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Une « noblesse de frontière » en péninsule Ibérique (XIVe-XVe siècles)

Nobles fechos en la frontera : métaphores et pratiques chez les hidalgos de la corniche cantabrique au Bas Moyen Âge

José Ramón Díaz de Durana et Arsenio Dacosta

Résumés

Le travail suivant considère le problème des frontières du point de vue de la petite noblesse de la ? Côte Cantabrique durant la fin du Moyen Âge, tel qu’il est reflété dans les travaux historiographiques de l’un de ses membres, Lope García de Salazar. Dans le singulier traité d’histoire universelle Libro de las buenas andanças e fortunas, García de Salazar utilise de nombreux endroits communs empruntés à ses multiples référents littéraires et historiographiques, mais également des thèmes et faits spécifiques aux frontières de la Couronne de Castille au XVe siècle : la côte Cantabrique, la frontière avec le Royaume de Navarre et celle avec l’Andalousie. García de Salazar soutient également que la violente petite noblesse des « seigneurs sans manoirs » adopte des attitudes frontalières dans leurs conflits entre factions et entre parents ; nous pouvons parler ici du concept de « frontières intimes ». Avec l’aide de contributions historiographiques récentes, et des idées venues de l’anthropologie de Carmelo Lisón Tolosana et Frederik Barth, nous examinons ici les idéologies et projections matérielles de l’altérité dans les pratiques sociales de la noblesse du nord de l’Ibérie durant le Bas Moyen Âge.

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Notes de la rédaction

Ce travail fait partie des résultats du projet de recherche De la Lucha de Bandos a la hidalguía universal : transformaciones sociales, políticas e ideológicas en el País Vasco (siglos XIV y XV) (Mº de Economía, Industria y Competitividad, ref. HAR2017-83980-P), du groupe de recherche du Gobierno Vasco Sociedad, poder y cultura, ref. IT-896-16 y UFI 11/02.

Texte intégral

Présentation

  • 1 Angus MACKAY, La España de la Edad Media. Desde la frontera hasta el Imperio, 1000-1500 (1re éd. 19 (...)
  • 2 Derek LOMAX, La Reconquista (1re éd. 1978), 1re éd. en espagnol, Barcelone : Crítica, 1984.
  • 3 Ron BARKAY, El enemigo en el espejo : cristianos y musulmanes en la España medieval. Madrid : Rialp (...)
  • 4 José Ángel GARCIA DE CORTAZAR, Organización social del espacio en la España Medieval : la Corona de (...)
  • 5 Marie-Claude GERBET, « Les espagnols de la “frontière” (VIIIe-milieu XIVe siècle) », in : Bartolomé (...)
  • 6 Stéphane BOISSELLIER, « Réflexions sur l’idéologie portugaise de la Reconquête. XIIe-XIVe siècles » (...)
  • 7 Jean FLORI, Guerra Santa, yihad, cruzada : violencia y religión en el Cristianismo y el Islam, (1re(...)
  • 8 Daniel BALOUP, « Reconquête et croisade dans la Chronica Adefonsi Imperatoris (ca. 1150) », Cahiers (...)
  • 9 Alessandro VANOLI, Alle origini della Reconquista, Turin : Aragno, 2003.
  • 10 Armando de Sousa PEREIRA, Representações da guerra no Portugal da Reconquista (séculos XI-XIII), Li (...)
  • 11 John TOLAN, L’Europe latine et le monde arabe au Moyen Âge. Cultures en conflit et en convergence, (...)
  • 12 Francisco GARCÍA-FITZ, « La Reconquista : un estado de la cuestión », Clío & Crimen, 6, 2009, p. 14 (...)
  • 13 Martín RÍOS SALOMA, La reconquista. Una construcción historiográfica (siglos XVI-XIX), Mexico - Mad (...)
  • 14 Carlos de AYALA, Pascal BURESI et Philippe JOSSERAND (éd.), Identidad y representación de la fronte (...)

1La frontière. Concept polysémique installé aussi bien dans notre imaginaire que dans notre agenda politique. De même que dans ceux des hommes et des femmes de l’époque médiévale. La qualification des sociétés péninsulaires médiévales comme « sociétés de frontière » se retrouve dans une très vaste littérature scientifique. Plusieurs contributions maintenant classiques ainsi que d’autres plus récentes – pour beaucoup extérieures à la péninsule Ibérique – viennent clarifier le sens et l’évolution du concept de « Reconquista » au Moyen Âge classique et au Bas Moyen Âge sous la plume, entre autres, de Mackay1, Lomax2, Barkay3, García de Cortázar4, Gerbet5 et plus récemment Boissellier6, de Ayala, Josserand, Flori7, Baloup8, Vanoli9, de Sousa Pereira10, Tolan11, García-Fitz12 ou Ríos Saloma13. Depuis le début du siècle, la question des frontières ibériques a été abordée dans des ouvrages collectifs et lors de quelques rencontres scientifiques, dont les plus importantes ont été célébrées à la Casa de Velázquez14.

  • 15 Carmelo LISÓN TOLOSANA, « Antropología de la Frontera », Revista de Antropología Social, 3, 1994, p (...)

2Mes collègues dans ce colloque proposeront une meilleure approche de la question pour tenter de capter toute la complexité de ce que Lisón Tolosana définit comme « société-frontière »15.

  • 16 José Ramón DÍAZ DE DURANA, « Hidalgos e hidalguía en la Cornisa Cantábrica, Álava y las Montañas de (...)
  • 17 Marie-Claude GERBET, Les noblesses espagnoles au Moyen Âge. XIe-XVe siècle, Paris : Armand Colin, 1 (...)

3L’intitulé de notre travail suggère une approche « d’en bas »16 du phénomène entre les hidalgos de la corniche cantabrique. Ce groupe hétérogène qui fut qualifié par Gerbet comme « très original »17. Pour cette raison, j’ai choisi de m’en approcher du point de vue anthropologique en passant par l’analyse de la « parole autochtone ». Pour cela, j’emploierai principalement l’œuvre majeure de Lope García de Salazar, le Libro de las buenas andanças e fortunas.

4L’exposé s’articulera autour de trois expériences vécues par les hidalgos : les frontières lointaines, les frontières proches et les frontières intimes.

L’auteur et ses œuvres

  • 18 Il existe une large bibliographie : Sabino AGUIRRE GANDARIAS, Lope García de Salazar : el primer hi (...)

5Lope García de Salazar naît en 1399 à l’ouest de la seigneurie de Biscaye. Il est sociologiquement assimilé au groupe que l’on étiquette dans la tradition historiographique comme celui des « parientes mayores », à savoir, le groupe restreint des chefs de lignage qui dans les territoires de l’actuel Pays Basque exerçaient un contrôle hégémonique à l’échelle locale par différents moyens18. Nous nous sommes intéressés au plus frappant de ces derniers, celui de la violence, qui fut extrême entre les décennies de 1420 et 1470 dans cet agglomérat de conflits que l’on appelle la « lutte des clans ». On connaît relativement bien les bases économiques du pouvoir de ces chefs, bien que l’on ne puisse pas toujours identifier en détail la dimension sociale de la redistribution féodale. On sait aussi que les liens de parenté et de clientélisme ont été le mécanisme privilégié pour maintenir le pouvoir de chacun des « parientes mayores » ou chefs de lignage. L’un des mécanismes clés du contrôle sur les communautés paysannes fut, en outre, le contrôle des patronats des églises rurales.

  • 19 José Ángel ACHÓN INSAUSTI, « Los parientes mayores », Iura Vasconiae, 3, 2006, p. 221-247 ; J. R. D (...)

6Lope García de Salazar fut l’un de ces « seigneurs sans seigneurie »19, mais il fut aussi un passionné d’histoire comme il le reconnaît lui-même avec élan dans le prologue du Libro de las buenas andanças e fortunas :

  • 20 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 5-6. Nous suivrons l’édition de Consuelo VILLACORTA MAC (...)

E porque yo, Lope García de Salazar, fijo de Ochoa de Salazar e de doña Teresa de Muñatones, su muger, oviendo mucho a voluntad de saber e de oír de los tales fechos, desde mi mocedad fasta aquí me trabaxé de aver libros e estorias de los fechos del mundo, faziéndolos buscar por las provincias e casas de los reyes e príncipes cristianos de allende la mar e de aquende por mis despensas con mercaderes e mareantes e por mí mesmo a esta parte e, a plazer de Nuestro Señor, alcancé de todos ellos lo que obe en memoria, por lo cual de todos ellos e de la memoria de los antepasados e de las oídas e vistas mías e, obrando sobre mí la fortuna, estando preso en la mi casa de Sant Martín de los que yo engendré e crié e acrecenté e temeroso del mal bevedizo e desafuziado de la esperança de los que son cautivos en tierra de moros, que esperan salir por redención de sus bienes e por limosnas de buenas gentes, e yo, temiéndome de la desordenada codicia, que es por levar mis bienes, como los ya veía levar que no me soltarían, esperando la misericordia de Dios e por quitar pensamiento e inmaginación, componí este libro e escrebilo de mi mano20.

  • 21 Dans le cadre d’autres travaux nous avons déjà mentionné les parallèles existant entre l’œuvre maje (...)
  • 22 Nous suivons le texte par Sabino AGUIRRE GANDARIAS (éd.), Las dos primeras crónicas de Vizcaya : es (...)

7Deux œuvres de sa main nous sont de fait parvenues, le précédemment mentionné Libro de las buenas andanças, véritable « histoire universelle » structurée en 25 chapitres21, et la dénommée Crónica de Vizcaya, œuvre que l’on peut assimiler à un « livre de famille » au sens strict. La première des deux à être rédigée fut la Crónica, en 145422, tandis que son Libro de las buenas andanças ne le fut qu’entre 1471 et la date de sa mort en 1476.

8Dans son prologue, comme on peut le constater, le narrateur révèle sa condition de détenu. Du fait d’un désaccord héréditaire avec ses fils, ceux-ci l’enfermeront en effet en 1471 dans sa tour de San Martín de Muñatones, aujourd’hui conservée au sein des installations d’une raffinerie de pétrole, à Muskiz (Biscaye). Il craignait d’y être empoisonné et, bien que matériellement sa détention fût relativement confortable, il comparait alors sa situation avec celle des prisonniers à la frontière andalouse, « en terre maure ».

9Son emprisonnement ou sa sensibilité historique ne doivent pas nous confondre : Lope García de Salazar était un homme éduqué dans la violence, comme il le reconnaît lui-même, ne montrant pas l’ombre d’un remords lorsqu’il relate le moment où il tua son premier homme à 18 ans à peine :

  • 23 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 869.

Dende a cuatro días salió una noche de la casa de la Sierra Lope de Salazar, fijo mayor de Ochoa de Salazar, que era moço de XVIII años, con siete omes e echose en una casa yerma so la torre de Mendieta, que estava Lope Ochoa de Mendieta con unos diez omes, e yoguieron fasta medio día e, a tal hora después de comer, salieron todos los de la torre al campo al pie de la torre e salieron los de la celada por dos partes e a cometiéronlos a deshora. E ferió este Lope de Salazar con un rallón por la caveça a Lope Ochoa de Mendieta de parte a parte con una buena vallesta e cayó luego muerto e los otros acogiéronse a la torre e, como lo vieron muerto, no tocaron más en él e tornáronse a Somorrostro23.

Frontières lointaines

  • 24 Jon Andoni FERNÁNDEZ DE LARREA, « Las guerras privadas : el ejemplo de los bandos oñacino y gamboin (...)

10Lope García de Salazar connaissait personnellement la frontière andalouse. Il se peut qu’il ait participé aux campagnes de Castille contre le royaume nasride à différents moments, mais il garde surtout en mémoire le fait d’avoir été exilé à la frontière en 1457 aux côtés de nombreux chefs de lignage de Guipuscoa et de Biscaye pour avoir défié certains personnages des villes de ces territoires24. Un défi qui sera lancé en termes formels, chevaleresques, afin de tenter de légitimer une action contre les dirigeants des villes de Cantabrie, perçus comme contre-pouvoir. L’expérience de Lope García de Salazar à la frontière fut, à cette occasion, traumatisante, et il la fuira de fait lorsqu’il tombera malade :

  • 25 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 884.

En el año del Señor de mill CDLVI años, entró el rey don Enrique Cuarto en Guipúzcoa e en Vizcaya e derribó casas fuertes e llanas e fecho muchas cosas de justicia e desterró a todos los mejores d’estas tierras de Vizcaya e de la Encartación e de Guipúzcoa e reformó las ermandades, segund se contiene en los títulos de sus fechos. Entre los cuales dichos desterrados fue uno Lope García de Salazar por cuatro años a la villa de Xemena. E llegado en la ciudad de Sevilla, adoleció de tercianas, e llegado a punto de muerte o porque los físicos le dixieron que, segund su edad e dolencia, no podía aver vida, si de Dios o de los aires de su tierra no la oviese, e codiciando vevir, fízose traer en andas con azémilas a sus fijos, diziéndole que era duda poder llegar vivo a ella. E desde Guadalupe embió su fijo Lope de Salazar a Jaén al rey a le fazer saber su venida e que no era por otra cosa su venida sino deseando la vida, como de toda criatura es codiciada, pediéndole por merced no la oviese por enojo, pues temor de la muerte gelo fazía fazer.25

  • 26 Ibid., p. 404.

11Le mot « frontière » est utilisé à plusieurs reprises par Lope García de Salazar. Il l’emploie en termes légendaires, en relation au cycle arthurien26, ou à l’imaginaire hidalgo de la frontière d’Al Andalus, auquel nous ferons référence plus loin.

  • 27 Ibid., p. 208, 258 et 259.
  • 28 Ibid., p. 399.
  • 29 Ibid., p. 345.
  • 30 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 394.
  • 31 Ibid., p. 432, en allusion à la croisade fomentée par Eugène IV contre les turcs depuis 1439. À ce (...)

12Mais il évoque également les frontières historiques, politiques, toujours en relation avec un conflit guerrier. La Sicile fait office de frontière lors des guerres opposant Carthage à Rome27. Il parle des frontières byzantines menacées par les arabes au VIIe siècle28. La Bretagne est frontalière dans le cadre de la guerre de Cent Ans29. De même que Dolorosa Guarda, le château à évocation arthurienne, est situé à la frontière écossaise lors de la guerre des Deux-Roses30. Et il mentionne de même la frontière ouverte contre les turcs en Grèce vers le milieu du XVe siècle31.

  • 32 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 546 y 839.
  • 33 Ibid., p. 548.
  • 34 Décrite littéralement ainsi dans Crónica de Vizcaya, p. 53, et dans Libro de las buenas andanças e (...)

13Lope García de Salazar évoque également les frontières plus proches de son vécu, comme celles existantes entre la Castille et les royaumes de France et de Navarre32ou encore les possessions britanniques en Guyenne33. Ainsi que, bien évidemment, la « frontière des Maures »34, en son temps déjà réduite au front contre le royaume de Grenade.

14Il est à noter qu’il existe une différence substantielle dans le traitement des frontières qu’a connues notre narrateur. Par opposition à l’idéalisée – mais néanmoins réelle – frontière andalouse, les frontières plus proches de la Cantabrie sont dépourvues de cette dimension héroïque. Voici un exemple qu’il raconte en se basant sur sa propre expérience, en l’occurrence tragique pour les hommes de son lignage :

  • 35 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 839.

En el año del Señor de mill CDXXIV [1424] años, oviendo guerra entre Castilla e Navarra e seyendo capitán de la frontera Diego Pérez Sarmiento, estando Sancho de Guruendes con XXV omnes del linaje de Salazar por su mandado en la villa de Lagrant, qu’él avía tomado de Navarra, que estavan allí fronteros, vinieron los navarros sobre ellos e, combatiéndolos e tirando ellos de una iglesia que estavan con un trueno azia los de fuera, reventó en los cellos e pegóseles el fuego en una caxa de pólvora que tenían avierta e encendiose e quemáronse dentro d’ella aquel Sancho de Goruendes e los sus XXV omes e cinco moços con él, que no escapó ninguno. E fuéronse los navarros, que no sopieron d’esto nada, e después los suyos falláronlos sanos, afogados del fumo.35

  • 36 J. R. DÍAZ DE DURANA et J. A. FERNÁNDEZ DE LARREA, « La frontera de los malhechores : bandidos, lin (...)

15La frontière entre Castille et Navarre fut de fait qualifiée de « frontière de malfaiteurs » du point de vue des villes guipuscoannes et des hermandades qui articulent le contrôle de la délinquance et de la violence36. Outre la Navarre, la façade atlantique représente un autre espace de confrontation, une autre frontière :

  • 37 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 662.

En el año del Señor de mill CDXXI [1421] años, fizo el rey don Juan armada de XL naos en la villa de Santander e fue su capitán don Juan de Campo Redondo, fijo vastardo de don Juan, señor de Aguilar. E pasaron la mar para fazer guerra en los inglesesen la costa de Burdel en ayuda del rey de Francia e, llegados en costa de Rochela [La Rochelle], fallaron en el vosque de La Rochela mucho grande flota de alemanes que cargavan de vinos, que eran más de LXXX grandes varcas. E porque entre los alemanes e castellanos se fazía cruda guerra e los alemanes echavan a la mar a todos los que tomavan, ovieron fuerte batalla e fueron vencidos los alemanes e tomada toda su flota, sino pocas que fuyeron alta mar; pero no quisieron matar ni ronzonar omne ninguno, sino los que morieron en armas, que fueron muchos, ca fue la batalla mucho profiada. De aquel día en adelante no mataron alemanes ningún castellano e dende a poco tiempo fezieron pazes con ciertas condiciones que duran fasta oy37.

16Une frontière réelle, en précaire équilibre de forces :

  • 38 Ibid., p. 662.

En el año del Señor de mill CDXV [1425] años, entraron el dotor Gonzalo Moro, corregidor de Vizcaya, e Ferrand Pérez de Ayala e todos los vasallos e concejos de Vizcaya e de Guipúzcoa por mandado del rey don Juan en tierra de Vayona [Bayonne] e quemaron a Sant Juan de Lus [Saint-Jean-de-Luz] e a Cabritón [Capbreton] e a Vearris [Biarritz] e fezieron mucho daño en la tierra de Laborte [Labourd]. E luego en siguiente, sentiéndose d’éstos los vayoneses e lavorteses, fezieron grande armada por la mar e arribaron a la costa de Asturias de Oviedo e quemaron la villa de Gijón o otros logares e fezieron mucho daño38.

17Et une frontière perméable, également employée comme échappatoire, comme refuge :

  • 39 Ibid., p. 586.

Este don Juan, señor de Vizcaya, dexó una fija eredera, que llamaron doña María, era pequeña de edad, con la cual su fija Diego Pérez de Muñatones se fue con ella de Portogalete en una su nao, que era su vasallo, e otros a Vayona [Bayonne] e dende a Burdel [Bordeaux], que eran del rey de Inguelaterra, e estovo allá grand tiempo, fasta que la traxieron a Castilla casar con don Juan Núñez de Lara, por la cual entró en mucha omecida con el rey, segund adelante dirá39.

18Les différences avec la frontière andalouse sont subtiles, mais éloquentes. Nous avons vu que cette « frontière des Maures » est le lieu où est subi l’exil infligé en châtiment par les rois aux violents hidalgos de Cantabrie. Lope García de Salazar l’a vécu en personne, mais il existe d’autres témoignages de cas similaires :

  • 40 Ibid., p. 892.

En el año del Señor de mill CCCLXX [1370] años, seyendo vezinos estos linajes de Varacaldo e oviendo sus intenciones como vezinos a cuál valería más en la tierra, mataron los fijos de Juan Ibáñez Ferrero de Retuerto a Rodrigo Ibañes de Iráuregi e a Juan Negre de Susunaga, hermano de Martín Sánchez de Susunaga, en buena paz. E la causa d’esta muerte fue porque los fijos d’este Rodrigo Ibáñez forçaron una muger moça, manceva de Çurixe, fijo de Ferreros, que era omne mancevo e soverbio. E esta fue la primera sangre vertida en Varacaldo. E por estas muertes fueron sentenciados e echados de la tierra e fuéronse a la frontera de los moros e servieron dos años en la villa de Tevardales. E veniendo con el perdón del rey e con el previllejio de la dicha villa, veniéronse a la tierra40.

  • 41 Ibid., p. 702.

19Ce ne sont cependant pas les principales appréciations concernant la frontière andalouse que l’on trouve dans l’œuvre de Lope García de Salazar. Dans l’expérience et dans l’imaginaire de l’hidalgo, cette frontière offre des perspectives de richesse : « E don Ferrand Ruiz, que era el mayor, ovo el dicho señorío de la casa de Castro ; e fue poderoso ebuen cavallero en el tiempo del rey don Alonso, que ganó mucho en la frontera »41.

20En plus de richesses, on acquiert à la frontière andalouse une renommée, une « fama » selon les termes de l’époque. Cette « fama » ou réputation s’exprime invariablement dans les œuvres de Lope García de Salazar au travers de prouesses héroïques. L’une des plus éloquentes est celle qu’il rapporte au sujet de l’un de ses ancêtres :

  • 42 Crónica de Vizcaya, p. 70. Dans des termes pratiquement identiques dans Libro de las buenas andança (...)

E otro día de mañana cabalgaron amos e fueron al palacio del rey, e fallaron allí aquel moro gigante, e el dicho Lope García tomóle la enpresa, e fincó la rodillas ante'l rey, e pidióle por merced que le otorgasse aquella batalla. E el rey, cuando vió mancebo tan baliente e esforçado, plógole d'ello, e díxole : « Yo te lo otorgo, e Dios que es todopoderoso, te quiera ayudar ». E el rey lo armó luego caballero, e metiéronlos en uno en canpo cerrado a pie, qu'el moro no quiso a caballo teniéndose por más valiente42.

  • 43 A. DACOSTA, « El noble ante el espejo : el origen del linaje en la escritura nobiliaria ibérica », (...)

21La similitude de cette légende avec l’exploit biblique de David contre Goliath, met en évidence l’usage de codes culturels permettant de comprendre l’expérience vécue43. Grâce à sa bravoure, l’ancêtre homonyme du narrateur obtient le butin de guerre ainsi que l’emblème qui deviendra le blason du lignage de Salazar. De plus, le roi « lui rendit d’autres grâces ». L’un des aspects les plus intéressants de cette légende familiale est celui de la socialisation des jeunes hommes avec des membres de l’aristocratie de Castille et d’ailleurs. Ce contact les rendait partie intégrante d’une communauté de guerriers qui leur permettait de « vivre noblement ». Il leur donnait également accès au roi, source de légitimité et de privilèges, dans une atmosphère de familiarité impossible à reproduire dans un espace qui ne soit pas celui de la frontière :

  • 44 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 548.

Después de vencida esta batalla, puso el rey recaudo en la frontera e, venido a Castilla, avínose con todos sus fijosdalgo. E por aver sus coraçones otorgoles tierras e mercedes para fijos e hermanos, segund las ellos pidían, e tomó a criar los fijos de los muertos en la batalla, poniéndoles sobrenombres diversos, diziendo a los unos « ¡ qué buenos sarmientos se crían aquí para los moros ! », e a otros así mesmo « quixadas » e « castillos » e « mutilas » e otros44.

22Les exploits à la frontière sont décrits dans les codes de la chevalerie, comme c’est le cas de ceux réalisés par Pero González de Agüero, un hidalgo cantabre, qui au milieu d’un combat inégal, se recommande à la sainte patronne de son lieu d’origine, Santoña :

  • 45 Ibid., p. 923.

Este Pero González fue, como dicho es, esforçado a maravilla e fizo estos eotros muchos fechos en armas que serían largos d’escrevir. Especialmente fizo uno que no es de olvidar. […] E como él estava armado e bien encavalgado, puso su lança en el ristre e dio de las espuelas e dio en ellos, por tal manera que, antes que perdiese la lança, mató los tres d’ellos súpitamente, e dos cavallos de los otros con ellos e, ya quebrada la lança, no podiendo con la prisa fallar la espada, acomendose a Santa María del Puerto, en quien él avía devoción, e luego la falló e, sacándola e rogándola que lo acorriese, mató el uno de los cuatro que avían quedado45.

  • 46 Sur la Materia de Vizcaya et ses liens avec la tradition mélusinienne et d’autres d’origine castill (...)

23On voit alors comment la frontière andalouse cesse d’être un espace réel pour se convertir en scénario de la culture courtisane et chevaleresque. Ce type d’images, propres à la noblesse, fait partie de l’imaginaire des hidalgos de Cantabrie. Dans ce qu’on intitule Materia de Vizcaya, c´est-à-dire, l’ensemble de légendes qui raconte l’origine de la seigneurie de Biscaye, ne pouvaient manquer les récits liés à la « frontière des Maures »46. Ce sera chose faite avec le deuxième seigneur légendaire, Munso López, « prisonnier des maures » qui sera secouru par son fils, Íñigo Esquerra :

  • 47 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 692. La légende présente un grand intérêt car elle est (...)

E como él esto vio, fuese a la frontera por sacar su padre e, ayudándolo ventura, sacolo en troque de un moro que prendió. E venido con él, no quisiendo ir con él a su casa, díxole : « Padre señor, no creades cosa que de mi mal vos digan sin saver la verdad »47.

Frontières proches

24La corniche cantabrique est une mosaïque juridictionnelle. La persistance de ses particularités s’explique par son éloignement des centres de pouvoir de la couronne de Castille et sa distance avec le front de la mal nommée « Reconquête ». Au Bas Moyen Âge, le panorama se complique avec les processus de re-seigneurialisation de ces territoires, qui mènent à l’apparition de nombreuses seigneuries juridictionnelles. Tout le nord de la couronne de Castille se voit très affecté par le processus, mais Guipuscoa et la Biscaye résistent à la création de nouvelles seigneuries. La situation est néanmoins complexe en termes d’échelle. Prenons l’exemple de la Biscaye.

25Cette dernière était, de fait, une seigneurie depuis le XIe siècle, ses seigneurs possédant une certaine autonomie par rapport aux rois de Castille. En 1370 l’infant Juan, qui en 1379 deviendra roi de Castille, accède au titre de seigneur de Biscaye. Depuis lors, les seigneurs de Biscaye seront rois de Castille. Le territoire maintiendra néanmoins ses particularités institutionnelles et politiques. L’une d’entre elles est le service d’armes que devaient prêter les vassaux biscaïens à leur seigneur, gratuitement à l’intérieur du territoire, et en échange d’une solde à l’extérieur de celui-ci. Une autre de ces particularités est celle de la ségrégation du territoire en deux unités hétérogènes : d’une part les villes, fondées entre les XIIIe et XIVe siècles et placées sous juridiction directe du roi, et d’autre part les dénommées « tierras llanas », le milieu rural contrôlé de facto par les chefs de clan tels que Lope García de Salazar. Ces derniers se réunissaient en assemblées, les Juntas Generales, qu’ils parvinrent à monopoliser. Par ce moyen ainsi que par d’autres, tels que la violence, ils maintinrent le contrôle sur les institutions de la seigneurie et les paroisses locales. Ils défendront à tel point cet ultime privilège que les biscaïens obtiendront que l’évêque de Calahorra et ses délégués soient interdits d’entrée en Biscaye durant le Moyen Âge. Plus extrême sera la proclamation, en 1526, de l’universelle hidalguía pour tous les biscaïens.

26Ce contrôle était loin d’être pacifique. Les « parientes mayores » se livrent une lutte afin d’étendre leur hégémonie à l’échelle locale et régionale, ce qui donnera lieu à un long conflit, pratiquement ininterrompu entre 1420 et 1470. Le Libro de las buenas andanças e fortunas, dans ses derniers chapitres, constitue une source unique pour la connaissance de ce processus, avec pour valeur ajoutée le fait d’avoir été retracée par l’un de ses principaux protagonistes. Nous revenons à nouveau ici à la notion de frontière car le terme, chez notre auteur, acquiert la signification expresse de confrontation de proximité. Prenons un exemple de l’emploi du terme dans ce contexte :

  • 48 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 810. Et il existe d’autres emplois similaires du terme (...)

En estos tiempos [ca 1437], vino Pero de Avendaño a la villa de Mugía con CCC omes e traxo consigo una lombarda. E entró en la villa de Mugía e puso la dicha lombarda en la cerca de la villa e combatió con ella la dicha casa de Vertiquis de Gómez González, tirándole noches e días e pasándola de parte en parte por la madera e por las paredes de vaxo, que eran delgadas e púsola en mucho estrecho, no le dando vagar. Vino Gómez González con todos sus parientes e no la pudo socorrer porque, estando en la villa, la combatían e derribavan con la dicha lombarda, que omne ninguno no podía estar en ella. E por esto e porque Pero de Avendaño no quería salir de la villa, venieron en partido que Gómez González derribase la dicha casa de Vertiquis e que Pero de Avendaño derribase una buena casa que tenía en Cornoça frontera de Múxica. E así se fizo luego e quedaron en tregua por aquella vez48.

  • 49 Cela a déjà était fait en détail dans A. DACOSTA, Los linajes de Bizkaia en la baja Edad Media : po (...)

27Les habitants de Biscaye occupaient un territoire défini par une trame complexe et conflictuelle de juridictions superposées et de frontières politiques. Ici on ne va pas décrire en termes géopolitiques comment s’organisaient les aires d’influence respectives des principaux lignages de Biscaye et les conflits existant entre eux49. Il est plus intéressant de révéler comment étaient perçues ces frontières par leurs protagonistes. Nous citerons pour cela un exemple parfaitement assimilable que relate, à nouveau, Lope García de Salazar :

  • 50 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 786.

Dízese en las partes de la costa de Vayona [Bayonne] e de Guipúzcoa entre los que fablan de las guerras que pasaron en ella que la primera sangre que fue vertida en ella entre linajes que fue entre el solar de Urtuvia, que es en tierra de Laborte [Labourd], e el solar de Ugarte, que es en la provincia de Guipúzcoa, que son vezinos, cuales por medio el río de Fuencavía [le fleuve Bidassoa], que entra allí en la mar. E la causa d’ella fue a cuál varlía más, como acaeció en otros muchos logares50.

  • 51 Fredrik BARTH, « Introducción », in : Los grupos étnicos y sus fronteras. La organización social de (...)
  • 52 Cristina JULAR PÉREZ-ALFARO, « Familia y clientela en dominios de Behetría a mediados del XIV », in(...)

28Sur ce point il convient de préciser deux choses : en premier lieu, l’identification de la cause des conflits intra-nobiliaires dans le « más valer » et, en second lieu, la définition de ces frontières entre les différentes aires d’influence. J’aborderai la première question plus loin. Concernant la seconde, nous nous appuierons sur la définition que donnait l’anthropologue norvégien Fredrik Barth à la « frontière ethnique »51. Barth mit en évidence que les sociétés sans état dessinaient également des frontières, mais de quelles frontières s’agit-il ? Si les perspectives démographique ou écologique ne mettent que partiellement en lumière les conflits interethniques, l’explication devait se trouver ailleurs. Ce fut Barth qui, depuis la notion anthropologique de culture, déduisit que ces frontières possédaient un caractère conditionnel et instable, et que leur fondement se trouvait dans les pratiques et les normes définissant l’appartenance à un groupe déterminé. Ce sens d’appartenance est, essentiellement, celui qui définit la frontière par rapport à un autre groupe au travers des mécanismes d’altérité. Dans l’exemple précédemment cité cette grammaire est mise en évidence : la frontière physique – le fleuve Bidassoa – n’est pas la source du conflit, sinon le « más valer », une forme extrême de concurrence au sein du groupe hidalgo. Ce conflit affecte entièrement les communautés locales de par les complexes et instables réseaux d’alliance et de clientèle des « parientes mayores ». L’outil qui facilite l’identification avec ces derniers étant le lignage, cette « allusion globalisatrice » selon les termes de Cristina Jular52.

Frontières intimes

29Dans son œuvre principale Lope García de Salazar consacre deux chapitres à la description de la généalogie des principaux lignages de rang comtal et seigneurial de Castille et de León, mais également de celles des hidalgos :

  • 53 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 8.

fablaré de todos los solares e linajes que fueron e son en toda la costa de la mar, como la de Laborte, que es en Gascona, e Guipúsc[u]a e Biscaya e Encartación e de Álaba a Castilla Bieja fasta Santander e Asturias de Santillana e de Obiedo e de sus montañas53.

  • 54 Luís KRUS, A concepção nobiárquica do espaço ibérico (1280-1380), Lisbonne : Fundação Calouste Gulb (...)

30Nous n´avons jusqu’à présent pas réfléchi à cet objectif du narrateur, objectif qui semble étranger à la logique des frontières politiques dans l’espace cantabrique. La question mériterait d’être abordée dans le futur selon la perspective adoptée par Luís Krus pour les « géographies de lignages » au Portugal54. Pour le moment, nous ne retiendrons qu’une seule idée : avec cette sélection particulière, Lope García de Salazar établit une unité de sens entre les hidalgos de tous ces territoires. Il emploie pour ce faire deux concepts clés : le lignage et le « plus valoir ».

  • 55 L’ouvrage de référence pour la période médiévale reste celui de l’anthropologue Jack GOODY, La evol (...)

31L’appartenance à un lignage exclut par sa logique intrinsèque – si bien décrite par l’anthropologie55 – la possibilité d’appartenir à un autre. Il est vrai que les lignages interagissent par des mécanismes d’alliance et que leur structure n’est pas immuable ; néanmoins, un Salazar ne peut appartenir qu’à le lignage des Salazar.

  • 56 Julio CARO BAROJA, Linajes y bandos. A propósito de la nueva edición de las Bienandanzas y Fortunas(...)

32Le second concept, celui du « más valer », est celui qui articule et résume la complexité de la compétence intra-nobiliaire. Sous couvert de l’honneur, il renferme des intérêts matériels, des stratégies de pouvoir, la domination sur les communautés, l’ambition politique, etc. Pour Julio Caro Baroja, le « más valer » était ainsi la clé permettant d’élaborer une « théorie du lignage »56.

  • 57 A. DACOSTA, « Nobles caualleros, fidalgos e labradores : jerarquización y contingencia en Lope Garc (...)
  • 58 A. DACOSTA, « Poderoso en parientes e rentas » : conceptos, discursos y prácticas sobre el linaje e (...)
  • 59 De fait, la déclaration de l’« universelle hidalguía » en Biscaye en 1526, inclue dans le Fuero Nue (...)
  • 60 Nous reprendons ici la notion de Gerd BAUMANN et André GINGRICH (éd.), Grammars of Identity/Alterit (...)

33Nous avons récemment tenté d’expliquer les termes de cette dynamique d’exclusion57. Une dynamique qui s’inscrit dans les discours et pratiques d’appartenance des hidalgos de la corniche cantabrique à la noblesse. D’un côté, le rôle du lignage comme élément central de l’habitus de classe qui définit l’hidalgo58. De l’autre, son identification avec l’aristocratie, en dépit de l’abyssale différence de statut les séparant. Et enfin, la caractérisation situationnelle de l’hidalguía, non comme concept assimilable à la noblesse, mais comme pratique et expérience sociale. Grâce à Lope García de Salazar on sait que l’hidalgo se considère lui-même comme noble parce qu’il aspire à « vivre noblement ». Mais on sait également que cette image de soi, projetée vers le haut, se construit en réalité également vers le bas. L’hidalgo se définit par ses privilèges face aux groupes sociaux qui en sont dépourvus59. Nous entrons donc ici dans une ultime frontière, aléatoire et diffuse, qui est celle de l’encadrement social de cette « petite noblesse ». Voilà la frontière fondamentale, qui repose sur l’altérisation de l’autre ou, si l’on préfère, sur une grammaire segmentaire60 dans laquelle le « citoyen » ou le « paysan » se situent au même plan que le « maure ». C’est la grammaire réthorique qui fait que l’hidalgo délimite les frontières sociales dans la corniche cantabrique au travers de normes, pratiques et représentations.

34Dans les œuvres de Lope García de Salazar nous avons vu différentes frontières : horizons imaginaires, espaces de guerre et rhétoriques d’exclusion. Ces dernières, celles qui définissent l’hidalgo, furent les plus puissantes et les plus persistantes.

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Notes

1 Angus MACKAY, La España de la Edad Media. Desde la frontera hasta el Imperio, 1000-1500 (1re éd. 1977), 1e éd. en espagnol, Madrid : Cátedra, 1980.

2 Derek LOMAX, La Reconquista (1re éd. 1978), 1re éd. en espagnol, Barcelone : Crítica, 1984.

3 Ron BARKAY, El enemigo en el espejo : cristianos y musulmanes en la España medieval. Madrid : Rialp, 1984.

4 José Ángel GARCIA DE CORTAZAR, Organización social del espacio en la España Medieval : la Corona de Castilla en los siglos VIII a XV, Barcelone : Ariel, 1985.

5 Marie-Claude GERBET, « Les espagnols de la “frontière” (VIIIe-milieu XIVe siècle) », in : Bartolomé BENNASSAR (dir.), Histoire des Espagnols. VIe-XXe siècle, Paris : Robert Laffont, 1992, p. 175-227.

6 Stéphane BOISSELLIER, « Réflexions sur l’idéologie portugaise de la Reconquête. XIIe-XIVe siècles », Mélanges de la Casa de Velázquez, 30 (1), 1994, p. 139-166.

7 Jean FLORI, Guerra Santa, yihad, cruzada : violencia y religión en el Cristianismo y el Islam, (1re éd. 2002), 1e éd. en espagnol, Valence : PUV, 2004.

8 Daniel BALOUP, « Reconquête et croisade dans la Chronica Adefonsi Imperatoris (ca. 1150) », Cahiers de Linguistique et de Civilisation Hispaniques Médiévales, 25, 2002, p. 453-480.

9 Alessandro VANOLI, Alle origini della Reconquista, Turin : Aragno, 2003.

10 Armando de Sousa PEREIRA, Representações da guerra no Portugal da Reconquista (séculos XI-XIII), Lisbonne : C. Portuguesa de História Militar, 2003.

11 John TOLAN, L’Europe latine et le monde arabe au Moyen Âge. Cultures en conflit et en convergence, Rennes : Presses Universitaires de Rennes, 2009.

12 Francisco GARCÍA-FITZ, « La Reconquista : un estado de la cuestión », Clío & Crimen, 6, 2009, p. 142-215.

13 Martín RÍOS SALOMA, La reconquista. Una construcción historiográfica (siglos XVI-XIX), Mexico - Madrid : UNAM - Marcial Pons, 2011.

14 Carlos de AYALA, Pascal BURESI et Philippe JOSSERAND (éd.), Identidad y representación de la frontera en la España medieval (siglos XI-XIV), Madrid : Casa de Velázquez / Universidad Autónoma de Madrid, 2001 ; y D. BALOUP et P. JOSSERAND (éd.), Regardes croisés sur la guerre sainte. Guerre, religion et idéologie dans l’espace mediterrannéen latin (XIe-XIIIe siècles), Actes du colloque tenu à Madrid, Casa de Velázquez, 11-13 de abril de 2005, Toulouse : CNRS – Université de Toulouse-Le Mirail, 2006. Est également à signaler le contenu des actes du XI Congreso de Estudios Medievales tenu en 2007 (Miguel Ángel LADERO QUESADA, et al., Cristianos y musulmanes en la Península Ibérica : la guerra, la frontera y la convivencia, Ávila : Fundación Sánchez Albornoz, 2009), ainsi que les résultats du congrès célébré à Huéscar en 2008 sur le même thème (Manuel A. RODRIGUEZ DE LA PEÑA (éd.), Hacedores de frontera. Estudios sobre el contexto social de la frontera en la España Medieval, Madrid : CEU, 2009). Aux précédentes références s’ajoutent, dans les dernières années, deux numéros consécutifs de la revue Studia Historica. Historia Medieval dedicados a Fronteras y límites interiores (23, 2005, et 24, 2006).

15 Carmelo LISÓN TOLOSANA, « Antropología de la Frontera », Revista de Antropología Social, 3, 1994, p. 75-103.

16 José Ramón DÍAZ DE DURANA, « Hidalgos e hidalguía en la Cornisa Cantábrica, Álava y las Montañas de Burgos en la Baja Edad Media (1250-1525) : propuestas para una futura investigación », in : Espacios de poder y formas sociales en la Edad Media : estudios dedicados a Ángel Barrios, Salamanque : Universidad de Salamanca, 2007, p. 49-66, p. 52-53.

17 Marie-Claude GERBET, Les noblesses espagnoles au Moyen Âge. XIe-XVe siècle, Paris : Armand Colin, 1994, p. 88.

18 Il existe une large bibliographie : Sabino AGUIRRE GANDARIAS, Lope García de Salazar : el primer historiador de Bizkaia (1399-1476), Bilbao : Diputación Foral, 1994. Voir également, Iñaki REGUERA et J. R. DIAZ DE DURANA (éd.), Lope García de Salazar : banderizo y cronista. II Jornadas de Estudios Históricos « Noble Villa de Portugalete », Bilbao : Ayuntamiento de Portugalete, 2002.

19 José Ángel ACHÓN INSAUSTI, « Los parientes mayores », Iura Vasconiae, 3, 2006, p. 221-247 ; J. R. DÍAZ DE DURANA et Arsenio DACOSTA, « Titularidad señorial, explotación y rentas de los recursos agrícolas, ganaderos y forestales en el País Vasco al final de la Edad Media », Studia Historica. Historia Medieval, 32, 2014, p. 73-101.

20 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 5-6. Nous suivrons l’édition de Consuelo VILLACORTA MACHO (éd.), Libro de las buenas andanças e fortunas que fizo Lope García de Salazar. Edición crítica, estudio y notas. Bilbao : EHU Press, 2015.

21 Dans le cadre d’autres travaux nous avons déjà mentionné les parallèles existant entre l’œuvre majeure de García de Salazar et le projet proposé par Pedro de Barcelos dans le prologue de son Livro de linhagens (A. DACOSTA, « De la conciencia del linaje a la defensa estamental. Acerca de algunas narrativas nobiliarias vascas », Medievalista, 8, 2010. Disponible par l’URL : http://journals.openedition.org/medievalista/475.

22 Nous suivons le texte par Sabino AGUIRRE GANDARIAS (éd.), Las dos primeras crónicas de Vizcaya : estudios, textos críticos y apéndices, Bilbao : Caja de Ahorros Vizcaína, 1986, p. 33-90.

23 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 869.

24 Jon Andoni FERNÁNDEZ DE LARREA, « Las guerras privadas : el ejemplo de los bandos oñacino y gamboino en el País Vasco », Clío & Crimen, 6, 2009, p. 85-109.

25 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 884.

26 Ibid., p. 404.

27 Ibid., p. 208, 258 et 259.

28 Ibid., p. 399.

29 Ibid., p. 345.

30 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 394.

31 Ibid., p. 432, en allusion à la croisade fomentée par Eugène IV contre les turcs depuis 1439. À ce sujet, voir Alain SERVANTIE (dir.), L´Empire ottoman dans l´Europe de la Renaissance, Louvain : Leuven University Press, 2005, p. 68-69.

32 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 546 y 839.

33 Ibid., p. 548.

34 Décrite littéralement ainsi dans Crónica de Vizcaya, p. 53, et dans Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 554, 588, 892 et 923. Autres allusions directes à la « frontera en el Andaluzía » dans op. cit., p. 534, 546, 548, 557-559, 567, 569, 571-576, 582, 586, 589, 605, 607, 608, 630, 651, 701 et 702.

35 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 839.

36 J. R. DÍAZ DE DURANA et J. A. FERNÁNDEZ DE LARREA, « La frontera de los malhechores : bandidos, linajes y villas entre Álava, Guipúzcoa y Navarra durante la Baja Edad Media », Studia Historica. Historia Medieval, 23, 2005, p. 171-205.

37 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 662.

38 Ibid., p. 662.

39 Ibid., p. 586.

40 Ibid., p. 892.

41 Ibid., p. 702.

42 Crónica de Vizcaya, p. 70. Dans des termes pratiquement identiques dans Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 753.

43 A. DACOSTA, « El noble ante el espejo : el origen del linaje en la escritura nobiliaria ibérica », in : Esther LOPEZ DE OJEDA (éd.), La memoria del poder, el poder de la memoria / XXVII Semana de Estudios Medievales, Nájera, Logroño : Instituto de Estudios Riojanos, 2017, p. 253-290, p. 273.

44 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 548.

45 Ibid., p. 923.

46 Sur la Materia de Vizcaya et ses liens avec la tradition mélusinienne et d’autres d’origine castillane ou d´ailleurs, voir José Ramón PRIETO LASA, Las leyendas de los Señores de Vizcaya y la tradición melusiniana, Madrid : Seminario Menéndez Pidal, 1995.

47 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 692. La légende présente un grand intérêt car elle est liée à une proposition incestueuse et, dans la version plus ancienne que nous connaissons par Pedro de Barcelos, le chroniqueur portugais du XIVe siècle, mêlée au motif mélusien, le cheval utilisé par Íñigo Esquerra pour sauver son père est magique.

48 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 810. Et il existe d’autres emplois similaires du terme « frontière » : « E duró esta guerra e frontera un año e más e ovo algunos otros muertos e feridos », « que eran en la villa fronteras de los de Aedo », « Araña de la Villa Espesa, que les estava mucho frontera » (id., p. 849, 886 y 906, respectivement).

49 Cela a déjà était fait en détail dans A. DACOSTA, Los linajes de Bizkaia en la baja Edad Media : poder, parentesco y conflicto, Bilbao : EHU Press, 2004.

50 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 786.

51 Fredrik BARTH, « Introducción », in : Los grupos étnicos y sus fronteras. La organización social de las diferencias culturales (1e éd. 1969), 1e éd. en espagnol, Mexico : Fondo de Cultura Económica, 1976, p. 9-49.

52 Cristina JULAR PÉREZ-ALFARO, « Familia y clientela en dominios de Behetría a mediados del XIV », in : James CASEY et Juan HERNÁNDEZ FRANCO (éd.), Familia, parentesco y linaje. Historia de la Familia. Una nueva perspectiva sobre la sociedad europea, Murcie : Universidad de Murcia, 1997, p. 63-75, p. 70.

53 Libro de las buenas andanças e fortunas, p. 8.

54 Luís KRUS, A concepção nobiárquica do espaço ibérico (1280-1380), Lisbonne : Fundação Calouste Gulbenkian / JNICT, 1994.

55 L’ouvrage de référence pour la période médiévale reste celui de l’anthropologue Jack GOODY, La evolución de la familia y del matrimonio en Europa (1e éd. 1983), 1e éd. en espagnol, Barcelone : Herder, 1986, en particulier l’appendice 1, où est développée une problématique sur la signification du « lignage » en lien avec les travaux de quelques médiévistes comme Georges Duby ou Pierre Guichard.

56 Julio CARO BAROJA, Linajes y bandos. A propósito de la nueva edición de las Bienandanzas y Fortunas, Bilbao : Diputación de Vizcaya, 1956, p. 41.

57 A. DACOSTA, « Nobles caualleros, fidalgos e labradores : jerarquización y contingencia en Lope García de Salazar », in : A. DACOSTA et J. R. DIAZ DE DURANA (éd.), Hidalgos e hidalguía en la Península Ibérica al final de la Edad Media, Madrid : Marcial Pons, 2018 (sous presse).

58 A. DACOSTA, « Poderoso en parientes e rentas » : conceptos, discursos y prácticas sobre el linaje en Lope García de Salazar », Studia Historica. Historia Medieval, 34, 2016, p. 59-87. Cet ouvrage tente d’appliquer à l’étude du Bas Moyen Âge le concept bourdésien d’habitus : « système de dispositions durables et transposables, structures structurées prédisposées à fonctionner comme structures structurantes, c'est-à-dire en tant que principes générateurs et organisateurs des pratiques et des représentations » (Pierre BOURDIEU, Le sens pratique, Paris : Minuit, 1980, p. 88).

59 De fait, la déclaration de l’« universelle hidalguía » en Biscaye en 1526, inclue dans le Fuero Nuevo, ne suppose pas d’extension des privilèges seigneuriaux dont bénéficient seulement quelques rares « parientes mayores » (cf. J. R. DIAZ DE DURANA et Alfonso de OTAZU, « L'autre noblesse. L'hidalguía universelle au Pays Basque à la fin du Moyen Âge », Histoire & Sociétés Rurales, 35 (1), 2011, p. 59-77).

60 Nous reprendons ici la notion de Gerd BAUMANN et André GINGRICH (éd.), Grammars of Identity/Alterity. A Structural Approach, New York : Berghahn Books, 2004.

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Pour citer cet article

Référence électronique

José Ramón Díaz de Durana et Arsenio Dacosta, « Nobles fechos en la frontera : métaphores et pratiques chez les hidalgos de la corniche cantabrique au Bas Moyen Âge »e-Spania [En ligne], 31 | octobre 2018, mis en ligne le 01 octobre 2018, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/e-spania/28686 ; DOI : https://doi.org/10.4000/e-spania.28686

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