẕār, manuscrit, Douchanbé, Institut des études orientales et du patrimoinemanuscrit, no 2193, f. 412b, notice no 7 ; lamadrasa en question est probablement l’institu-tion anonyme mentionnée par les informateurs locaux de O. A. SUHAREVA, Kvartal’najaobŝin a…, op. cit., p. 156 – à ne pas confondre donc avec la madrasa beaucoup mieux dotée dite, elle aussi, de Ǧaʿfar Ḫwāǧa, construite sous le règne de ʿUbayd-Allàh Ḫān b. Subḥān-Qulī Ḫān (r. 1702-1711) et située dans le quartier homonyme (ibid., pp. 188, 257 ; ŻIYĀ,” Ẕikr-i asāmī-yi madāris-i…», art. cit., f. 416b, notice no 93).

89 - ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt, op. cit., f. 94b.

90 - Ibid., ff. 94b-95a.

91 - Sur ce personnage et sa place dans le système de protection de QāŻī ʿAbd al-Šukūr,voir notamment ŻIYĀ, Taẕār-i ašʿār, op. cit., ff. 97-99, 102-123, 126, 148, 282, 309, 336et 358.

92 - ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt, op. cit., f. 102b.

93 - ID., Rūznāma, op. cit., f. 154a.

94 - ŻIYĀ, Nabz az guzārišāt, op. cit., f. 107a ; ID., Rūznāma, op. cit., f. 257a.

95 - Voir n. 21.

96 - Voir par exemple MĪRZĀ BĀBĀ B. DĀMULLĀ ŠAFAR MUḤAMMAD ḤIŠĀRĪ, Yāddāšthā(Souvenirs), manuscrit no 1428/1, Institut du patrimoine manuscrit et des études orien-tales, Douchanbé (cas extrêmement intéressant de récit d’un parcours dans le monde des madrasa-s et des offices de Boukhara par un aspirant clerc originaire de la Montagne ettributaire de ses systèmes de protection dans la capitale de l’émirat).

97 - FIṬRAT, «Buhe ārā ʿulamāsī», Ḥurriyat, 48, 30 muḥarram 1336 [15 novembre 1917],p. 2 ; sur Fitgrat, voir HISAO KOMATSU, Kakumei no ChūŌ Ajia. Aru Jadīdo no shŌzŌ/Revolutio-nary Central Asia. Portrait of Abdurrauf Fiträt (Tôkyô, TŌkyŌ Daigaku Shuppankai, 1996) ;S. A. DUDOIGNON, «Fitrat», in Gaborieau, M. et alii, Dictionnaire des savants…, op. cit., t. 2,pp. 4042, bibliographie.Google Scholar

98 - Voir sur ce point l’un des textes programmatiques essentiels du mouvement ǧadīd :FIṬRAT, Munāẓara-yi mudarris-i buheārāyī bā yak nafar Farangī dar Hindustān dar bāra-yimakātib-i ǧadīd (Débat d’un mudarris de Boukhara et d’un Européen, en Inde, à proposdes écoles nouvelles), Istanbul, matgbūʿa-yi islāmiyya, 1327 [/1909-1910], rééditée en carac-tères cyrilliques par Pajvand Gulmurod (Douchanbé, Tadžikskij gosudarstvennyj univer-sitet, 1992, p. 30) ; pour une discussion récente de ce texte et de ses différents contextes,voir HISAO KOMATSU, «Bukhara and Istanbul: a consideration about the background ofthe Munāẓara», in Dudoignon, S. A. et Komatsu, Hisao (dir.), Islam in politics in Russiaand Central Asia, early eiĞteenth-late twentieth centuries, Londres, Kegan Paul, 2001, pp. 167180.Google Scholar

99 - Pour un commentaire laudatif, au contraire, des années passées par Badr al-Dīn à lacharge de qāzī kalān, voir le récit compassé d’un historiographe de cour contemporain enquête de patronage : MĪRZĀ ʿABD AL ʿAẒĪM SĀMĪ BŪSTĀNĪ (1838/1839 [?]-1907/1908 [?]),Taʾrīhe-i salātg īn-i ManĞ ītiyya (Histoire des souverainsManĞit), éd. et trad. par L. M. Epifa-nova, Moscou, Izdatels’tvo vostočnoj literatury, 1962, f. 120a du fac-similé et pp. 122-123de la traduction russe.

100 - Voir aussi ŻIYĀ, Rūznāma, op. cit., f. 190a.

101 - Numéro trois de la hiérarchie cléricale de Boukhara depuis les premiers ManĞit,après le šayhe al-islām et le qāŻī kalān (MĪRZĀ BADĪʿ DĪWĀN, Maǧmaʿ al-arqām, f. 87a dufac-similé et p. 92 de la traduction russe).

102 - Voir notamment ʿAYNĪ, Buheārā inqilābī..., op. cit., p. 146.

103 - ḤĀǦǦĪ MUʿĪN, «Qāzī Kalān-i Šal wa ūnin bālālārī» [Le Grand Juge boiteux et sesenfants], Maʿārif wa ūqūtĞ ūčī (Tachkent) 2/1 [13] (mars 1926), pp. 51-54 (en turki, selonl’alphabet arabe simplifié).

104 - Bennigsen, Alexandre et Lemercier-Quelquejay, Chantal, La presse et le mouve-ment national chez les musulmans de Russie avant 1920, Paris-La Haye,Mouton, 1964, pp. 167,267, 271 et 272 ;Google Scholar Worth, Edward All , The modern Uzbeks, from the fourteenth century to thepresent. A cultural history, Stanford, Hoover Institution Press, 1990, pp. 120, 122 et 180.Google Scholar

105 - MUHAMMADǦON MAHMUDOV, «Hoǧi Muinning iǧodij jŭli» (L’itinéraire créatif deḤāǧǧī Muʿīn), Ŭzbek tili va adabijoti, 1, 1992, pp. 49-54.

106 - Voir par exemple ḤĀǦǦĪ MUʿĪN B. ŠUKR-ALLÀH KATTAQURĞ ĀNĪ, « Ǧawāb ba masʾa-la-yi maktab» (Réponse sur la question de l’école), Āyīna (Samarcande), 7 (22 muḥarram1332 [21 décembre 1913]), pp. 172-174 ; «Til birlāšdūrmāq ḥaqinda» (À propos de l’ensei-gnement des langues), Āyīna, 11, 21 ṣafar, 1332 [19 janvier 1914], pp. 259-260 ; « IŠlāḥ-irasm lāŻm ast» (Une réforme de la coutume s’impose), Āyīna, 18 rabīʿ al-āheir 1332 [8mars 1914]), pp. 337-338 ; Īskī maktab yangī maktab (La vieille et la nouvelle école), Samar-cande, Tipo-litografija B. Gazarov, 1916 ; « Samarqandda muʿallimlar kūrŠī» (Un sémi-naire pour maîtres d’école à Samarcande), Ḥurriyat (Samarcande), 23, 12 šawwāl 1335 [1er août 1917], p. 4 ; «Bālšīwīklar wa bīz» (Les bolcheviks et nous), Haoût 1917], p. 4 ; «Bālšīwīklar wa bīz» (Les bolcheviks et nous), Ḥurriyat, 65, 9 rabīʿ al-āheir 1336 [22 janvier 1918], pp. 1-2, etc. Voir aussi ŠUHRAT RIZAEV, Ǧadid dramasi (Lethéâtre ǧadid), Tachkent, Šarq matbaa-koncernining boš tahririjati, 1997, pp. 86-87, 99-100, 110-112 et 113-115 ; et l’édition dans ce volume, en caractères cyrilliques, de troisœuvres dramatiques de Ḥāǧǧī Muʿīn, pp. 245-316.

107 - Pour une mise au point récente sur ce thème, voir Buttino, Marco, La rivoluŻonecapovolta. L’Asia centrale tra il crollo dell’imperio zarista e la formaŻona dell’URSS, Naples,Alberi, 2003,Google Scholar par exemple le chapitre « Il soviet e il bazar», pp. 147-152.

108 - Un excellent exemple en a été donné récemment par l’édition d’un texte de défenseet illustration de la méthode « nouvelle» (ǧadīd) d’enseignement de la lecture et del’écriture selon une voie phonétique au Turkestan soviétique en 1918 : Isḥāq-He ān TūraIBN ǦUNAYD-ALLÀH He WĀǦA [tahealluṣ] ʿIBRAT,Mīzān al-zamān (La mesure du temps), éd.et introd. par Hisao Komatsu et Bakhtiyar Babadjanov, Tachkent-Tôkyô, Islamic AreaStudies Project, «Central Asian research series-2», 2003.

109 - Parmi ces dernières, l’éditorialiste de Samarcande Mahgmūd He wāǧa Bihbūdī(m. 1919), auquel Ḥāǧǧī Muʿīn consacre en 1925 un drame commémoratif, «Les martyrsde l’éducation» (Maʿārif qurbānlarī : voir MUHAMMADǦON MAHMUDOV, «Hoǧi Muinningiǧodij jŬli», art. cit., p. 53).

110 - Voir supra note 103.

111 - Voir notamment, à son sujet, Kemper, Michael, «Entre Boukhara et la MoyenneVolga. ʿAbd al-NaŠīr al-Qūrsāwī en conflit avec les oulémas traditionnalistes», Cahiers dumonde russe, 37, 1-2, 1996, pp. 41-51, ici p. 47 Google Scholar (il s’agit du personnage identifié par l’auteurcomme «un certain QāŻī Abū Saʿīd») ; Kügelgen, Anke Von, Die Legitimierung der mittela-siatischen Mangitendynastie in den Werken ihrer Historiker, Würzburg, Ergon Verlag, 2003,pp. 34-35 et 460.Google Scholar

112 - Sur cette grande figure des courants de réforme à Boukhara pendant la secondemoitié du XIXe siècle, voir notamment ʿAYNĪ, Namūna-yi adabiyāt-i tāǧīk, op. cit., pp. 418-428 ; ID., Taʾrīhe-i inqilāb-i Buheārā, op. cit., pp. 46-47 ; articles d’encyclopédies : A. HABIB-ZODA, « Iso», Enciklopediai sovetii toǧik (Douchanbé), 3, 1981, p. 32 ; Šerova, S., « Iso»,Enciklopediai adabijot va sanʿati toǧik (Douchanbé), 2, 1988, pp. 521522;Google Scholar voir aussiS. A. DUDOIGNON, «La question scolaire…», art. cit., pp. 142-143 ; M. KEMPER, Sufis undGelehrte…, op. cit., pp. 15-16.g urriyat, 65, 9 rabīʿ al-āheir 1336 [22 janvier 1918], pp. 1-2, etc. Voir aussi ŠUHRAT RIZAEV, Ǧadid dramasi (Lethéâtre ǧadid), Tachkent, Šarq matbaa-koncernining boš tahririjati, 1997, pp. 86-87, 99-100, 110-112 et 113-115 ; et l’édition dans ce volume, en caractères cyrilliques, de troisœuvres dramatiques de Ḥāǧǧī Muʿīn, pp. 245-316.

113 - Pour un récit, par un mollah de l’Oural méridional, lui aussi ancien des madrasa-sde Boukhara, de l’histoire du premier réformisme islamique en Asie centrale, focaliséesur la figure de Marǧānī, de ses maîtres et de ses disciples, voir ABŪ ʿABD AL-RAḤMANʿABD-ALLÀH B. MUḤAMMAD ʿĀRIF B. MAʿĀZ AL-AWRĪ AL-BUHe ĀRĪ (imam de la Troisième Mosquée de la ville d’Orenbourg), Taʾrīhe al-Buheārā wa tarǧumat al-ʿulamā (Histoire deBoukhara et biographie de ses savants), Orenbourg, Dīn wa Maʿīšat bāṣma-he ānasī, 1908.

114 - Voir en particulier L. EPIFANOVA, Rukopisnye istočniki…, op. cit., sur la vision par ʿAbdal-ʿAẓīm Sāmī du rôle comparé des oulémas et des umarā sous le protectorat russe (unecomparaison favorable aux seconds, la responsabilité des défaites de l’émirat contre laRussie en 1868 et 1873 étant portée exclusivement au débit des appels irraisonnés desoulémas au jihad) ; à propos de Salīmī, cf. F. WENNBERG, An inquiry into Bukharan…, op.cit., pp. 28-32.

115 - Sur les sociabilités religieuses et les débats théologiques dont la maison de l’écrivainʿAbd-Allàh Qādirī est le lieu privilégié, à Tachkent, jusqu’aux « purges» de 1937, voirS. A. DUDOIGNON, « Islam et nationalisme», art. cit., pp. 149-153.

116 - Sur cet événement et ses interprétations dans le corps des oulémas, voir ŻIYĀ, Rūz-nāma, op. cit., f. 141 sqq. (aux yeux de l’auteur, le qūšbīgī Āstāna-Qul est responsable à lafois de la promotion des chiites dans l’administration de l’émirat, et de leur pratique ouverte de la cérémonie et de la procession de ʿĀšūrā, invoquée par les témoins commecause dumassacre de février 1910) ; voir aussi ʿAYNĪ, Buheārā inqilāb-i…, op. cit., 70, pp. 149-150, sur l’inclusion des populations chiites mais aussi juives et juives converties à l’islam– ǧadīd al-islām, originaires d’Iran – dans les vagues de répressions qui se succèdent àBoukhara dans les années suivant la première révolution de Russie en 1905, et sur l’al-liance d’une partie de ces diverses populations īrānī avec les révolutionnaires sunnitesJeunes-Boukhares en 1917.

117 - Tafani, Pierre, Les clientèles politiques en France, Monaco, Éditions du Rocher, 2003,p. 315 Google Scholar sqq. ; voir aussi DALE F. EICKELMAN, «Clash of cultures? Intellectuals and theirpublics in the world of Islam», in S. A. DUDOIGNON, H. KOMATSU et Y. KOSUGI (dir.),Intellectuals in the world of Islam…, op. cit., sous presse.

118 - Duby, Georges, L’histoire continue, Paris, Le Seuil, 1991, p. 18.Google Scholar