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Religion et mentalités au Moyen Âge

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Sophie Cassagnes-Brouquet
, 
Amaury Chauou
, 
Daniel Pichot
, 
et al.

Deuxième partie. Ordres mendiants et société

Les ordres mendiants à Angers à la fin du Moyen Âge. État de la question1

Jean-Michel Matz

Entrées d'index

Géographique :

France

Texte intégral

  • 1 Abréviations : ADML (Arch. dép. Maine-et-Loire) ; BMA (Bibl. mun. Angers).
  • 2 Matz Jean-Michel, « La noblesse angevine et l’Église au temps de la seconde maison d’Anjou (v. 135 (...)

1Le caractère manifestement urbain de l’implantation des ordres mendiants est une donnée bien connue de leur histoire, même si quelques études récentes ont montré l’influence des frères en milieu rural, en Toscane ou en Alsace. Les sources angevines conservent peu de traces de la pénétration mendiante dans les campagnes, mais les fondations nobiliaires de couvents ou d’« ermitages » observants à la fin du Moyen Âge ont contribué à accroître leur rayonnement en Anjou2. Le niveau modeste du développement urbain de cette province explique toutefois que le réseau mendiant y soit resté relativement lâche ; aucun « centre urbain », pas même Saumur, deuxième ville par sa population, n’a ainsi compté plus d’un couvent au cours du Moyen Âge.

2Pour l’heure, nous aborderons ici le seul cas de la ville d’Angers. D’après la terminologie adoptée par l’« enquête Le Goff », Angers compte dès le début du xive siècle au nombre des « villes à quatre couvents ». Dans la France de l’Ouest, deux cités seulement ont alors accédé à ce rang : Tours, qui le doit à sa fonction de métropole ecclésiastique, et Angers, où la présence d’écoles bientôt transformées en université – la seule de l’Ouest jusqu’au xve siècle – a vraisemblablement attiré les nouveaux ordres, comme à Orléans. Pendant tout le xiiie siècle, Angers accueille des ordres mendiants, mais les lacunes de la documentation laissent subsister plus d’une ombre sur la chronologie exacte de leur installation. Les premiers venus furent les Dominicains, vers 1216-1220, par la volonté de l’évêque Guillaume de Beaumont qui les installa d’emblée dans la Cité, auprès de la cathédrale. La date d’arrivée des Frères mineurs est plus tardive, peut-être vers 1231, mais bien avant la consécration de leur église en 1294. Les Carmes se sont installés quelques années plus tôt, vers 1283-1290. Enfin, en 1307, arrivent des religieux augustins qui reçoivent l’ancien couvent des Sachets, dans le quartier de la Doutre, sur la rive droite de la Maine.

3À ces quatre couvents précoces est venu s’ajouter celui de la Baumette, fondé par René d’Anjou pour installer des Franciscains observants sur le rocher de Chanzé, situé à distance de la ville en direction du sud-ouest, occupé dès 1456. Bien que marginal par sa localisation, le nouveau couvent n’a pas tardé à être intégré au groupe des établissements mendiants sollicités par les Angevins au moment de la mort, faisant ainsi d’Angers une « ville à cinq couvents » – au plan religieux mais non dans la topographie – à la fin du Moyen Âge.

4Je voudrais proposer ici un état de la « question mendiante » à Angers, cité épiscopale, capitale princière – la faveur des comtes puis des ducs d’Anjou pour les mendiants est bien établie – et ville universitaire, en envisageant les sources, l’historiographie du sujet depuis le siècle dernier, et les pistes que peuvent ouvrir les nouveaux questionnements de la recherche historique.

Sources et historiographie

  • 3 ADML, 78H1 (Augustins), 86H1 (Carmes), et 91H1 (Dominicains).
  • 4 ADML, 91H5 (relations avec l’université) ; leur attitude dans le conflit entre Philippe IV le Bel (...)
  • 5 Fondations : ADML, 78H6 (Augustins), 86H2 (Carmes), 87H2 et 3 (Franciscains), 91H11 à 16 (Dominica (...)
  • 6 ADML, 78H8 et 10 (Augustins), 86H9 à 14 (Carmes), 87 H 7 et 16 (Franciscains).
  • 7 ADML, 86H21 (Carmes), 87H30 (Franciscains), 91H11 (Dominicains). Ces actes ne sont pas à négliger  (...)
  • 8 BMA, ms. 12 (9), ms. 20 (16), ms. 31 (27) avec le De universo de Raban Maur, ms. 49 (42) pour le « (...)

5Une recherche sur les couvents d’Angers se heurte d’emblée à la pauvreté des fonds propres les concernant. Les sources nous laissent en effet dans l’ignorance à peu près totale de leur situation au xiiie et pour l’essentiel du xive siècle ; tout au plus conserve-t-on quelques copies modernes de documents et des privilèges pontificaux anciens3, ou quelques échos de la position des Frères prêcheurs dans les débats du temps4. Les fonds propres des couvents d’Angers sont un peu plus étoffés pour la fin du Moyen Âge ; ils se composent presque exclusivement d’actes de fondations souvent tardives ou d’obituaires5, de titres de rentes et de propriétés6, et de procédures judiciaires7. Quelques manuscrits liturgiques ou livres d’étude sont encore conservés, issus par exemple du couvent de la Baumette8.

  • 9 Statuts du diocèse d’Angers depuis environ l’an 1240 jusqu’en l’an 1679, Angers, 1680 ; Avril Jose (...)
  • 10 Martin Hervé, « Les religieux mendiants dans les statuts synodaux de la France de l’Ouest au bas M (...)

6Aux fonds propres des couvents, il convient donc d’ajouter l’étude des sources qui témoignent des relations des Mendiants avec les autres institutions ecclésiastiques (cathédrale, collégiales, églises paroissiales et les autres réguliers), de même qu’il faut continuer à lire les textes normatifs et réglementaires – principalement la riche collection synodale du diocèse9 – qui ont depuis longtemps attiré les historiens10. Cependant, pour mesurer l’influence des Mendiants dans la vie religieuse urbaine, seuls les testaments permettent d’entreprendre une enquête quantitative à partir des fonds ecclésiastiques et des archives notariales, malheureusement tardives. Le fait qu’elles n’aient pas encore été soumises à une exploitation systématique constitue l’une des principales limites de l’historiographie de notre sujet.

  • 11 Farcy Louis De, « L’ancien couvent des Cordeliers », Mémoires de la Société d’agriculture, science (...)
  • 12 Comte François, « L’Île des carmes à Angers au Moyen Âge. Occupation du sol et aménagement », Arch (...)
  • 13 Lévesque J.-D., L’ancien couvent, cité note 4, et « Corporations, communautés séculières, confréri (...)

7Les recherches menées jusqu’à maintenant présentent deux caractères principaux : la perspective strictement monographique et l’ancienneté des études. Dans un premier temps, les érudits ont surtout cherché à fixer la physionomie des enclos dont les bâtiments avaient déjà été détruits ou allaient l’être11 ; le renouvellement des méthodes en matière de topographie urbaine a toutefois permis récemment de préciser nombre de données sur les couvents d’Angers – notamment les Carmes12. Par la suite, des travaux ont envisagé un domaine particulier de l’histoire des Mendiants ou retracé les « grandes heures » d’un couvent13, mais à l’heure actuelle, l’ensemble reste bien insuffisant pour restituer la « question mendiante » dans toutes ses dimensions. Les sources disponibles n’ont pas été exploitées systématiquement, et la plupart des travaux ont négligé des questions essentielles comme l’insertion des couvents dans l’environnement social ou leur rayonnement spirituel ; de même, une étude comparée de la place des différents ordres dans la vie religieuse reste à entreprendre.

8Si les sources ne sont donc pas particulièrement riches, l’état de la documentation conservée ne saurait suffire à expliquer que le sujet ait seulement donné lieu à quelques recherches dispersées et incomplètes. Les quelques pages qui suivent voudraient ainsi souligner les pistes de recherche grâce auxquelles notre connaissance de l’histoire des ordres mendiants à Angers à la fin du Moyen Âge peut encore considérablement progresser, principalement pour le xve et pour les premières décennies du siècle suivant.

Les religieux dans la ville

  • 14 Les érudits modernes ont donné des descriptions des couvents : Bruneau De Tartifume Jacques, Anger (...)
  • 15 Les censiers de l’abbaye du Ronceray sont essentiels pour retrouver l’emprise des Augustins et des (...)
  • 16 ADML, 78H4, octroi d’indulgences aux Augustins en 1495 pro multisque et magnis reparationibus egea (...)
  • 17 ADML, 91H6 (1 feuillet parchemin, non daté) ; on relèvera notamment : Item, feci depingi Vitam san (...)

9La présence des religieux dans la ville est d’abord monumentale14. Malgré les études anciennes, les modalités précises de la constitution des enclos restent encore mal connues ; il est nécessaire de relever tous les actes de donation, mais les articles des censiers d’autres établissements ecclésiastiques sur les fiefs desquels se trouvait un couvent permettent aussi de retrouver exactement l’emprise des établissements dans la cité15. On peut déjà souligner que la stabilité des couvents – Carmes mis à part – dans leur implantation initiale a permis aux religieux de s’établir progressivement mais durablement dans le tissu urbain, d’agrandir les bâtiments ou de les reconstruire lorsqu’ils menaçaient ruine16. Les comptes tenus par Maurice Picard, prieur des Prêcheurs au tournant des xive et xve siècles, montrent ainsi l’ampleur des travaux alors réalisés (toiture de l’église, bibliothèque, construction d’une chapelle dédiée à Marie Madeleine…) ainsi que les nombreuses dépenses pour le mobilier et les ornements17.

  • 18 Voir Comte F., « L’Île des carmes… », cité note 12.

10Les Carmes sont seuls à avoir occupé successivement deux emplacements18. Établis d’abord dans le faubourg Saint-Laud, à l’ouest de l’enceinte édifiée sous saint Louis, ils obtinrent du pape Clément VI le droit d’échapper aux pillages de la guerre en déplaçant leur couvent dans les murs, sur l’île à laquelle ils ont ensuite donné leur nom ; ils y reçurent un emplacement en 1363, et furent dès lors confrontés aux résistances des maisons voisines des moniales du Ronceray, des Filles-Dieu et des religieux augustins ! En dépit de dons et d’acquisitions par achat ou bail à rente, le nouveau couvent semble s’être moins développé que les autres communautés mendiantes de la ville ; il est vrai que les Carmes ne paraissent pas avoir bénéficié du soutien de la noblesse, et la forte proportion des petits artisans et des salariés modestes dans l’environnement immédiat du couvent ne lui a sans doute pas permis de trouver un milieu social à même de le rendre prospère.

  • 19 Rangeard Pierre, Histoire de l’université d’Angers, t. 1, Angers, 1868, p. 132, repris par Lévesqu (...)
  • 20 Par exemple, le testament de Renée de Lacroix en 1521, qui demande 100 messes à répartir par moiti (...)
  • 21 Plusieurs documents l’attestent pour les Augustins : en 1516, le chapitre provincial procède à un (...)

11La présence des Mendiants est aussi affaire d’effectifs, mais le volume démographique représenté par ces communautés reste mal connu – les listes de frères données dans les actes n’étant que partielles. Les sources conservées ne viennent pas à l’appui de certains érudits qui prêtent par exemple « plus de cent religieux » au couvent des Prêcheurs19, et elles invitent à relativiser les effectifs des Mendiants, notamment lorsque des demandes de messes funéraires sont formulées en fonction du nombre des religieux20 ; mais les effets de la crise démographique sur le recrutement des frères à la fin du Moyen Âge sont inconnus. Il n’en demeure pas moins que la mobilité interne aux ordres a contribué à fournir des effectifs en drainant des religieux en cours d’études vers les couvents et l’université d’Angers, surtout après l’institution d’une faculté de théologie en 143221.

  • 22 Pour le recrutement nobiliaire, voir Matz J.-M., « La noblesse angevine… », cité note 2. À titre d (...)
  • 23 ADML, 5E5 34, pièce 166 (25 juillet 1504), testament de Macée Petit qui constitue une rente en fav (...)
  • 24 Arch. mun. Angers, BB13, f° 24 (13 mai 1502) : « L’on doubte que au moien de ladicte reformacion o (...)

12La nature du recrutement permet de mesurer l’intégration des ordres dans la société urbaine. La population des couvents – connue surtout à partir du xve siècle – semble issue d’un recrutement hétérogène, mais à côté des frères de passage et des noms étrangers à la ville, les sources présentent aussi régulièrement des membres de familles d’Angers plus ou moins en vue22, et divers testaments d’artisans ou de marchands mentionnent un parent religieux d’un couvent23. Le recrutement en partie local des communautés – toutes au même niveau et dans les mêmes milieux ? – explique d’ailleurs l’appui que les Franciscains trouvèrent auprès du corps de ville dans leur refus d’adopter la réforme de l’observance au début du xvie siècle, par crainte d’une mobilité forcée des frères24.

  • 25 Matz J.-M., « Le développement tardif d’une religion civique dans une ville épiscopale : les proce (...)
  • 26 Au xive siècle, les séances de la Chambre des comptes du duc se tiennent dans la salle du chapitre (...)

13Pourtant, contrairement à d’autres régions, l’intégration des Mendiants dans la vie civile ne paraît pas très développée. La naissance tardive d’une municipalité à Angers – imposée par Louis XI en 1475 afin de saper l’autorité de son oncle René d’Anjou dans le duché – a nettement retardé l’éclosion d’une religion civique dont les couvents mendiants sont ailleurs souvent devenus les centres à la fin du Moyen Âge25. De fait, si les bâtiments des Mendiants ont à l’occasion servi pour des réunions profanes, la rareté des témoignages semble indiquer un rôle civil en retrait26.

  • 27 Ubald D’Alençon François, « Les Frères mineurs et l’université d’Angers », L’Anjou historique, 190 (...)

14Il n’en va pas de même pour la participation des religieux à la vie universitaire. Des érudits ont déjà tenté par le passé d’étudier les relations de certains couvents avec l’université ou leur rôle dans l’enseignement27, mais le dossier doit être entièrement repris afin de parvenir à une meilleure connaissance de la part des Mendiants dans le fonctionnement et les effectifs de l’université d’Angers à la fin du Moyen Âge.

Les mendiants dans la vie religieuse

  • 28 J’écarte ici tout propos sur le rôle des Mendiants dans la pastorale et le culte des saints, étudi (...)

15L’essentiel est bien évidemment la fonction religieuse des frères, mais les limites imparties à cet état de la question n’autorisent que quelques observations générales28.

  • 29 Outre les statuts, cités note 9, voir Les conciles de la province de Tours (xiiie-xve), éd. Avril (...)
  • 30 Jean Lambert, prieur des Dominicains ; Olivier le Presteur, franciscain ; Jean Rouault, augustin ; (...)

16L’historiographie a longtemps envisagé les relations des Mendiants avec les institutions ecclésiastiques locales en terme de concurrence et d’hostilité ouverte. Parmi d’autres, le cas d’Angers vient pourtant rappeler que l’établissement des mendiants ne semble pas avoir suscité d’opposition immédiate ; les évêques du xiiie siècle ont soutenu les nouveaux ordres – notamment Michel Villoiseau (†1260), inhumé chez les Prêcheurs. Mais dès les années 1260-1270, la législation synodale commence à dénoncer les quêtes des Mendiants, et les conciles de la province de Tours promulguent encore des mesures défensives et restrictives contre leurs prédications au xve siècle29. Des évêques entretiennent alors la vieille querelle entre séculiers et Mendiants : Jean de Beauvau (1447-1467) – qui excommunia des Carmes et des Dominicains – et François de Rohan (1499-1532), également archevêque de Lyon, sous l’épiscopat duquel furent tenus 41 synodes qui ont souvent cherché à entraver l’activité des frères, alors que ses vicaires généraux étaient des mendiants d’Angers30 !

  • 31 BNF, Housseau IX, f° 166 v° (pièce 3960), en 1456
  • 32 Procédures et règlements pour les Augustins (ADML, 78H13, en 1358), les Carmes (ADML, 86H5, en 140 (...)
  • 33 Pour les Franciscains, Guilloreau Léon, L’obituaire, cité note 5 : exemple de Jean du Buisson (†14 (...)
  • 34 Les registres de délibérations du chapitre Saint-Maimbeuf d’Angers montrent que les chanoines rému (...)

17Les atteintes portées au droit paroissial ont laissé des traces dans la documentation, qu’elles concernent la confession31, les inhumations32, ou la prédication qui fut un instrument décisif, mais en dehors du passage de quelques célébrités – Olivier Maillard en 1481-1482 et Jean Bourgeois en 1491 – et des notices d’obituaires qui exaltent les talents oratoires de certains frères33, nous ignorons tout du déroulement concret de ces sermons dans la ville. Il n’en reste pas moins que si les sources témoignent d’un antagonisme actif entre religieux et séculiers, ces derniers reconnaissent aussi les qualités des prédicateurs mendiants qu’ils sollicitent à l’occasion34.

  • 35 ADML, G 341 à G 344 pour la plupart des testaments.
  • 36 Matz J.-M., « La culture d’un groupe clérical : les chanoines de la cathédrale d’Angers (milieu xi (...)
  • 37 Le fonds le plus riche est celui du notaire Jean Cousturier (ADML, 5E5 34 à 40), avec 84 testament (...)

18Pour mesurer le degré de popularité des religieux dans la société, les apports d’un corpus testamentaire ne sont plus à prouver, mais les testaments des Angevins souffrent à la fois d’une conservation indigente – à peine 500 actes pour la période 1350-1540 – et de déséquilibres évidents par rapport à la société. Jusqu’à la fin du xve siècle, ils sont en majorité dictés par le clergé de la ville (chanoines, curés, chapelains) ; ces actes permettent d’ailleurs d’apprécier les conquêtes réalisées par les frères chez les séculiers : sur 50 chanoines de la cathédrale dont on conserve les dernières dispositions35, un tiers demande des messes funéraires et/ou réclame la présence des religieux dans le cortège funéraire, avec en fin de période quelques dons de livres en faveur des couvents36. Les fonds notariaux d’Angers ne débutent qu’au tournant du xvie siècle ; les laïcs dominent enfin dans le corpus, mais la répartition géographique des testateurs reflète cette fois un déséquilibre très net en faveur de trois des dix-sept paroisses de la ville (Saint-Maurille, Saint-Pierre, Saint-Michel-du-Tertre), situées autour du couvent des Franciscains37 ; le recrutement social des testateurs en porte l’empreinte puisque ces quartiers, situés sur la rive gauche de la Maine, sont occupés par nombre de marchands, de juristes et d’officiers.

19L’étroitesse et les déséquilibres du corpus ne doivent pas dissuader une enquête consciente de ces (et de ses) limites. L’exploitation systématique des actes est en cours ; si elle révèle sans surprise la prédilection des Angevins pour les Franciscains, les données brutes pour les laïcs avant 1540 indiquent une présence bien affirmée des Mendiants dans l’« économie de la mort » : 19 % demandent l’inhumation dans un couvent, 44 % la présence des religieux d’au moins un couvent dans le cortège funèbre, et plus de la moitié sollicite leurs services liturgiques (de la simple messe funéraire à la fondation perpétuelle). Comme le prouve le testament donné en pièce justificative, il faudra revenir en détail sur ces pratiques en tenant compte de tous les paramètres (sexe, recrutement social et géographique, réseau de parenté…) pour retrouver l’emprise et le rayonnement spirituel de chaque couvent, en restituant notamment les étapes et les modalités de l’intégration de la Baumette dans la vie religieuse à la fin du Moyen Âge.

  • 38 Chiffoleau Jacques, « Note sur le polycentrisme religieux urbain à la fin du Moyen Âge », Religion (...)

20Nombre de problèmes sont donc à envisager ou à reprendre, dont certains ont à peine été évoqués ici (les livres, la réforme des couvents…). La « question mendiante » à Angers est donc loin d’être épuisée, mais il faudra la replacer dans le cadre plus large de l’étude de la société, de l’institution ecclésiale et du « polycentrisme religieux » de la ville38.

Pièce justificative :
Testament d’Isabeau Lair (24 juillet 1515)

21A. Original, papier : Arch. dép. Maine-et-Loire, 5E534, pièce n° 520 (fonds du notaire Jean Cousturier).

22Le testament édité a subi plusieurs corrections de peu postérieures à sa rédaction. Elles sont indiquées en caractères italiques ; la mention initiale, rayée dans le texte, est donnée en note dans l’édition. L’orthographe du manuscrit a été respectée.

(F° 1) Ou nom de la très saincte et indivisible Trinité, le Pere, le Filz et le Sainct Esperit, Amen. Saichent touz que je, Ysabeau Ler, demourant en ceste ville d’Angiers, saine de pensée, bon memoire et entendement par la grace de Dieu mon Pere Createur auquel il a pleu le me prester et donner, considerant et actendant la fragilité de humaine nature qui par chacun jour se amenuise en traictant homme et femme chascun à la fin, et qu’il n’est riens plus certain que la mort ne chose plus incertaine que l’heure d’icelle, et que à toute personne luy convient paier le tribut de nature, non voulant deceder intestate mais pourveoirs de tout mon cueur au salut et remede de l’ame de moy et disposer des biens qu’il a pleu à mon Dieu mon Createur me prester et donner en ceste mortelle vie qui est transitoire, fays et ordonne mon testament et derreniere volunté en la maniere qui s’ensuit.

  • 39 Par son testament du 9 octobre de la même année, Louise Préau demande à être inhumée devant le mêm (...)

Et premierement, pour ce que l’ame des personnes est à preferez au corps, avant toutes choses terriennes je donne mon ame à mon Dieu mon Pere Createur et Redempteur, en luy suppliant et requerant très humblement qu’il luy plaise par son infinie bonté et par le merite de sa doloreuse Passion luy faire pardon et misericorde et la recepvoir en son royaulme de Paradis avec les ames bienheurées, en la recommandant à la glorieuse (f° 1 v°) Vierge Marie sa precieuse Mere, à monsieur sainct Michel archange, à monsieur sainct Pierre et sainct Paoul, à monsieur sainct Franczois et à tous les glorieux apoustres, martirs et confesseurs, à madame saincte Anne, à la benoiste Marie Magdalaine, à madame saincte Katherine, saincte Barbe, saincte Avoyé et generallement à toute la court celestielle de Paradis, en leur priant et requerant quant mon ame sera separée d’avecques mon corps, ils luy veillent estre escu et garend et la deffendre de l’orrible face de l’ennemy d’enfer prince de tenebres, et la conduire en la compaignie des sainctes ames bienheurées au royaulme de Paradis. Et quant madicte ame sera separée d’avecques mondict corps, je veil mondict corps estre baillé à la sepulture de nostre mere saincte Eglise, c’est assavoir en l’eglise du couvent de monsieur sainct Franczois d’Angiers, contre l’autel dudict sainct Franczois où fut enterré ma cousine Perrine Barault39, et veulx à la fin de mes jours estre vestue en l’abit de monsieur sainct François et en iceluy mourir comme une de ses pauvres nonnes et servante.

(F° 2) Item, je veil et ordonne que mes debtes que je doy et mes legs que je faiz soient bien et loyaument paiez et acompliz par la main de mes executeurs cy-après nommés.

Item, je veil avoir au jour de mon obit du luminaire alentour de mondict corps, scavoir est quatre torches de chacune une livre, quatre cierges de chacun ung quarteron, et deux cierges au maistre autel de chacun demy livre, avecques deux petiz cierges pour servir aux chappelles.

Item, veil et ordonne au jour de mon enterrement estre venu querir mondict corps processionnallement par les freres dudict couvent de sainct Franczois d’Angiers et portée par iceulx freres.

  • 40 Ms., passage rayé : « trente messes dont il y en aura trois grandes à note et icelluy service dit (...)

Item, veil avoir audict jour de mon obit vigilles à neuf leczons, et le lendemain que tous les freres dudict couvent chantent pour mon ame esdicts deux jours40.

Item, je veil et ordonne que après mondict obit soit dit et celebré oudict couvent de sainct Franczois d’Angers, (f° 2 v°) par les freres dudict couvent par chacun vendredi de l’an une messe à basse voix pour l’ame de moy et pour les amez de mes amys trespassez, dont les trente premieres messes seront du Nom de Iesus avec la Passion, et les autres messes se diront du jour, et pour laquelle messe je veulx et ordonne estre payé ausdicts freres de sainct Franczois la somme de cent solz tournois.

  • 41 Ms., passage rayé : « ung trentain par les freres dudict couvent, et le plus tost qu’ilz pourront (...)

Item, veil et ordonne qu’il soit dit et celebré au couvent de la Basmette près Angiers deux services le plus tost que faire ce poura après mondict decès survenu41.

Item, je donne en pure aulmonne au couvent de sainct Franczois d’Angiers la somme de cent solz tournois à une fois paiée pour plusieurs services qu’ilz ont fait pour moy dont ne les ay contentez.

Item, veil que tout ledict luminaire de cire cy-davant nommé soit et demeure audict couvent de sainct Franczois d’Angiers pour servir au maistre autel et autres aultiers estans soubz le Crucifix. Et si medicts executeurs veullent avoir plus grant luminaire, je le remectz à leur volunté.

(F° 3) Item, je veil et ordonne que les tonailles ou longieres qui seront apportées avec mondict corps soint et demeurent pareillement audict couvent de sainct Franczois d’Angiers à telle fin qu’ils soient plus enclins à prier Dieu pour moy.

  • 42 Ms., passage rayé : « de ce qui leur pouroit estre deu », soit une formule initiale bien trop laco (...)

Item, je veil et ordonne que mes curez dont seré parrochienne aux temps de mon decès soint paiez et contentez de la somme de quinze solz, à la charge d’estre à la conduicte de mondict corps depuis la maison où je decederé jusques à ladicte eglise sainct Franczois, et de dire par chacun desdicts curez une messe pour mon ame et pour les droictz de sepulture et autres qui leur pourroient appartenir42.

Item, je nomme et eslis mes executeurs Michel Ler mon frere, et Guillaume Le Rebours, marchant drappier demourant à Angers, ausquelx je pry et supply prandre la charge de l’execution de ce present mon testament et ordonnance, ausquelx je transporte la saisine et pocession de touz et chacuns mes biens et choses meubles et immeubles, le cas de decès advenu, pour iceulx estre convertiz et emploiez ou fait de madicte execution. Et veil que ce present mon testament et ordonnance faicte en ma derreniere volunté vaille, tienne et ait à tousioursmais en son fermeté et sureté et valleur ; et s’il (f° 3 v°) ne peult vailloir par droit de testament, je veil qu’il vaille par droit de codicille ou qu’il vaille en tout ce qu’il pourra valloir tant de droit que de coustume. Et affin que foy y soit plus grandement adiousté, je pry à la garde des seaulx royaulx d’Angiers iceulx nous la garde desdicts seaulx, à la supplication et requeste de ladite testatrisse et à la relation du notaire et tesmoings cy-dessoubz nommez et inscriptz présents, lesqueulx ont esté faicte et passées ces presentes ausquelx nous adioustons plaine foy, avons mis et appousé iceux. Donné et passé audict Angiers ès presences de Jehan de la Mothe, Guillaume Letexier et Jehan Pinault, le xxiiiie jour de juillet l’an mil cinq cens quinze.

23(Signé) Cousturier

Notes

1 Abréviations : ADML (Arch. dép. Maine-et-Loire) ; BMA (Bibl. mun. Angers).

2 Matz Jean-Michel, « La noblesse angevine et l’Église au temps de la seconde maison d’Anjou (v. 1356-v. 1480) », Coulet Noël et Matz J.-M. (dir.), La noblesse dans les territoires angevins à la fin du Moyen Âge (actes du colloque d’Angers, 1998), Rome, 2000 (« Collection EFR », 275), p. 619-637, ici p. 631-634.

3 ADML, 78H1 (Augustins), 86H1 (Carmes), et 91H1 (Dominicains).

4 ADML, 91H5 (relations avec l’université) ; leur attitude dans le conflit entre Philippe IV le Bel et Boniface VIII est connue par un texte de 1303 (Arch. nationales, J485, pièce n° 314) édité par Lévesque Jean-Donatien, L’ancien couvent des Frères prêcheurs d’Angers, Paris, 1961, p. 39-45.

5 Fondations : ADML, 78H6 (Augustins), 86H2 (Carmes), 87H2 et 3 (Franciscains), 91H11 à 16 (Dominicains) ; il faut ajouter des registres modernes des fondations (BMA, ms. 868 [780] pour les Augustins, et ms. 872 [784] pour les Franciscains). Obituaires : ADML, 87H1 (Franciscains), édité par Guilloreau Léon, L’obituaire des Cordeliers d’Angers, 1216-1710, Laval/Paris, 1902 ; BMA, ms. 799 (715), f° I-V (Dominicains, xiiie-xvie), et ms. 20 (16), f° I-VI (Franciscains de la Baumette, xvie).

6 ADML, 78H8 et 10 (Augustins), 86H9 à 14 (Carmes), 87 H 7 et 16 (Franciscains).

7 ADML, 86H21 (Carmes), 87H30 (Franciscains), 91H11 (Dominicains). Ces actes ne sont pas à négliger ; par exemple, en 1499, une enquête testimoniale sur une ancienne fondation contient les dépositions de religieux augustins qui résument leur biographie, dont : « Frere Michau Fleury dit qu’il est eagé de cinquante ans ou environ, et dit et acteste par son serment que quarante ans a et plus il fut vestu et reçeu frere religieux en l’ordre de monseigneur sainct Augustin oudit couvent des augustins d’Angiers où il a tousiours contynuellement depuis demeuré depuis ledit temps, reservé cinq ans qu’il alla demourez par commendement et obedience par son provincial au couvent des augustins de La Rochelle… » (ADML, 78H13).

8 BMA, ms. 12 (9), ms. 20 (16), ms. 31 (27) avec le De universo de Raban Maur, ms. 49 (42) pour le « Commentaire sur les psaumes » de Pierre Lombard, ms. 257 (248) avec un recueil de sermons (fin xve)…

9 Statuts du diocèse d’Angers depuis environ l’an 1240 jusqu’en l’an 1679, Angers, 1680 ; Avril Joseph, Les statuts synodaux du diocèse d’Angers (1247-1423), thèse de 3e cycle, université Paris IV, 1971.

10 Martin Hervé, « Les religieux mendiants dans les statuts synodaux de la France de l’Ouest au bas Moyen Âge. Essai d’analyse sémantique », Annales de Bretagne et des pays de l’Ouest, t. 81, 2 (1974), p. 345-363.

11 Farcy Louis De, « L’ancien couvent des Cordeliers », Mémoires de la Société d’agriculture, sciences et arts d’Angers, 5e série, t. 18, 1915, p. 185-199, et « Notes sur le couvent des carmes d’Angers », Répertoire archéologique de l’Anjou, 1867, p. 334-343 ; Soland Aimé De, « Les carmes d’Angers », Bulletin historique et monumental de l’Anjou, t. 9, 1858, p. 102-108…

12 Comte François, « L’Île des carmes à Angers au Moyen Âge. Occupation du sol et aménagement », Archives d’Anjou. Mélanges d’histoire et d’archéologie angevines, n° 4, 2000, p. 140-163.

13 Lévesque J.-D., L’ancien couvent, cité note 4, et « Corporations, communautés séculières, confréries et fraternités du tiers ordre dans l’ancien couvent des Frères prêcheurs d’Angers (1219-1789) », L’Anjou historique, 1953, p. 121- 146 ; Salé Philippe, Les Cordeliers d’Angers (v. 1230-v. 1530), maîtrise d’histoire, université de Tours, 1992, étude impressionniste (et erronée par endroit) ; Uzureau François, « Le couvent de la Baumette-lès-Angers (1456-1791) », L’Anjou historique, 1936, p. 3-20.

14 Les érudits modernes ont donné des descriptions des couvents : Bruneau De Tartifume Jacques, Angers, contenant ce qui est remarquable en tout ce qui estoit anciennement dict la ville d’Angers, Paris, 1932 ; Péan De La Tuillerie Julien, Description de la ville d’Angers, Angers, 1868 ; Thorode Louis-Marie, Notice de la ville d’Angers, Angers, 1897.

15 Les censiers de l’abbaye du Ronceray sont essentiels pour retrouver l’emprise des Augustins et des Carmes dans le quartier de la Doutre : BMA, ms. 852 (764) pour 1385-1386, et ms. 853 (765) pour 1460 ; ADML, 254H50, pour la période 1424-1432.

16 ADML, 78H4, octroi d’indulgences aux Augustins en 1495 pro multisque et magnis reparationibus egeat vester conventus tam in sacristia quam in libraria.

17 ADML, 91H6 (1 feuillet parchemin, non daté) ; on relèvera notamment : Item, feci depingi Vitam sancte Katherine de Senis in Capella Mariae Magdalenes et solvi sex scuta ; Item, feci depingi altaria et ymagines beatae Virginis in dortorio et iuxta navem ecclesiae

18 Voir Comte F., « L’Île des carmes… », cité note 12.

19 Rangeard Pierre, Histoire de l’université d’Angers, t. 1, Angers, 1868, p. 132, repris par Lévesque J.-D., cité note 4.

20 Par exemple, le testament de Renée de Lacroix en 1521, qui demande 100 messes à répartir par moitié entre les Franciscains et les Dominicains, mais « comme il n’y a religieux à suffire, qu’elles soient dictes au résidu par gens d’Eglise à l’arbitration de mes executeurs » (ADML, 87H3).

21 Plusieurs documents l’attestent pour les Augustins : en 1516, le chapitre provincial procède à un redécoupage des zones de quête des couvents d’Angers et de Candé au profit du premier, considerantes numerum doctorum, licentiatorum, baccalariorum, lectorum, studentum et ceterum fratrum studiumus (ADML, 78H1) ; un accord tardif avec les moines de Saint-Aubin précise aussi : « Scavoir faisons que devotz religieux les freres, prieur et couvent de Sainct Augustin d’Angiers nous ont dict et remonstré que leur couvent est à l’honneur de Dieu […]. En ce que en icellui afflue par chacun jour grant nombre de relligieux pour estudier assidument en la saincte faculté de theologie y grandement exercée à raison de l’université d’Angiers […], et que leurs logis anciens n’estoient suffisans pour ce faire », le couvent acquiert une maison tenue à un cens envers l’abbaye (ADML, H3, f° 63-65, 29 juin 1543).

22 Pour le recrutement nobiliaire, voir Matz J.-M., « La noblesse angevine… », cité note 2. À titre d’exemple, pour les familles d’Angers, en fin de période, un acte de 1516 donne le nom de sept franciscains dont Gilles Poyet, parent du maire Pierre Poyet (1519, 1532-1533 et 1541) et de son frère Guillaume, chancelier de France, ou Jean Doisseau et Jean Darien, dont des parents se retrouvent dans le clergé des collégiales de la ville (BMA, ms. 871 [783], f° 17).

23 ADML, 5E5 34, pièce 166 (25 juillet 1504), testament de Macée Petit qui constitue une rente en faveur de son fils « pour le mectre en l’ordre de monseigneur sainct Francoyz » ; 5E8 96 (12 novembre 1532), legs par la femme d’un parcheminier à son neveu augustin ; 5E2 225, pièce 293 (17 novembre 1543), un marchand de la paroisse Saint-Maurice donne 60 livres tournois à son fils dominicain « pour ses necessitez de l’escolle ».

24 Arch. mun. Angers, BB13, f° 24 (13 mai 1502) : « L’on doubte que au moien de ladicte reformacion ou autrement, ilz (les observants) vouldroient faire laisser ledit couvent à plusieurs religieux qui sont natifs et residans de ce pays d’Aniou et ceste ville d’Angiers, et iceulx fere aller par obedience en autres couvens et pays estrangé. »

25 Matz J.-M., « Le développement tardif d’une religion civique dans une ville épiscopale : les processions à Angers (v. 1450-v. 1550) », Vauchez André (dir.), La religion civique à l’époque médiévale et moderne (Chrétienté et Islam), actes du colloque de Nanterre, 1993, Rome, 1995 (« Collection EFR », 213), p. 351-366.

26 Au xive siècle, les séances de la Chambre des comptes du duc se tiennent dans la salle du chapitre des Prêcheurs (Joubert André, Études sur les comptes de Macé Darne, maître des œuvres de Louis Ier (1367-1376), Angers, 1890, p. 33) et le même couvent sert en fin de période aux réunions des « marchands frequentant la riviere de Loire » (exemple en 1521 : ADML, 5E12, pièce 178) ; de même, le couvent des Franciscains accueille l’assemblée chargée de la révision des Coutumes (« La rédaction de la Coutume d’Anjou [1508] », L’Anjou historique, 1914-1915, p. 113- 117).

27 Ubald D’Alençon François, « Les Frères mineurs et l’université d’Angers », L’Anjou historique, 1901-1902, p. 353- 382 (donne la liste des religieux ayant enseigné à l’université). Lévesque J.-D., L’ancien couvent, cité note 4, édite l’acte d’agrégation du couvent des Prêcheurs à l’université du 14 octobre 1405 (p. 380-382).

28 J’écarte ici tout propos sur le rôle des Mendiants dans la pastorale et le culte des saints, étudié dans ma thèse(Les miracles de l’évêque Jean Michel et le culte des saints dans le diocèse d’Angers [v. 1370-v. 1560], 3 vol., université Paris X-Nanterre, 1993).

29 Outre les statuts, cités note 9, voir Les conciles de la province de Tours (xiiie-xve), éd. Avril J., Paris, 1987, p. 429 (Nantes, 1431), p. 448 (Angers, 1448).

30 Jean Lambert, prieur des Dominicains ; Olivier le Presteur, franciscain ; Jean Rouault, augustin ; Jean Censier, carme.

31 BNF, Housseau IX, f° 166 v° (pièce 3960), en 1456

32 Procédures et règlements pour les Augustins (ADML, 78H13, en 1358), les Carmes (ADML, 86H5, en 1408 et en 1501 pour une inhumation faite « clandestinement sans sonnez la cloche comme l’on a de coustume »), et les Franciscains (BMA, ms. 732 [658], p. 145).

33 Pour les Franciscains, Guilloreau Léon, L’obituaire, cité note 5 : exemple de Jean du Buisson (†1497), qui opere sermone multum decoravit conventum istum, prédicateur du Carême à Rennes en 1486. Martin H., Les ordres mendiants en Bretage (v. 1230-v. 1530), Paris/Rennes, 1975, p. 229.

34 Les registres de délibérations du chapitre Saint-Maimbeuf d’Angers montrent que les chanoines rémunèrent souvent la prédication de religieux : ADML, G694 (1470 et 1472), G695 (1486, 1487 et 1489), G696 (1490)…

35 ADML, G 341 à G 344 pour la plupart des testaments.

36 Matz J.-M., « La culture d’un groupe clérical : les chanoines de la cathédrale d’Angers (milieu xive-début

xvie siècle) », Revue d’histoire de l’Église de France, t. 88, 1 (2002), p. 21-40.

37 Le fonds le plus riche est celui du notaire Jean Cousturier (ADML, 5E5 34 à 40), avec 84 testaments de 1502 à 1532, dont 69 de paroissiens de Saint-Maurille ou de Saint-Michel (et 8 cas incertains).

38 Chiffoleau Jacques, « Note sur le polycentrisme religieux urbain à la fin du Moyen Âge », Religion et société urbaine au Moyen Âge. Études offertes à Jean-Louis Biget, Paris, 2000, p. 227-252.

39 Par son testament du 9 octobre de la même année, Louise Préau demande à être inhumée devant le même autel, près de sa tante Perrine Barault ; parmi ses exécuteurs figure Louis Legouz, religieux cordelier (Arch. dép. Maineet- Loire, 5E534, pièce n° 530).

40 Ms., passage rayé : « trente messes dont il y en aura trois grandes à note et icelluy service dit et celebré par les freres dudict couvent ».

41 Ms., passage rayé : « ung trentain par les freres dudict couvent, et le plus tost qu’ilz pourront mondict decès survenu ». Ms., passage rayé : « ung trentain par les freres dudict couvent, et le plus tost qu’ilz pourront mondict decès survenu ».

42 Ms., passage rayé : « de ce qui leur pouroit estre deu », soit une formule initiale bien trop laconique pour ne pas appeler des précisions ultérieures.

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