Éducation interculturelle et francophonie à Madagascar. Les représentations et les pratiques des apprenants

DOI : 10.35562/rif.1507

Résumés

La langue-culture constitue un repère incontournable pour (sur)vivre au sein d’une société hétérogène. Qu’en est-il dans les pays anciennement colonisés, en Afrique, notamment dans l’océan Indien ? L’indépendance est marquée par une dynamique de réhabilitation des langues-cultures longtemps dévalorisées au XIXème siècle et corrélativement par la création d’organisations rassemblées autour d’une langue-culture commune : entre autres, l’anglais pour le Commonwealth et le français pour la Francophonie.
Précisément, la Francophonie met en avant le concept d’éducation interculturelle. Pour un pays comme Madagascar qui a accueilli le XIXème Sommet de la Francophonie en 2016, la problématique et les réalités liées à l’éducation interculturelle sont dignes d’intérêt.
Terrain social, l’université en permet une vision « méso » et « micro ». Ainsi notre objectif est d’établir un état des lieux des représentations et des pratiques de l’éducation interculturelle francophone des étudiants en formation d’enseignants de langues malgache et française, nos parcours de formation. D’où les questions de recherche ci-après :
- Quelles représentations les étudiants en formation d’enseignants de langues (le malgache et le français), utilisateurs du français depuis l’école primaire et futurs enseignants au lycée, ont-ils de la Francophonie et des contacts de langues-cultures dans leur formation initiale ?
- Quelles utilisations du français peut-on observer auprès d’eux au cours de cette formation ?
Depuis 2010, la Constitution malgache confirme le statut du français comme deuxième langue officielle du pays après le malgache. La mise en application de cette décision n’est guère évidente pour différentes raisons : niveau hétérogène des locuteurs dans ces deux langues, inégalité tant au plan de leur pratique qu’au plan de la valeur accordée à leurs modes d’utilisation : l’écrit et l’oral. Force est de constater que le cursus universitaire privilégie l’écrit. Or, l’oral détient un rôle primordial dans toute communication. Ce constat justifie en grande partie notre choix dans le cadre du présent article.
En conséquence, notre principal objet de recherche : l’éducation interculturelle à travers la pratique orale de la langue, dans un contexte francophone universitaire, se décline en quatre sous-objets, tous liés aux étudiants en formation d’enseignants :
- Leur notion de F/francophonie ;
- Leur environnement linguistique francophone dans l’enceinte universitaire ;
- Leur développement interculturel à travers la pratique orale de la langue ;
- La perspective pour le développement des valeurs francophones et interculturelles à travers la pratique orale du français à l’université.
L’intérêt en est un état des lieux et une compréhension de la représentation de la F/francophonie et de la valeur effective de l’oral chez ces étudiants. Le travail s’inscrit dans la logique socioconstructiviste et compréhensive, et repose sur les concepts de la F/francophonie, de la représentation, de la pratique orale de la langue et de la construction de l’identité professionnelle enseignante. Dans ce sens, il suit une démarche inductive mobilisant une approche qualitative. Son corpus est établi à partir d’étude de cas multiples avec deux outils d’investigation :
- Un questionnaire pour une étude de l’environnement linguistique oral des étudiants, à partir de variables prédéfinies ;
- Un entretien semi-directif, avec une grille d’analyse comme outil d’observation, pour définir leurs représentations de la F/francophonie, leur développement interculturel et leur pratique orale du français.
Comme terrain de recherche, nous choisissons l’École normale supérieure de l’université d’Antananarivo au regard de ses particularités.
La recherche a permis de constater chez les étudiants, entre autres une représentation sommaire et/ou restreinte voire faussée de la F/francophonie, des pratiques hétérogènes du français, en particulier à l’oral, une volonté d’amélioration du niveau langagier et une éducation interculturelle en cours de développement.

Language-culture is a key point for living/surviving in a heterogeneous society. What about formerly colonized countries, in Africa and especially in the Indian Ocean? Independence is characterized by a rehabilitation dynamic of languages-culture that have been undervalued for a long time in the XIXth century, and correlatively by the creation of organizations gathered around a common language-culture: such as English for the Commonwealth and French for the Francophonie.
Specifically, the Francophonie highlights the intercultural educational concept. For a country like Madagascar which hosted the XVI
th Summit of the Francophonie in 2016, the issues and realities related to intercultural education in Francophonie are matters of interest.
As a social field, University allows a meso and micro visions of this issue. Therefore, our goal is to establish an inventory of the representations and practices of French-speaking intercultural education in the university field to those attending Malagasy and French Language Teaching (our majors). Hence the main research questions are:
- What representations do those who attend language teaching (Malagasy and French), users of French since primary school and future teachers in high school, have of the Francophonie and language-cultural contacts in their initial training?
- What uses of French can we observe to them during this training?
Since 2010, the Malagasy Constitution has confirmed the status of the French language as the second official language of the country, after the Malagasy language. The application of this decision is not obvious for various reasons: heterogeneous level of speakers in these two languages, inequality both in terms of the practice of one or the other, and in terms of value given to their modes of use: written and oral ones. It is clear that the university curriculum favors writing, whereas oral holds a primordial role in any communication. This observation largely proves our choice in the context of this work.
Thus, our main object of research is intercultural education through the oral practice of the language, in a French-speaking university context. It is divided into four sub-objects related to those who attend the training:
Their notion of F/francophonie;
- Their French-speaking linguistic environment inside the university perimeter;
Their intercultural development through the oral practice of the language;
- The perspective for the development of francophone and intercultural values through the oral practice of the French language at university.
The interest is to establish an inventory, to understand the representation of F/francophonie and the effective value of the oral with those attending the training. The work is part of a socio-constructivist and comprehensive logic, and based on the concept of the F/francophonie, the representation and the oral practice of language and the construction of the teacher professional identity. In this perspective, it follows an
inductive process with qualitative approach. Its corpus is established from multiple case studies with two investigative tools:
- A questionnaire for a study of the oral linguistic environment of the trainees, based on predefined variables;
- A semi-directive interview, with an analysis grid as an observation tool, to define their representations of F/francophonie, their intercultural development, and their oral practice of the French language.
The
École normale supérieure in the University of Antananarivo is chosen as a field of research due to its particularities.
The research showed a summary and/or restricted or even distorted representation of F/Francophonie, heterogeneous practices of French, especially in oral, a will to improve the level language, and intercultural education being developed for those attending the training.

Index

Mots-clés

F/francophonie, représentation, pratiques, oral, formation initiale

Keywords

F/francophonie, representation, practices, oral, initial training

Plan

Texte

La société humaine est une société complexe dans laquelle la différence des valeurs et des cultures est fondamentale et significative. Aussi l’intégration harmonieuse de l’individu dans ce cadre implique-t-elle sa construction dans et par la société, à travers l’Éducation1 tant formelle, non formelle, qu’informelle. La langue-culture fait partie intégrante de l’Éducation. Elle en est un repère incontournable.

Convaincus de l’importance de la langue-culture dans une visée intégrative, les pays nouvellement indépendants ont décidé de former une communauté organique fondée sur la langue-culture des colonisateurs : l’anglais pour le Commonwealth2 et le français pour la Francophonie, « un Commonwealth à la française »3.

En 1960, la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFÉMEN) est la première institution intergouvernementale francophone à voir le jour, avec 15 pays4. Depuis, elle définit comme constante majeure l’intégration de la langue française5 et des valeurs culturelles qu’elle véhicule dans les différents environnements institutionnels, géopolitiques et économiques des pays membres, en adoptant le principe de l’éducation pour tous, de l’interculturalité, du dialogue de la langue-culture française avec celles dites locales6, et de la conservation des patrimoines culturels locaux7.

Actuellement, la Francophonie compte 54 membres et regroupe 88 États et gouvernements, dont Madagascar depuis 19708. Considéré comme un pays francophone à part entière, Madagascar a accueilli le XVIème Sommet de la Francophonie en novembre 2016. « La croissance partagée et le développement responsable comme conditions de la stabilité du monde et de l’espace francophone »9 furent le thème de ce Sommet. L’un des aspects importants à cet égard est l'éducation interculturelle.

À l’heure actuelle, où en est Madagascar quant à l’éducation interculturelle en F/francophonie ? La langue comme système, mais aussi et surtout les représentations et les pratiques en sont des véhicules essentiels de culture. De ce fait, quelles sont les représentations et pratiques effectives de la langue française et de la culture francophone au sein de la société et du système éducatif malgaches ? Qu’en est-il de la pratique du français comme véhicule de culture francophone ?

Pour le cas de Madagascar, la pluralité linguistique et culturelle fait partie intégrante de son histoire. L’identité du peuple malgache a été construite à partir des mélanges de divers migrants qui composent ses origines, ce qui fait que : « le plurilinguisme n’est pas récent à Madagascar. En effet, plusieurs siècles de contact avec des cultures étrangères ont fait du pays une société pluriculturelle et plurilingue »10.

Terrain social, l’Université11 en permet une vision « méso » notamment en matière de culture francophone. Ainsi notre objectif est d’établir un état des lieux des représentations et pratiques de l’éducation interculturelle dans un champ universitaire francophone par des étudiants du parcours de formation d’enseignants de malgache et du parcours de formation d’enseignants de français12. Les questions principales de la problématique de recherche sont :

  • Quelles représentations et pratiques, les étudiants en formation d’enseignants de langues (le malgache et le français), utilisateurs du français depuis l’école primaire et futurs enseignants au lycée, ont-ils de la F/francophonie et des contacts de langues-cultures dans leur cursus en formation initiale ?

  • Quelles utilisations du français peut-on observer auprès de ces étudiants au cours de leur cursus de formation initiale ?

L’oral est un outil déterminant dans la communication et dans l’identité des interlocuteurs. Il est un « vecteur d’affirmation de soi »13, un « puissant marqueur social »14 et un facteur qui (dé)favorise le « déterminisme scolaire »15. Toutefois, lors de l’exercice de notre fonction d’enseignant de langues (français et malgache) au lycée et à l’université, force est de constater la différence d’importance – voire une hiérarchisation – accordée aux deux modes de communication (l’oral et l’écrit) dans l’enseignement/apprentissage d’une langue-culture dans le contexte scolaire et universitaire malgaches. L’écrit prend le dessus par rapport à l’oral. Le problème persistant du statut et de la place du français dans le contexte malgache rend la situation encore plus complexe : langue d’enseignement et langue co-officielle16, langue étrangère et/ou seconde.

Notre principal objet de recherche est l’éducation interculturelle à travers la pratique orale de la langue, dans un contexte francophone universitaire. Il se décline en quatre sous-objets :

  • La notion de F/francophonie chez les étudiants en formation d’enseignants de langue ;

  • L’environnement linguistique francophone de ces étudiants dans l’enceinte universitaire ;

  • Leur développement interculturel à travers la pratique orale de la langue dans un champ universitaire francophone ;

  • Des perspectives pour le développement des valeurs francophones et interculturelles à travers la pratique orale de la langue française dans le champ universitaire francophone.

L’intérêt immédiat en est d’établir un état des lieux susceptible d’être revisité par la suite, et l’intérêt à long terme, une meilleure compréhension de la représentation de la F/francophonie chez les étudiants en formation d’enseignants de langue, ainsi qu’une définition des différentes utilisations de l’oral dans la construction de leur identité professionnelle enseignante durant la formation initiale.

L’École normale supérieure (ENS) de l’université d’Antananarivo, un établissement public d’enseignement supérieur et de formation d’enseignants de lycée, est choisie comme terrain de recherche. Le parcours de formation d’enseignants de malgache et celui de formation d’enseignants de français constituent le champ de recherche, au regard de nos parcours de formation respectifs : formation en enseignement de langue malgache d’une part, et de langue française d’autre part.

Dans ce sens, la F/francophonie, la représentation, la pratique linguistique et la construction de l’identité professionnelle enseignante lors de la formation initiale constituent le cadre théorique et conceptuel de la présente recherche.

I. Contexte, théories et concepts de base

I.1. Contexte de la recherche

La recherche en question s’intègre dans le contexte universitaire malgache, lui-même inscrit dans le contexte de la F/francophonie à Madagascar, intégrant de fait le contexte linguistique et interculturel malgache.

I.1.1. Contexte de la F/francophonie à Madagascar

Madagascar est un pays francophone. Son intégration dans la Conférence des ministres de l’Éducation des États et gouvernements de la Francophonie (CONFÉMEN) date de 196017. Toutefois, la F/francophonie ne s’est pas amplement développée à Madagascar et a même régressé. La réintégration dans la Francophonie et l’accueil même du XVIème Sommet furent problématiques. Nombreuses sont les raisons de ce déclin :

  • L’acculturation due à la colonisation : pendant cette période, la langue et la culture malgaches étaient dévalorisées. Par conséquent, les écrivains malgaches se sont mobilisés dans un mouvement qui visait la « recherche de ce qui a été perdu »18. Au début du XIXe siècle jusque dans les années 1930 s’est développé le mouvement littéraire de « Défense et illustration de la langue malgache »19, promouvant l’identification de l’héritage malgache dans la création contemporaine.

  • Le choix de la langue française comme deuxième langue officielle dès l’indépendance, puis le choix fort marqué par la malgachisation en 1972 : cette politique résulte également du désir profond de retrouver la souveraineté, et visait la redynamisation et la revalorisation de la langue-culture malgache.

  • La crise politique de 2009 lui coûtant sa place au niveau international : Madagascar a été bannie de la Francophonie en 2010, à la suite d’un coup d’État présumé, avec la mise en place d’un régime de transition. En 2016, son accueil du XVIème Sommet de la Francophonie a été considéré comme « un grand retour sur la scène internationale »20.

  • La crise identitaire et les problèmes sociolinguistiques relevant du contexte de mondialisation : certains de leurs aspects liés à une gestion non cohérente de la pluralité linguistique et culturelle ont de même eu des répercussions dommageables au développement de la F/francophonie dans la Grande Île.

Ces différents éléments permettent de percevoir le rôle essentiel du contexte sociopolitique, linguistique et interculturel malgache dans l’ancrage de la F/francophonie à Madagascar.

I.1.2. Contexte linguistique et interculturel malgache

Depuis 2010, la Constitution malgache confirme le statut de la langue malgache et de la langue française comme langues officielles de Madagascar21. Ainsi les rencontre-t-on dans les différentes situations d’enseignement/apprentissage. Néanmoins, leurs usages comme leurs représentations ne sont pas les mêmes. Précisément, la question de leur utilisation n’est pas à négliger, en particulier le frangasy22 qui consiste en une alternance codique malgache-français pratiquée par la masse populaire malgache. Ce type de « discours métissé »23 est très répandu dans la pratique langagière quotidienne malgache, aussi bien dans la rue, au bureau, dans la cour d’école que dans la salle de classe. Toutefois, son statut éventuel de médium pour l’enseignement/apprentissage des disciplines linguistiques (langue maternelle et langue étrangère) et des disciplines dites non-linguistiques n’est pas encore reconnu officiellement.

Il semble, d’après nos observations personnelles en tant qu’enseignantes, que dans les situations d’enseignement/apprentissage aussi bien au lycée qu’à l’université, la langue malgache domine à l’oral et à l’inverse, la langue française dans les traces écrites. Conscients de l’existence d’une norme linguistique pour chaque langue, les locuteurs choisissent volontairement la langue malgache qu’ils pensent mieux maîtriser que le français, dans les situations de communication orale. Subséquemment, la discrimination linguistique ou « glottophobie »24 prend place dans les établissements scolaires. Elle consiste en différents aspects :

« le mépris, la haine, l’agression, le rejet, l’exclusion de personnes, discrimination négative effectivement ou prétendument fondés sur le fait de considérer incorrectes, inférieures, mauvaises certaines formes linguistiques (perçues comme des langues, des dialectes ou des usages de langues) usitées par ces personnes, en général en focalisant sur les formes linguistiques (et sans toujours avoir pleinement conscience de l’ampleur des effets produits sur les personnes) »25.

À cette situation s’ajoute le phénomène de diglossie comme conflit26 dont les impacts langagiers ne sont pas minimes dans le cursus de formation des étudiants. Madagascar connaît une situation de diglossie complexe ou de double diglossie, « où se superposent une diglossie langue coloniale / langue nationale et une diglossie plus ancienne et relativement stabilisée langue nationale / vernaculaires »27. Le problème persistant de statut peu défini du français (langue officielle et/ou co-officielle, langue étrangère et/ou langue seconde) vis-à-vis du malgache28 influence les représentations linguistiques des locuteurs. Ces représentations vont parfois jusqu’à une vision éclatée des deux langues où elles sont perçues avec contraste, rivalité et hiérarchisation. Cette diglossie persiste dans le champ de l’enseignement/apprentissage de ces langues officielles.

L’enseignement du français se fait actuellement en référence au Cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL), autant dans les Alliances françaises qu’à l’université d’Antananarivo, notamment au premier semestre de la faculté des sciences, de la faculté des lettres et de l’ENS. Par contre, la langue malgache, bien que langue officielle, ne possède pas de référentiel de compétences. Malgré celui établi au XIXe siècle avec l’action de la LMS (London Missionary Society ou Société missionnaire de Londres) pour le primaire29, les linguistes soulignent à ce sujet qu’« il n’existe pas encore de terminologie malgache officielle »30. Le malgache dit langue maternelle est d’ailleurs constitué de diverses variétés régionales. Ainsi, pour plus d’efficacité en matière de formation initiale et continue, la langue malgache devrait être dotée d’un référentiel de compétences en tant que langue maternelle pour les locuteurs malgaches utilisant comme langue première la langue officielle avec les variétés régionales, et également en tant que langue étrangère pour ceux qui ne l’utilisent pas comme langue première. La langue première désigne la « langue apprise dans l'enfance à la maison »31, « la première langue de socialisation »32, celle « acquise hors situation formelle d’enseignement, par interaction avec le milieu social »33.

Dans l’établissement même de ce référentiel, un équilibre devrait s’établir entre langue nationale / variétés régionales étant donné la proximité de la langue nationale par rapport à la variété merina, d’autant plus que faute de moyens, les variétés régionales n’ont pas encore accès au statut de langues de scolarisation bien que leur utilisation soit recommandée dans les programmes du primaire depuis plusieurs années, tout comme dans le Plan sectoriel de l’Éducation (PSE) 2018-2022. Dans l’intervalle, il convient de les standardiser en les dotant d’une orthographe normalisée, ce qui demande du temps, des moyens humains et financiers et surtout une grande volonté politique.

En somme, Madagascar est un pays francophone qui, jusqu’à présent, se trouve dans une situation linguistique dont l’instabilité est loin d’être résolue. Cela affecte, d’une manière ou d’une autre, la pratique du français voire les représentations de la F/francophonie, autrement dit, son ancrage dans la Grande Île.

Une telle situation implique le retour à la définition du mot « F/francophonie », ce qui nous amène à aborder également les théories et concepts de base de cette recherche, tels que l’interculturalité, le contact des langues, les représentations face aux pratiques.

I.2. Théories et concepts de base

Depuis des décennies, l’histoire s’ouvre à une vision élargie de l’expression F/francophonie et nous permet de ne plus être restreints à la France hexagonale, bien que celle-ci ait pu en être considérée comme la source et le pivot. Étant donné que cette notion suppose la prise en compte de locuteurs qui ont le français en partage, sans que celle-ci soit leur langue maternelle, la F/francophonie va de pair avec l’interculturalité et le contact des langues-cultures en présence.

I.2.1. Francophonie, interculturalité, contact des langues-cultures

Le terme francophone avec un « f » minuscule désigne les locuteurs du français. L’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) utilise différentes typologies pour recenser les francophones, dont celle se référant aux « chemins qui le mènent à la langue française et ceux que cette dernière emprunte pour venir jusqu’à lui »34, et celle se référant au « recours à cette langue de façon quotidienne »35. Avec la première typologie, l’OIF recense trois types de francophones36 :

  • Les « francophones de naissance » désignant les locuteurs vivant dans un environnement francophone depuis leur naissance ;

  • Les francophones d’un « environnement francophone » désignant les locuteurs vivant dans un environnement francophone, où « le français n’y est jamais une langue tout à fait étrangère (on parle souvent de "langue seconde") », et y est une langue officielle ou une langue d’enseignement ;

  • Les francophones vivant dans un environnement où ils sont « en orbite » autour du français dont l’utilisation est ponctuelle, et où sa connaissance n’est pas une exigence de la vie quotidienne.

Avec la seconde typologie, l’OIF recense quatre types de francophones. Madagascar figure dans la catégorie « Vivre aussi en français ». Cette catégorie inclut les pays où le français « partage le statut de langue officielle avec une ou plusieurs autres langues »37.

En 2018, l’OIF estime le nombre de francophones à 300 millions répartis sur les 5 continents38. Au-delà des locuteurs, la dimension politique est en question.

La Francophonie, avec une majuscule, désigne le dispositif institutionnel visant à promouvoir la langue française au contact des autres langues, surtout celles du pays d’ancrage, ce, en partenariat avec les pays francophones, et en termes de coopération politique, éducative, économique et culturelle.

Conséquemment, la « F/francophonie » avec un « f » majuscule, suivi d’un second en minuscule, désigne à la fois le dispositif institutionnel et le locuteur. Nous faisons référence à ce terme tout au long de cette présentation.

« Pour mettre en œuvre la coopération multilatérale francophone, l’OIF agit en synergie avec l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) et les quatre opérateurs du Sommet : l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF), TV5MONDE, l’Association internationale des maires francophones (AIMF), l’Université Senghor. »39.

La F/francophonie peut être vue sous différentes dimensions dont la dimension interculturelle, celle que nous choisissons d’étudier dans la présente recherche, étant donné les enjeux d’une interaction entre les deux langues-cultures associées depuis plusieurs siècles. Cette dimension interculturelle exige que dans l’espace francophone, le locuteur « appréhende les langues dans leurs relations, plutôt que dans leur séparation »40. Il s’agit d’ailleurs d’une valeur positive de la F/francophonie.

Elle partage également d’autres valeurs positives telles la tolérance, la dignité humaine, la diversité culturelle, la démocratie et la solidarité, ainsi que des principes fondamentaux dont41:

  • Le traitement spécifique des biens et services culturels : par ce principe, la Francophonie revient à reconnaître la double nature des produits culturels : nature économique, mais encore et surtout « porteurs de sens, d'identité, de valeurs non matérielles dans lesquels se reconnaissent des communautés humaines » ;

  • L'attachement aux politiques culturelles publiques et l'affirmation de leur légitimité contre les tentatives récurrentes de démantèlement : par ce principe, la Francophonie évoque une limite des forces du marché dans la préservation et la promotion de la diversité culturelle ;

  • L’affirmation du lien entre diversité et développement : par ce principe, la Francophonie permet aux pays en développement de s’approprier concrètement la diversité culturelle et d’y trouver leur intérêt afin de pouvoir l’investir dans une dimension élargie voire universelle. Il s’agit d’échange équitable et de circulation des œuvres à sens mutuel.

Ainsi, la F/francophonie promeut l’union dans la diversité, en référence au concept d’interculturalité, en particulier dans le domaine de l’Éducation. Ensemble des relations et interactions entre des cultures différentes, l’interculturalité implique des échanges réciproques, dont les contacts entre des langues qui sont véhicules de cultures. « Comme d’habitude, l’interculturalisme reste d’abord une lutte »42. Or, l’éducation est une action requise pour permettre à l’individu de vivre harmonieusement, librement et de manière responsable au sein de la société43.

Dans ce sens, l’éducation interculturelle est une éducation qui permet à l’individu de vivre sereinement et harmonieusement l’interculturalité dans la diversité. Elle vise à développer44:

  • « une compétence à communiquer avec des personnes aux référents divers » ;

  • « des attitudes d’ouverture, de tolérance et de solidarité » car la diversité linguistique entend « l'acceptation des langues des autres et de la curiosité que chacun a pour celles-ci ».

Formelle, l’Éducation implique systématiquement l’École, une institution de la société qui agit par l’intermédiaire de son acteur principal : l’enseignant. Nous centrerons notre attention sur ce plan formel de l’éducation où la société accorde à l’enseignant un rôle primordial à travers l’école.

Afin d’exercer avec assurance et réussite, l’enseignant se construit une identité professionnelle reconnue par la société. Cette construction a notamment lieu durant la formation initiale des enseignants.

I.2.2. Formation initiale : construction de l’identité professionnelle enseignante, représentation et pratique de la langue

La construction en question se fait d’une manière évolutive. Tout au long du processus, l’étudiant tend vers l’adoption de la posture d’enseignant professionnel. Le courant socioconstructiviste, visant à promouvoir le développement de l’individu par et dans la société, voit l’enseignant professionnel comme un être formé avec une « capacité de résoudre des problèmes complexes et variés par ses propres moyens, dans le cadre d'objectifs généraux et d'une éthique, sans être tenu de suivre des procédures détaillées conçues par d'autres »45. Cette capacité implique une appropriation des savoirs-savants, des compétences et savoir-faire pratiques lors de sa formation initiale46.

Pour que l’appropriation soit effective, l’étudiant, sous l’encadrement et le suivi de l’établissement de formation, doit faire preuve de volonté d’apprendre et de savoir apprendre. Cette volonté se manifeste par son implication concrète dans son apprentissage. Ainsi, jouent un rôle prépondérant aussi bien dans cette volonté que dans la mise en œuvre et dans la réussite même du dispositif de formation, les valeurs et représentations attribuées à la formation en tant que telle, à son contenu (entre autres la langue à enseigner), à ses médiums d’enseignement/apprentissage (y compris la langue) et à son environnement, ainsi que la pratique des acquis.

La représentation est le mode métaphysique de présentation du réel. Elle résulte de la lecture et de la copie, parfois faussées, de la réalité. Elle est une structure en soi « qui à la fois sépare la conscience du réel et donc de la vérité et qui, en même temps produit sa propre vérité, par et dans le principe de raison »47. Individuelle ou collective, la représentation est directement liée à la pratique48, et se rattache à un système de valeurs régissant cette pratique.

Les représentations linguistiques « portent sur la langue de la communauté d’appartenance, mais également sur celles des groupes extérieurs à cette communauté, [elles] sont simultanément actrices et révélatrices des contacts entre langues et entre communautés linguistiques »49. La représentation linguistique résulte de l’appropriation de la langue qui est en même temps influencée par cette représentation.

Notons que l’interculturalité est une « manière de vivre les différences culturelles »50. Elle peut être perçue comme « une quête d’enrichissement de soi par la culture de l’autre »51. Dans ce sens, l’éducation interculturelle consiste à « créer un certain degré de compréhension des cultures autres, de manière à établir avec les membres de ces communautés des formes de communication aussi exemptes que possible de préjugés et de stéréotypes »52.

En outre, la pratique langagière consiste en l’utilisation d’une langue dans le contexte institutionnel, culturel et personnel. Nous faisons référence à cette notion en parlant, tout au long de cette présentation, de pratique langagière dans un contexte francophone universitaire, en particulier à l’oral. Cette pratique se fait dans un contexte où la langue en question est utilisée d’une manière individuelle, sans être détachée de son environnement. Elle est ainsi en contact de plusieurs autres langues-cultures (souvent en compétition) qui influencent son développement. On parle également d’écosystème53.

Bref, notre travail est ancré dans la théorie de la représentation comme facteur majeur pouvant influencer la pratique de la langue. Nous nous référons également aux principes de base de la F/francophonie qui sont liés aux théories socioconstructivistes et à celles de l’interculturalité dans l’étude de la représentation et de la pratique langagière à l’oral des étudiants en formation d’enseignants de langues. La partie suivante détaille la méthodologie mise en œuvre ainsi que les résultats obtenus par cette étude.

II. Méthodologie et résultats de recherche

Dans le cadre de la présente recherche, il est essentiel de choisir une méthodologie permettant d’établir un état des lieux des représentations et des pratiques de l’éducation interculturelle chez les étudiants en formation d’enseignants de langue.

II.1. Méthodologie

De ce fait, nous adoptons l’approche qualitative dont la particularité réside dans la logique compréhensive54, ce, en suivant une démarche inductive qui « consiste à s’interroger sur le fonctionnement et sur la signification de phénomènes humains »55.

II.1.1. Constitution du corpus

L'ENS d’Antananarivo constitue le terrain de recherche. Depuis 2012, l’établissement adopte le système LMD (licence-master-doctorat) avec des enseignements par parcours de formation ainsi que par tronc commun.

Le contexte de l’enseignement au sein de l’établissement laisse voir l’existence d’une dynamique des langues-cultures en évolution, étant donné la variété des promotions d’étudiants qui le fréquentent. Le souci de l’interculturalité se laisse apercevoir à travers le dispositif de formation pour l’enseignement des langues. Dans ce dispositif mobilisé au sein de la mention Enseignement, apprentissage et didactique des langues et de la philosophie, et tel que le décrit le dossier pour l’habilitation d’une offre de formation56, le tronc commun du premier semestre forme un creuset de l’intégration culturelle francophone. Il permet aux étudiants de chaque parcours une interaction avec les étudiants des autres parcours, dans des situations d’écrit et d’oral. De même, des enseignements relatifs à la civilisation sont programmés dans les maquettes du grade de licence.

La constitution du corpus se base sur le principe du volontariat, et suit la logique qualitative à partir d’étude de cas multiples57 permettant une vision élargie des objets d’études. En effet, la population est composée d’étudiants des trois niveaux avec leurs caractéristiques respectives, et en référence à quatre critères : genre, âge, statut (fonctionnaire / boursier), aire géographique d’ancrage, selon le parcours de rattachement au grade de licence (formation d’enseignants de malgache, formation d’enseignants de français). Le tableau 1 ci-après récapitule les particularités de la population enquêtée.

Tableau 1. Particularités respectives de la population selon le niveau

Niveau

Particularités

Formation d’enseignants
de malgache

Formation d’enseignants
de français

Total

1ère année

(Semestres 1 et 2)

Apprenants en pleine transition du statut lycéen au statut étudiant

7

7

15

2ème année

(Semestres 3 et 4)

Étudiants :

  • avec des bases épistémologiques sur la langue à enseigner ;

  • intégrés dans le cursus de la formation initiale (formation professionnelle) ;

  • en contact avec les pairs du même et des autres parcours.

15

15

30

3ème année

(Semestres 5 et 6)

Étudiants :

  • en phase de finalisation de la formation initiale ;

  • en préparation pour le stage.

1

1

2

Effectif total

23

23

46

Source : Jessica Randriamenazafy et Fanomezantsoa Faramalala Rakotoarison Randria (données recueillies au cours des années universitaires 2021-2022 et 2022-2023)

Dans la collecte des données, nous faisons appel à deux outils d’investigation :

  • Un questionnaire58 pour mieux répertorier les variables et faciliter ainsi l’étude des propos ;

  • Un entretien semi-directif59 pour définir les représentations des étudiants à travers leur discours qui « apporte à la représentation une dimension observable »60.

Une pré-enquête effectuée auprès d’une dizaine d’étudiants a permis d’apporter des retouches pertinentes à ces outils.

II.1.2. Traitement des données

Le traitement effectif des données se fait en trois étapes successives :

  • La transcription de type sociologique61 ;

  • Le codage où le corpus est réduit à des codes soumis à des traitements statistiques plus ou moins sophistiqués donnant lieu à des fréquences d’occurrence62, avec les logiciels OneNote et Excel de Microsoft Office ;

  • L’analyse des (ir) régularités63.

Le traitement des données nous mène de prime abord à des résultats relatifs à notre champ de recherche : des étudiants du parcours de formation d’enseignants de malgache et de celui de formation d’enseignants de français.

II.2. Résultats de recherche

II.2.1. La F/francophonie chez les étudiants en formation d’enseignants de langue

Nous rencontrons trois situations autour de la notion de F/francophonie chez les étudiants en formation d’enseignants de langue :

  • Une connaissance sommaire et/ou restreinte de la F/francophonie : les étudiants reconnaissent la F/francophonie en tant que fait lié à la France et à l’expression en langue française ;

  • Une fausse représentation de la Francophonie et de ses établissements (par exemple, « Toutes les écoles qui parlent français sont des établissements de la Francophonie. ») ;

  • Une difficulté de perception de la Francophonie en tant qu’institution.

Si l’on aborde la question de la pratique de la langue, en particulier l’oral, au sein de l’enceinte de l’établissement universitaire en question, les étudiants présentent des réactions différentes. Les raisons qui les poussent à parler le français sont hétérogènes :

  • Utilisation volontaire, par amour de la langue, notamment pour ceux du parcours de formation d’enseignants de français ;

  • Utilisation par habitude depuis les classes primaires : ce cas concerne les étudiants qui ont fait l’école dans des établissements d’expression française, et pour qui le français est devenu une langue du foyer64 ;

  • Utilisation occasionnelle du français : les étudiants du parcours de formation d’enseignants de malgache ou malgachisants n'ont pas l'habitude d'utiliser le français pour communiquer avec leurs condisciples ainsi qu’avec les enseignants de leur parcours. Ils ne se sentent pas non plus obligés d'utiliser le français pour communiquer oralement, étant donné leur spécialisation dans la discipline malgache ;

  • Utilisation du français par contrainte / résilience, étant donné son statut de langue officielle et de langue d’enseignement : les étudiants en formation acceptent d’apprendre et d’utiliser le français, sans le vouloir vraiment. Par conséquent, ils s’efforcent de rendre son apprentissage positif et de pratiquer la langue en dépit de leur volonté : cas constaté auprès des étudiants du parcours de formation d’enseignants de malgache ;

  • Utilisation dictée par la place même accordée à la langue française au sein de l’établissement : dans la majorité des cas, même parlant le malgache, de nombreux enseignants des autres parcours que celui de formation d’enseignants de malgache ne recourent pas à cette langue en dehors de la salle. Par conséquent, les étudiants, notamment ceux du parcours de formation d’enseignants de malgache, se sentent tenus de communiquer avec eux en français. Parler en malgache officiel65 et/ou en français avec les enseignants leur paraît comme un signe de respect, s’agissant alors de discussions à titre académique, non familier.

Sur le plan psychoaffectif, deux sentiments différents sont notés par rapport à la pratique orale du français :

  • Un sentiment d’insécurité linguistique chez les étudiants du parcours de formation d’enseignants de malgache qui reconnaissent leurs difficultés à s'exprimer aisément en cette langue, même pour un sujet simple en apparence, et l’importance des efforts qui leur sont exigés pour atteindre le niveau requis. Dans le cas des regroupements inter-parcours, la présence visiblement massive des étudiants du parcours de formation d’enseignants de français (participant ou non aux discussions) favorise cette insécurité qui s’atténue dans le cas contraire (par exemple, « Nous n'avions eu aucun souci à nous exprimer en français car les étudiants du parcours de formation d’enseignants de français étaient peu nombreux, et par conséquent ne nous intimidaient pas. (…) Quand nous ne savions pas quoi dire, nous passions immédiatement au malgache. »). L’utilisation du frangasy constitue ainsi une échappatoire à ce sentiment d’insécurité, leur permet également de trouver de nouvelles idées comme le dit Antoine Compagnon : « passer d’une langue à l’autre : cela libère des routines de pensée ; cela donne des idées nouvelles »66 ;

  • Un sentiment de désolation affectant les étudiants des deux parcours. Il résulte de deux raisons différentes : les étudiants du parcours de formation d’enseignants de malgache sont attristés par le mépris qu’ils observent vis-à-vis de la langue malgache et, corolairement, vis-à-vis des étudiants de cette langue. De leur côté, les étudiants du parcours de formation d’enseignants de français sont navrés de se sentir jugés comme des êtres arrogants et intimidants quand ils s’expriment en français au sein de l’établissement, en dehors de leur salle de classe.

Face à ces contraintes langagières dans la pratique orale, les étudiants ont tendance à une prise de distance afin d’éviter d’être mal considérés, ou à feindre une indifférence affichée, face à toute situation impliquant la mobilisation de langues-cultures au sein de l’établissement comme à l’extérieur, malgré le souhait d’intégration au sein des groupes plurilingues de l’établissement. Cette réaction semble s’expliquer différemment selon le sujet :

  • L’estime de soi chez les étudiants fonctionnaires qui sont généralement un peu plus âgés que les boursiers ;

  • La peur de l’inconnu, notamment chez les étudiants de sexe féminin en début de parcours.

Par ailleurs, la recherche d’un terrain d’entente dans l’utilisation des langues est notée chez les étudiants en formation du parcours de formation d’enseignants de malgache qui recourent au malgache officiel et au frangasy pour communiquer. En effet, tout en étant dans le même parcours, ces étudiants en formation viennent de diverses régions de Madagascar et ont, comme langue maternelle, la variété de leur région respective. Pour se familiariser avec les autres, s'intégrer dans la communauté universitaire, et éviter d'être constamment questionnés sur le sens de ce qu'ils disent, les étudiants venant des régions choisissent d’utiliser le malgache officiel. De même, pour participer aisément aux activités d’enseignement/apprentissage lors des séances inter-parcours, les étudiants du parcours de formation d’enseignants de malgache recourent au frangasy.

Un dilemme est ainsi constaté au niveau de la construction de l’identité professionnelle des étudiants des deux parcours. Ils prennent deux « routes » différentes par rapport à la langue d’enseignement :

  • La majorité des francisants paraît se rattacher à la théorie de « l’enseignement du français uniquement en français » pour un apprentissage plus « naturel » de la langue. En ce sens, on a affaire à un phénomène de monolinguisme dans un contexte plurilingue. Du point de vue de la F/francophonie, le premier principe de base (utilisation de la langue française) est respecté, sans pour autant s’aligner sur les autres principes.

  • Les malgachisants privilégient les résultats par rapport aux moyens, et acceptent, voire encouragent l’utilisation d’autre(s) langue(s) ou variété(s) régionale(s) du malgache, ainsi que l’utilisation du frangasy pour tout objet d’enseignement/apprentissage. Une telle option marquée par le plurilinguisme s’aligne sur le principe interculturel de la Francophonie, sans pour autant inclure le français comme pivot dans un contexte universitaire francophone.

Quel que soit le type de pratique langagière, les étudiants en formation reconnaissent à l’unanimité l’importance de la langue française, aussi bien dans le cadre de la formation initiale que dans leur avenir professionnel. Ainsi souhaitent-ils améliorer leur niveau langagier en français. Il semble que ceux du parcours de formation d’enseignants de malgache souhaitent améliorer leur compétence grammaticale, lexicale, sémantico-lexicale et leur compétence en compréhension orale, tandis que ceux du parcours de formation d’enseignants de français souhaitent améliorer leur compétence phonologique.

Ces résultats nous permettent entre autres d’envisager des perspectives quant au développement interculturel des étudiants dans le champ universitaire francophone.

II.2.2. Le développement interculturel des étudiants dans le champ universitaire francophone : faits et perspectives

Alors que la majorité des enquêtés dit ne pas pouvoir participer à des activités culturelles francophones, faute de temps, quelques-uns prennent l’initiative de développer leur espace culturel par :

  • la fréquentation des établissements de la Francophonie de la ville d’Antananarivo, dont le Campus numérique francophone basé dans l’enceinte de l’université d’Antananarivo à Ankatso, l’Institut français de Madagascar (IFM) et l'AUF situés au centre-ville ;

  • des activités personnelles et individuelles telles que la lecture et l’écoute ;

  • la pratique et la reconnaissance de l’importance des activités d’entraînement régulières ;

  • la saisie des occasions de communication qui se présentent : discussion en français avec les étudiants du parcours de formation d'enseignants de français pour certains étudiants du parcours de formation d'enseignants de malgache.

De telles initiatives révèlent chez les étudiants en formation d’enseignants de langue, une importance (in)consciemment accordée à la culture francophone. Cela consiste en une éducation interculturelle en cours de développement au sein du champ universitaire concerné.

Les aspects de cette éducation s’avèrent extrinsèques à l’aire géographique d’ancrage et aux voyages effectués par l’étudiant. Des étudiants en formation ayant séjourné dans plus de deux régions de Madagascar ont des représentations erronées sur l’interculturalité et affirment, dans ce sens, la nécessité d’éviter la différence, alors que d’autres étudiants en formation n’ayant vécu ni séjourné que dans une seule région de Madagascar reconnaissent le principe de l’interculturalité et affirment ainsi la tolérance de la diversité.

L’éducation interculturelle des étudiants résulte plutôt de la formation initiale suivie dans l’établissement. Leurs connaissance et perception de la notion de F/francophonie progressent au fur et à mesure de leurs études dans ce cadre. En première année, ils ont des idées peu claires, voire erronées de la F/francophonie et de l’interculturalité tandis qu’en deuxième année, ils semblent en acquérir les bases, ce qui mène à deux constats :

  • Les lycéens semblent avoir très peu ou presque pas de connaissance sur la F/francophonie ;

  • La formation initiale à l’ENS permet aux étudiants en formation d’enseignants de langue un développement minimal de leur culture francophone, qui demande à être renforcée, surtout à l’oral, pour être pleinement consciente.

Tous ces résultats incitent à la recherche de la qualité, par le biais d’une représentation positive de la F/francophonie chez les étudiants et une pratique aisée de la langue française dans un contexte universitaire et interculturel francophone en particulier à l’oral, d’où les recommandations suivantes :

  • Pour une représentation correcte et une meilleure pratique dans le contexte universitaire, il y a lieu de « vulgariser » davantage la F/francophonie dès le lycée ;

  • Pour une meilleure intégration entre langues-cultures, du point de vue de la F/francophonie, dans le champ universitaire, il y a lieu d’encourager les manifestations culturelles, et de créer au sein de chaque parcours une compétence interculturelle de type Conseil de l’Europe67, permettant un meilleur rapport entre soi et les autres ainsi que des interactions concrètes entre les locuteurs de français et ceux des autres langues68 ;

  • Pour un meilleur vécu et une meilleure compréhension du français en contact avec les autres langues-cultures à Madagascar, il s’agirait de promouvoir l’éducation interculturelle et l’éducation francophone dont la logique de l’intégration de la langue française et des valeurs culturelles qu’elle véhicule dans le contexte linguistique malgache, et de rompre ainsi la tendance à une vision éclatée entre le malgache et le français.

Étant un phénomène pédagogique, didactique et social lié à la F/francophonie, l’utilisation de la langue malgache dans l’enseignement des langues, notamment dans les établissements suburbains, demande également à être étudiée.

Les résultats des enquêtes sur le terrain montrent que l’éducation interculturelle francophone est une réalité peu concrète à l’ENS, surtout pour les étudiants en début de formation. Leur représentation de la F/francophonie semble être figée, car réduite à la langue française, avec une méconnaissance du dispositif institutionnel, de ses établissements membres, et des valeurs et principes qui la régissent. L’absence de ce savoir savant sur la F/francophonie n’empêche pas pour autant la pratique (in)consciente et progressive de l’éducation interculturelle par les étudiants en formation d’enseignants de langue tout au long de leur cursus de formation initiale.

En matière de pratique langagière, notamment à l’oral, des pratiques hétérogènes sont constatées chez les étudiants. Dans ce contexte universitaire pluriculturel francophone, ces étudiants en formation d’enseignants de langues s’alignent sur la valeur importante attribuée à la langue française en situation. Une telle considération de la langue française assure « le futur de la francophonie »69 dans le champ universitaire concerné et au-delà.

Ainsi y a-t-il lieu de promouvoir la langue française dans « le cadre de la diversité culturelle et du multilinguisme »70, en la considérant comme « un moyen d’accès à la modernité, un outil de communication, de réflexion et de création qui favorise l’échange d’expériences »71, selon les principes même de la F/francophonie.

Il y a également lieu de promouvoir une politique linguistique, éducative et culturelle ne se limitant pas uniquement à la maîtrise des deux langues académiques (français et malagasy), dans la mesure où l’université est une entité accueillant des étudiants de la capitale et des provinces, qui peuvent donc être les messagers de la pluralité aux quatre coins du pays et même au-delà.

1 Emmanuel Kant, Réflexions sur l'éducation, Paris, Librairie philosophique Joseph Vrin, 2003, p. 98-99.

2 Martine Piquet, « Le Commonwealth : convictions et incertitudes », Outre-Terre, 2016, n° 49, p. 331.

3 Alexandre Najjar, « La Francophonie, un mouvement culturel ou politique ? », Géoéconomie, 2010, n° 55, p. 132.

4 Organisation internationale de la Francophonie, « Une histoire de la Francophonie. De l'apparition du terme au XIXème siècle jusqu'à nos jours »

5 Organisation internationale de la Francophonie, Charte de la Francophonie adoptée par la CMF Antananarivo, 23 novembre 2005, disponible sur : https:

6 Organisation internationale de la Francophonie, Déclaration de Kinshasa, XIVème Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le

7 Avis de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, « Croissance partagée et développement responsable : les conditions de la stabilité du monde

8 Organisation internationale de la Francophonie, « 88 États et gouvernements », non daté, disponible sur : https://www.francophonie.org/

9 Arnaud Pannier, « Le réseau en Francophonie : levier du multilatéralisme ou outil d’influence au service du discours national ? », Revue

10 Velomihanta Ranaivo et Dominique Tiana Razafindratsimba, « Problématiques sociolinguistiques et enjeux de la didactique du plurilinguisme et du

11 Philippe Blanchet, « Nécessité d’une réflexion épistémologique » dans Philippe Blanchet, Patrick Chardenet (dir.), Guide pour la recherche en

12 État des lieux que nous avons souhaité établir à l’étape du stage, mais qui n’a pu s’y effectuer en raison de contraintes temporelles.

13 François Lentz, « L’oral, pour se dire : remarques sur la communication orale dans les apprentissages en français en milieu francophone minoritaire

14 Ibid.

15 Sylvie Plane, « Pourquoi l’oral doit-il être enseigné ? », Les Cahiers pédagogiques, 31 août 2015, disponible sur :https://circ-louviers.spip.

16 Sophie Babault, Langues, école et société à Madagascar : normes scolaires, pratiques langagières, enjeux sociaux, Paris, L'Harmattan, 2006, p. 64.

17 Philippe L’Hôte, « Madagascar et la Francophonie : Un pas de deux mouvementé », Revue internationale des francophonies, 2019, n° 6, disponible sur 

18 Claire Riffard, « Le Mouvement littéraire Mitady ny very (à la recherche des perdus) : une ressource fondamentale pour la poésie malgache

19 Ibid.,p. 210.

20 Philippe L’Hôte, loc. cit.

21 « La langue nationale est le malagasy » (article 4, 3e alinéa). « Les langues officielles sont le malagasy et le français » (article 4, dernier

22 Vololona Randriamarotsimba, « Relations du malagasy et du français à Antananarivo : de la situation de diglossie au "frangasy" » dans Annick

23 Ibid.

24 Philippe Blanchet, Discriminations : combattre la glottophobie, Paris, Textuel, coll. « Petite encyclopédie critique », 2017, p. 29.

25 Ibid.

26 Erwan Le Pipec, « Diglossie et conflit linguistique, contribution à un vieux débat », dans Henri Boyer (dir.) Pour une épistémologie de la

27 Serge Bibauw, « Le français à Madagascar », 2006, disponible sur : https://serge.bibauw.be/madagascar/a-propos/, consulté le 14 février 2022.

28 Dominique Tiana Razafindratsimba, « Le malgache, le français et le variaminanana. Pratiques plurilingues et représentations linguistiques à

29 Velomihanta Ranaivo, Plurilinguisme, francophonie et formation des élites à Madagascar (1795-2012). De la mixité des langues, Paris, L’Harmattan

30 Adrien Barbier, « La langue française en recul à Madagascar », lemonde.fr, 24 novembre 2016, disponible sur : https://www.lemonde.fr/afrique/

31 UNESCO, Glossaire, « Langue maternelle », sans date, disponible sur : https://uis.unesco.org/fr/glossary, consulté le 28 mars 2023.

32 Souad Kassim Mohamed, blog « Linguistique et didactique », sans date, disponible sur : https://souad-kassim-mohamed.blog4ever.com/chapitre-1-langue

33 Ibid.

34 Alexandre Wolff, « Qu’est-ce qu’un francophone ? », dans Bruno Maurer (dir.), Mesurer la francophonie et identifier les francophones. Inventaire

35 Richard Marcoux et Alexandre Wolff, « La langue française dans le monde : géographie et perspectives », Population & Avenir, mars-avril 2019, n° 74

36 Alexandre Wolff, loc. cit.

37 Richard Marcoux et Alexandre Wolff, loc. cit.

38 Organisation internationale de la Francophonie, « La Francophonie en bref », sans date, disponible sur : https://www.francophonie.org/

39 Organisation internationale de la Francophonie, « Parlementaires et opérateurs », sans date, disponible sur : https://www.francophonie.org/

40 Patrick Chardenet, « Approches multilingues et francophonie : intercompréhension et interlinguisme », janvier 2008, disponible sur : https://www.

41 Jean Musitelli, « Les valeurs de la Francophonie au service de la diversité culturelle », Revue internationale et stratégique, 2008, n° 71, p. 

42 Jean-Pierre Cuq, Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde, Paris, CLE International, 2003, p. 138.

43 Philippe Meirieu, C'est quoi apprendre, Paris, L'aube, coll. « Les illustrés », 2019, p. 14-15.

44 Jean-Claude Beacco et Michael Byram, Guide pour l'élaboration des politiques linguistiques éducatives en Europe : de la diversité linguistique à l'

45 Phillipe Perrenoud, La formation des enseignants entre théorie et pratique, Paris, L’Harmattan, 1994, chapitre IX, p. 197-220.

46 Jacqueline Beckers, « Comment amorcer la construction identitaire d’un praticien réflexif par la formation initiale ? », Recherche et formation

47 Louis Ucciani, « La représentation. Entre vérité et mensonge », Sens-Dessous, vol. 14, n° 2, 2014, p. 83.

48 Sandrine Gaymard, « Chapitre 5. La question des pratiques, comportements, et leur place dans l’évolution de la représentation sociale », dans Les

49 Cécile Petitjean, « Représentations linguistiques et accents régionaux du français », Journal of Language Contact – VARIA, 2008, n° 1, p. 29.

50 Michel Younès, « L’interculturalité vécue. Repères et conditions pour une expérience réussie », Revue Lumen Vitae, 2015, vol. 10, n° 4, p. 415.

51 Ibid.

52 Jean-Claude Beacco et Michael Byram, Guide pour l'élaboration des politiques linguistiques éducatives en Europe : de la diversité linguistique à l'

53 Salikoko Mufwene, « Conférence de Salikoko Mufwene », 30 novembre 2022, disponible sur : https://www.canal-u.tv/chaines/lll/

54 Yves Poisson, La recherche qualitative en éducation, Québec, Presses universitaires de Québec, 1991, p. 15.

55 Philippe Blanchet et Thierry Bulot, Méthodologie de recherche sociolinguistique et sociodidactique du plurilinguisme, sans date, disponible sur :

56 ENS - Université d’Antananarivo, Dossier pour l'habilitation d'une offre de formation dans le cadre du diplôme licence. Mention Enseignement -

57 Jacques Leplat, « De l’étude de cas à l’analyse de l’activité », Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé, Les Amis de pistes

58 Cf. annexe 1

59 Cf. annexe 2

60 Bernard Py, « Pour une approche linguistique des représentations sociales », Langages, 2004, n° 154, p. 7.

61 ClaudeGaspard, La retranscription d'un entretien : outils, étapes et exemple, 19 mars 2018, disponible sur : https://www.scribbr.fr/methodologie/

62 Colette Baribeau, « Analyse des données des entretiens de groupe » dans Marta Anadón et Lorraine Savoie-Zajc (dir.), Recherches qualitatives. L’

63 Ibid.

64 Richard Marcoux et Alexandre Wolff, « La langue française dans le monde : géographie et perspectives », Population & Avenir, mars - avril 2019, n°

65 « Il existe de nombreuses variantes régionales, mais c’est celle de l’Imerina (région d’Antananarivo) qui a été choisie comme langue officielle, en

66 Antoine Compagnon, « Passer d’une langue à l’autre donne des idées nouvelles » dans Fritz Nies (dir.), Europa denkt mehrsprachig / L’Europe pense

67 Conseil de l’Europe, « Qui sommes-nous ? », sans date, disponible sur : https://www.coe.int/fr/web/rabat/conseil-de-l-europe, consulté le 14

68 Le Conseil de l’Europe, dans un souci de défense des droits de l’Homme, de la démocratie et de la primauté du droit, recourt à des sensibilisations

69 Richard Marcoux et Alexandre Wolff, « La langue française dans le monde : géographie et perspectives », Population & Avenir, mars-avril 2019, n° 74

70 Organisation internationale de la Francophonie, Déclaration de Kinshasa, XIVème Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le

71 Organisation internationale de la Francophonie, Déclaration sur la langue française dans la diversité linguistique de la Francophonie, XVIIIème

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Mufwene (Salikoko), « Conférence de Salikoko Mufwene », 30 novembre 2022, disponible sur : https://www.canal-u.tv/chaines/lll/conference-de-salikoko-mufwene, consulté le 28 mars 2023.

Musitelli (Jean), « Les valeurs de la Francophonie au service de la diversité culturelle », Revue internationale et stratégique, 2008, n° 71, p. 73-78.

Najjar (Alexandre), « La Francophonie, un mouvement culturel ou politique ? », Géoéconomie, 2010, n° 55, p. 131-134.

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Pannier (Arnaud), « Le réseau en Francophonie : levier du multilatéralisme ou outil d’influence au service du discours national ? », Revue internationale des francophonies, 2018, n° 4, disponible sur : https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=697, consulté le 7 août 2022.

Perrenoud (Phillipe), La formation des enseignants entre théorie et pratique, Paris, L’Harmattan, 1994, 258 p.

Petitjean (Cécile), « Représentations linguistiques et accents régionaux du français », Journal of Language Contact – VARIA, 2008, n° 1, p. 29-51.

Piquet (Martine), « Le Commonwealth : convictions et incertitudes », Outre-Terre, 2016, n° 49, p. 327-337.

Plane (Sylvie), « Pourquoi l’oral doit-il être enseigné ? », Les Cahiers pédagogiques, 31 août 2015, disponible sur / http://circ-louviers.spip.ac-rouen.fr/IMG/pdf/enseigner_l_oral.pdf, consulté le 13 décembre 2021.

Poisson (Yves), La recherche qualitative en éducation, Québec, Presses universitaires de Québec, 1991, 174 p.

Py (Bernard), « Pour une approche linguistique des représentations sociales », Langages, 2004, n° 154, p. 6-19.

Ranaivo (Velomihanta) et Razafindratsimba (Dominique Tiana), « Problématiques sociolinguistiques et enjeux de la didactique du plurilinguisme et du contact des langues à Madagascar » dans Ranaivo (Velomihanta) et Razafindratsimba (Dominique Tiana) (dir.), Enseigner et apprendre les langues à Madagascar : quelle(s) entrée(s) au XXIème siècle, Actes du séminaire universitaire, Antananarivo, projet Madagascar appui à l'enseignement du et en français (MAPEF), 9-10 juillet 2014, 409 p.

Ranaivo (Velomihanta), Plurilinguisme, francophonie et formation des élites à Madagascar (1795-2012). De la mixité des langues, Paris, L’Harmattan, coll. « Espaces discursifs », 2013, 332 p.

Randriamarotsimba (Vololona), « Relations du malagasy et du français à Antananarivo : de la situation de diglossie au "frangasy" » dans Englebert (Annick), Pierrard (Michel), Rosier (Laurence) et Raemdonck (Dan Van) (dir), Tome III Vivacité et diversité de la variation linguistique, Berlin, Max Niemeyer Verlag, 2012, p. 315-322.

Razafindratsimba (Dominique Tiana), « Le malgache, le français et le variaminanana. Pratiques plurilingues et représentations linguistiques à Madagascar », Revue du réseau des observatoires du français contemporain en Afrique, 2010, n° 25, p. 135-152.

Riffard (Claire), « Le Mouvement littéraire Mitady ny very (à la recherche des perdus) : une ressource fondamentale pour la poésie malgache contemporaine », ‘L'ici et l'ailleurs’ : Postcolonial Literatures of the Francophone Indian Ocean, 2008, p. 209-223.

Ucciani (Louis), « La représentation. Entre vérité et mensonge », Sens-Dessous, vol. 14, n° 2, 2014, p. 83-88.

UNESCO, Glossaire, « Langue maternelle », sans date, disponible sur : https://uis.unesco.org/fr/glossary, consulté le 28 mars 2023.

Wolff (Alexandre), « Qu’est-ce qu’un francophone ? », dans Maurer (Bruno) (dir.), Mesurer la francophonie et identifier les francophones. Inventaire critique des sources et des méthodes, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2015, p. 3-10.

Younès (Michel), « L’interculturalité vécue. Repères et conditions pour une expérience réussie », Revue Lumen Vitae, 2015, vol. 10, n° 4, p. 415-428.

Annexe

Annexe 1 : Questionnaire / Andiam-Panontaniana

Dans le cadre d’une recherche sur le thème « Éducation interculturelle et F/francophonie à Madagascar. Le point de vue des apprenants », nous souhaitons recueillir puis analyser les points de vue des apprenants des parcours FEM et FEF sur la F/francophonie, et les contacts de langues-culture dans leur cursus estudiantin.

De ce fait, nous vous sommes reconnaissants de répondre à ce questionnaire qui nous servira de corpus de recherche.

NB : Les données recueillies restent anonymes.

Ao anatin'ny fikarohana momba ny lohahevitra "Fanabeazana ho amin’ny fifangaroan-kolontsaina sy ny F/frankofonia eto Madagasikara. Ny fomba fijerin'ny mpianatra”, maniry izahay ny hanao angon-kevitra ary handalina ny fomba fijerin'ireo mpianatra ao amin’ny lalam-piofanana FEM sy ny FEF, momba ny "F/francophonie" sy ny fifandraisan’ny teny-kolotsaina mandritra ny dingam-piofanana lalovan’izy ireo mandram-pahatapitry ny fiofanany.

Noho izany antony izany dia ankasitrahanay indrindra ianao amin’ny famaliana ireto andiam-panontaniana ireto izay ho akora fototry ny fikarohana hataonay.

NB : Mijanona ho tsiambaratelo ny anaran’ireo mpandray anjara nanaovana ny fanangonan-kevitra.

I. Informations sur l’enquêté

N° d’identification de l’enquêté.e : ……………………………………………………….…

Parcours : …………… Niveau : ………… Passant.e Redoublant.e

Statut : boursier.e fonctionnaire

Sexe : féminin masculin Âge : ……………….

Situation matrimoniale : célibataire marié.e veuf.ve

Nombre d’enfants et âge : …………………………………………………………………..

Lieu de domicile : ……………………….……………………………………………...…….

Parcours scolaire [Sekoly nianarana] :

Établissement / Sekoly

Années / Taona

Région / Faritra

École primaire

Ambaratonga fototra (I)

Collège 

Ambaratonga faha-II

Lycée 

Ambaratonga faha-III

Aire géographique d’ancrage [Faritra niorenana]

1. Dans quelle.s région.s avez-vous passé votre enfance, votre adolescence et votre âge adulte ?

Faitra taiza teto Madagasikara no niainanao ny fahazazanao, ny fahatanorana sy ny maha olon-dehibe anao?

Régions / Faritra

Durée / Fotoam-paharetana

Enfance

Fahazazana

Adolescence

Fahatanorana

Âge adulte

Fahalebeazana

2. Dans quelle.s région.s de Madagascar avez-vous déjà voyagé et séjourné ? Pendant combien de temps ?

Taiza teto Madagasikara no toerana efa notsidihinao? Hafiriana ny faharetan’ny fitsidihana?

………………………………………..……………………………………………………..…

………………………………………..……………………………………………………..…

………………………………………..……………………………………………………..…

II. Éducation interculturelle et la francophonie

Notion de F/francophonie [Hevitra mahakasika ny "F/ francophonie"]

3. Madagascar est un pays francophone. Mentionnez trois (03) autres pays francophones de l’océan Indien.

Firenena “francophone” i Madagasikara. Mitanisà firenena “francophone” telo (03) hafa eto amin'ny Ranomasimbe Indianina.

…………………………………………………………………………………………………

4. Mentionnez trois (03) valeurs qui fondent la F/francophonie.

Milazà soatoavina telo (03) iorenan’ny “F/francophonie”.

…………………………………………………………………………………………………

……………………………………….…………………………………………………………

Environnement francophone linguistique

À Madagascar, le français est une langue d’enseignement.

Teny enti-mampianatra ny teny frantsay eto Madagasikara.

5. En salle de classe, utilisez-vous d’autre.s langue.s ou dialecte.s que le français pour communiquer oralement avec :

Ao an-dakilasy, mampiasa tenim-pirenena na tenim-paritra hafa noho ny teny frantsay ve ianao hifandraisana rehefa miresaka amin’ny:

  • Vos condisciples ? Non oui, laquelle / lesquelles ? ………………...……………

mpiara-mianatra? tsia eny, inona avy?........................................................

  • Les enseignants ? Non oui, laquelle / lesquelles ? ………….…………………..

mpampianatra? tsia eny, inona avy? ..................................................................

6. En dehors de la salle de classe, la langue française figure-t-elle parmi les langues que vous utilisez pour communiquer oralement avec :

Any ivelan'ny efitrano fianarana, tafiditra ao anatin’ny teny fampiasanareo ve ny teny frantsay rehefa miresaka ? miaraka amin’ny:

  • Vos condisciples ? Non [tsia] oui [eny]

Ireo mpiara-mianatra aminao?

  • Les enseignants de votre parcours ? Non [tsia] oui [eny]

Ireo mpampianatra ao amin’ny làlam-piofanana misy anao ?

  • Les enseignants des autres parcours ? Non [tsia] oui [eny]

Ireo mpampianatra ao amin’ny làlam-piofanana hafa ?

7. À l’école, la langue française figure-t-elle parmi les langues que vous utilisez pour communiquer oralement avec :

Ao an-tsekoly, ny fiteny frantsay ve anisan’ireo teny ampiasainao hifandraisana am-bava amin’ny:

  • La direction ? non [tsia] oui [eny]

  • La scolarité ? non [tsia] oui [eny]

  • Le service médical ? non [tsia] oui [eny]

  • Le service logistique ? non [tsia] oui [eny]

  • Le service de la bibliothèque ? non [tsia] oui [eny]

  • Le service informatique ? non [tsia] oui [eny]

8. Dans la pratique orale du français, qu’est-ce-qui pourrait vous gêner et ne vous permet pas une utilisation aisée de la langue ?

Inona amin’ireto no tena manahirana anao ka mahatonga anao tsy afaka mampiasa ny teny frantsay amin’ny tokony ho izy rehefa miteny ?

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9. Quelle.s est.sont votre.vos langue.s préférée.s ?

Inona (avy) ny (ireo) fiteny ankafizinao?

……………………………………………………………..……………………………………

III. Développement interculturel [Fivelarana ara-kolontsaina iraisana]

L’interculturalité est l'ensemble des relations et interactions entre des cultures différentes. Elle implique des échanges réciproques. Dans cette interculturalité figurent également les contacts entre des langues qui sont des véhicules de culture.

Ny atao hoe "interculturalité" dia ny fifandraisana sy ny fifaneraserana eo amin'ny kolontsaina samy hafa. Mitaky fifanakalozana izany. Ao anatin’io ihany koa anefa ny fifampikasohan’ny teny izay mpitondra ny kolontsaina.

10. Différentes cultures se rencontrent à l’université.

Kolontsaina samihafa no mihaona ety amin'ny tontolon’ny fampianarana ambony.

  • Au début de votre parcours, quel sentiment éprouviez-vous par rapport à cette multitude de cultures ?

Teny am-panombohana ny fianaranao, inona no fahatsapana nanananao nanoloana ireo kolontsaina marobe ireo?

  • Actuellement, après une familiarisation avec la vie universitaire, quel sentiment éprouvez-vous par rapport à cette multitude de cultures ?

Ankehitriny, rehefa zatra niaina tety amin'ny anjerimanontolo, inona no fahatsapana anananao nanoloana ireo kolontsaina marobe ireo?

indifférence / tsy firaihana

peur / tahotra

réserve / fahamailona

curiosité / faniriana ahafantatra

ouverture / fisokafan-tsaina

promotion / faniriana hampiroborobo

autres / hafa: ……………………....…

…………………………………………

……………………………………………

11. À l’université, pensez-vous vivre et étudier actuellement dans un contexte interculturel ?

Aty amin'ny anjerimanontolo, mieritreritra ve ianao fa miaina sy mianatra ao anatin’ny tontolon’ny fifampikasohan’ny kolontsaina ankehitriny?

Je ne sais pas / Tsy fantatro

Pas du tout / Tsia dia tsia

Un peu / Eo ho eo ihany

Tout à fait / Tena izay mihitsy

12. À votre avis, comment, à l’université, la diversité culturelle et linguistique devrait-elle être vue et traitée ?

Arakan ny hevitrao, ahoana no tokony handraisana sy iainana io fahasamihafan-kolontsaina io?

  • vue comme une situation d’opposition entre les étudiants : éviter les différences

toy ny toe-javatra miteraka fifanoherana eo amin'ny samy mpianatra: sorohina ny fahasamihafana

  • vue comme une situation de droit pour chaque étudiant : tolérer la diversité

toy ny zo ananan’ny mpianatra tsirairay: ekena ny fahasamihafana

13. La formation que vous avez reçue jusqu’à présent vous a-t-elle aidé à vivre aisément dans ce contexte interculturel à l’université ?

Ny fiofanana nomena anao teto amin’ny ambaratonga ambony, hatreto, ve manampy anao hiaina ampilaminana anatin’io tontolo hisian’ny fifangaroan-kolontsaina io?

Je ne sais pas / Tsy fantatro

Pas du tout / Tsia dia tsia

Un peu / Eo ho eo ihany

Tout à fait / Tena izany mihintsy

14. À l’université, comment voyez-vous l’utilisation de langues ou dialectes associé.e.s / combiné.e.s avec le français dans les conversations orales :

Aty amin'ny anjerimanontolo, ahoana no fahitanao ny fampiasana teny na fitenim-paritra mifampikasoka amin'ny teny frantsay rehefa miresaka:

a. entre étudiants ?

ny samy mpianatra?

Signe d’orgueil / Marika fihamboana

Impolitesse / Tsy fahalalam-pomba

Immaturité / Tsy fahamatorana

Non-maîtrise de la langue / Tsy faha-fehezana ny teny

Signe d’ouverture / Marika fisokafan-tsaina

Fait ordinaire / Tranga mahazatra

Autre.s à préciser / Hafa, ambarao:

…..….……..….……..……………………

b. entre étudiants et enseignants ?

eo amin’ny mpianatra sy mpampianatra?

Signe d’orgueil / Marika fihamboana

Impolitesse / Tsy fahalalam-pomba

Immaturité / Tsy fahamatorana

Non-maîtrise de la langue / Tsy faha-fehezana ny teny

Signe d’ouverture / Marika fisokafan-tsaina

Fait ordinaire / Tranga mahazatra

Autre.s à préciser / Hafa, ambarao: ……………..….……………………..

15. L’utilisation de la langue française vous permet-elle :

Moa ve ny fampiasana ny teny frantsay mamela anao:

a. une familiarisation et une intégration dans la vie universitaire dans votre établissement ?

hifankazatra sy hiditra amin'ny fiainan’ny anjerimanontolo ato amin'ny sekoly misy anao?

Je ne sais pas / Tsy fantatro

Pas du tout / Tsia dia tsia

Un peu / Eo ho eo ihany

Tout à fait / Tena izany mihitsy

b. un développement de votre culture personnelle ?

fampandrosoana ny kolontsainanao manokana?

Je ne sais pas / Tsy fantatro

Pas du tout / Tsia dia tsia

Un peu / Eo ho eo ihany

Tout à fait / Tena izany mihitsy

c. une intégration dans la société malgache ?

fidirana ao amin’ny fiaraha-monina malagasy?

Je ne sais pas / Tsy fantatro

Pas du tout / Tsia dia tsia

Un peu / Eo ho eo ihany

Tout à fait / Tena izany mihitsy

16. Jusqu’ici, avez-vous bénéficié d’une éducation interculturelle en F/francophonie qui vous permet / permettra votre insertion :

Hatreto, ianao ve nisitraka fanabeazana ho amin’ny firaisan-kolontsaina ao amin'ny "F/francophonie" izay mamela / hamela anao hiditra:

a. Dans l’univers local (à Madagascar) ?

Eto an-toerana (eto Madagasikara)?

Je ne sais pas / Tsy fantatro

Pas du tout / Tsia dia tsia

Un peu / Eo ho eo ihany

Tout à fait / Tanteraka

b. Dans le monde extérieur (à l’étranger) ?

Any am-pita?

Je ne sais pas / Tsy fantatro

Pas du tout / Tsia dia tsia

Un peu / Eo ho eo ihany

Tout à fait / Tanteraka

c. Dans le monde du travail après les études ?

Amin'ny tontolon'ny asa aorian'ny fianarana?

Je ne sais pas / Tsy fantatro

Pas du tout / Tsia dia tsia

Un peu / Eo ho eo ihany

Tout à fait / Tanteraka

17. À votre avis, quelle.s langue.s faut-il impérativement maîtriser pour pouvoir intégrer le monde du travail ?

Araka ny hevitrao, teny inona no ilaina voafehy hahafahana miditra amin'ny tontolon'ny asa?

a. Dans l’univers local (à Madagascar) ?

Eto an-toerana (eto Madagasikara)?

……………………………………………………………………………………………..

b. Dans le monde extérieur (à l’étranger) ?

Any am-pita?

……………………………………………………………………………………………..

Nous vous sommes reconnaissants de votre précieuse collaboration.

Mankasitraka indrindra amin’ny fiaraha-miasa

Annexe 2 : Guide de l’entretien semi-directif

I. Notion de francophonie

1. D'après vous, que signifient les termes F/francophone ?

Araka ny hevitrao, inona no azonao amaritana ny atao hoe “F/francophone”?

Le terme francophone avec un « f » minuscule est un adjectif désignant une personne parlant le français. Cela peut être total (avec une capacité de faire face, en français, aux situations de communication courante) ou partiel.

Par contre, le terme Francophone avec un « F » majuscule désigne le dispositif institutionnel organisant les relations entre les pays francophones, autour, en particulier de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Ilay teny hoe “francophone” manomboka amin’ny zana-tsoratra "f" dia manondro ireo olona miteny frantsay. Mety ho fampiasana feno (miaraka amin'ny fahaiza-manao rehetra hahafahana miatrika, amin'ny teny frantsay, ireo toe-javatra iainana isan'andro) na amin'ny ampahany izany.

Etsy ankilany, ny teny hoe "Francophone" ialohavan’ny renisoratra "F" dia manondro ireo andrim-panjakana mandrindra ny fifandraisan'ny firenena Francophone, voaresaka manokana amin’izany ny Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Ivo-pitantananan iraisam-pirenena ny "Francophonie".

2. Vous êtes francophone, qu’est-ce-que cela signifie pour vous ?

“Ianao izany dia atao hoe francophone raha io famaritana io, midika inona ho anao izany?

3. Quels sont pour vous les avantages / intérêts à être francophone ?

Inona avy no mety ho tombony azo amin’ny maha "francophone"?

4. Quels sont les apports de la F/francophonie dans vos études ?

Inona ireo anjara biriky nentin’ny “F/francophonie” teo amin'ny fianaranao?

5. Mentionnez des établissements de la Francophonie à Antananarivo. Lesquels fréquentez-vous, pour quelle.s raison.s ?

Mitanisà ivon-toerana an’ny « Francophonie » eto antananarivo. Iza amin’izy ireny no mba efa notsidihinao ? Inona no antony nandehananao tany?

6. Connaissez-vous des projets de la Francophonie dont votre établissement jouit actuellement ? Lesquels ?

Mahafantatra tetikasa iarahana amin’ny « Francophonie » ve ianao eto amin’ny ENS? inona (avy)?

II. Environnement linguistique francophone

Difficultés linguistiques à l’oral

7. À l’oral, quand vous avez en vous des idées à exprimer en français, mais que vous n’y parvenez pas, ou quand vous écoutez des propos en français, et que vous ne parvenez pas à les comprendre, comment réagissez-vous ? À qui, à quoi recourez-vous ? Pourquoi ?

Rehefa sahirana ianao maneho hevitra miteny frantsay; na ihany koa manana olana amin’ny fihainona olona na zavatra amin’ny teny frantsay ; inona no hataonao, iza no olona hatoninao? Nahoana?

Représentation linguistique

8. À votre avis, dans le contexte de l’enseignement à Madagascar, peut-on faire appel à une variété de langue.s et/ou de dialecte.s pour enseigner la langue que vous étudiez ? Pourquoi ?

Arakan ny hevitrao, ao anatin’izao rafi-pampianarana eto Madagasikara izao, azo atao ve ny mampiasa ny fitenim-paritra hoentina mampianatra io teny iofananao io? Nahoana?

9. Quel sentiment éprouvez-vous pour l’utilisation de la langue française à l’université ? Pourquoi ?

Ahoana ny hevitrao manoloana ny fampiasana ny teny frantsay ho teny enti-mampianatra aty amin’ny ambaratonga ambony? Nahoana?

III. Développement interculturel dans le champ universitaire francophone

L’interculturalité est l'ensemble des relations et interactions entre des cultures différentes. Elle implique des échanges réciproques. Dans cette interculturalité figure également les contacts entre des langues qui sont des véhicules de culture.

Ny atao hoe "interculturalité" dia ny fifandraisana sy ny fifaneraserana eo amin'ny kolontsaina samy hafa. Mitaky fifanakalozana izany. Ao anatin’io ihany koa anefa ny fifampikasohan’ny teny izay mpitondra ny kolontsaina.

10. Pouvez-vous mentionner des faits importants marquant votre intégration ou non dans la vie interculturelle à l’université ?

Afaka milaza trangan-javatra iray ve ianao manamarika ny fidiranao na tsia ato anatin’ny tontolon’ny fampianarana ambony izay hiainana manokana fifangaroan-kolontsaina io?

11. Dans le champ universitaire, voire dans la société en général, avez-vous rencontré des difficultés en matière de contact de langues-cultures, entre autres la langue-culture malgache et la langue-culture française ? Comment vous y êtes-vous pris ?

Ato amin’ny tontolon’ny fampianarana ambony, na ihany ko eo amin’ny fiarahamonina ankapobeny, efa nisy ve toe-javatra niainanao ve ka nanahirana anao mahakasika ny fifampikasohana kolontsaina (contact de langues-culures), anisan'izany ny an'ny malagasy sy ny frantsay? Ahoana no fomba nihatrehana izany?

12. Quels genres de manifestations culturelles appréciez-vous ?

Karazana hestika ara-kolontsaina manao ahoana no ankafizinao/mahaliana anao?

13. Assistez-vous à des manifestations culturelles francophones ? Lesquelles (quand et où) ? Comment en êtes-vous informé ?

Efa nanatrika hetsika ara-kolontsaina "francophone" ve ianao? Inona ilay izy? Oviana? Taiza? Tamin’ny fomba ahoana no nahafantaranao ny fisiany?

14. Participez-vous à des activités / manifestations culturelles francophones ? Lesquelles ? Pour quelle.s raison.s ?

Efa nandray anjara tamin’ny hetsika ara-kolontsaina "francophone" ve ianao ? Inona ilay izy? Oviana? Taiza? Inona no antony nanosika anao handray anjara?

La culture francophone est le développement culturel dans un contexte francophone.

Ny kolontsaina frankofona "culture francophone" dia ny fivoarana ara-kolontsaina ao anatin'ny tontolon'ny frankofonia.

15. Comment promouvez-vous votre culture francophone ?

Ahoana ny fomba hampiroboroboanao ny kolontsaina frankofona anananao?

IV. Perspective des valeurs francophones et interculturelles

16. Dans quel parcours êtes-vous ? Pourquoi ce choix ?

Lalampiofanana inona no misy anao? Inona no anton’izay safidy izay?

La communauté francophone partage des valeurs positives telles les valeurs de tolérance, de dignité humaine, de diversité culturelle, de démocratie et de solidarité qui sont le fondement même de la Francophonie.

Ny vondrom-piarahamonina frankofonia dia mizara soatoavina mihabo toy ny soatoavin’ny fandeferana, ny hasina mahaolona, ny fahasamihafan-kolontsaina, ny demokrasia sy ny firaisankina izay tena fototry ny Francophonie.

17. Dans le contexte francophone de l’interculturalité, quelle profession pratiqueriez-vous à l’issue de vos études à l’ENS ? Pourquoi ?

Ao anatin'ny tontolon'ny francophone hisian’ny fifampikasohana kolontsaina "intercuturalité" inona no asa hataoanao rehefa vita ny fianaranao eto amin'ny ENS? Nahoana?

18. Que pensez-vous de l’apport du système éducatif, des décideurs (ministères) et des enseignants dans le renforcement de l’éducation interculturelle en francophonie ?

Ahoana ny hevitrao momba ny fandraisana anjaran'ny rafi-panabeazana, ny tompon’andraikitra mpanapa-kevitra (minisitera) sy ny mpampianatra, amin'ny fanamafisana ny fanabeazana sy fampianarana manome lanja ny fifampikasohana kolontsaina entin’ny "francophonie"?

19. Avez-vous des suggestions à leur apporter pour la promotion de l’éducation interculturelle en francophonie à Madagascar ?

Manana soso-kevitra entina eo amin’izy ireo ve ianao ho fampiroboroboana ny fanabeazana manome lanja ny fifampikasohana kolontsaina entin’ny "francophonie" eto Madagasikara io?

20. Quelle.s contribution.s pensez-vous pouvoir apporter pour la promotion de l’éducation interculturelle en francophonie à Madagascar ?

Inona no anjara biriky azonao entina ho fampiroboroboana ny fanabeazana miorina amin’ny fifampikasohana kolontsaina entin’ny "francophonie" eto Madagasikara izay?

Nous vous sommes reconnaissants de votre précieuse collaboration.

Mankasitraka indrindra amin’ny fiaraha-miasa

Notes

1 Emmanuel Kant, Réflexions sur l'éducation, Paris, Librairie philosophique Joseph Vrin, 2003, p. 98-99.

2 Martine Piquet, « Le Commonwealth : convictions et incertitudes », Outre-Terre, 2016, n° 49, p. 331.

3 Alexandre Najjar, « La Francophonie, un mouvement culturel ou politique ? », Géoéconomie, 2010, n° 55, p. 132.

4 Organisation internationale de la Francophonie, « Une histoire de la Francophonie. De l'apparition du terme au XIXème siècle jusqu'à nos jours », non daté, disponible sur : https://www.francophonie.org/une-histoire-de-la-francophonie-23, consulté le 22 juin 2021.

5 Organisation internationale de la Francophonie, Charte de la Francophonie adoptée par la CMF Antananarivo, 23 novembre 2005, disponible sur : https://www.francophonie.org/sites/default/files/2019-09/charte_francophonie_antananarivo_2005.pdf, consulté le 22 juin 2021.

6 Organisation internationale de la Francophonie, Déclaration de Kinshasa, XIVème Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, 13 et 14 octobre 2012, disponible sur : https://www.francophonie.org/sites/default/files/2019-10/SOMMET_XIV_Decl_Kinshasa_2012.pdf, consulté le 17 janvier 2023.

7 Avis de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie, « Croissance partagée et développement responsable : les conditions de la stabilité du monde et de l’espace francophone », Assemblée parlementaire de la Francophonie, novembre 2016, disponible sur : https://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:DuQOEpVThysJ:https://apf.francophonie.org/IMG/pdf/7._note_conceptuelle_-_preparation_de_l_avis_de_l_apf_-_2016-2.pdf+&cd=1&hl=fr&ct=clnk&gl=mg, consulté le 10 janvier 2022.

8 Organisation internationale de la Francophonie, « 88 États et gouvernements », non daté, disponible sur : https://www.francophonie.org/88-etats-et-gouvernements-125, consulté le 23 décembre 2021.

9 Arnaud Pannier, « Le réseau en Francophonie : levier du multilatéralisme ou outil d’influence au service du discours national ? », Revue internationale des francophonies, 2018, n° 4, disponible sur : https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=697, consulté le 7 août 2022.

10 Velomihanta Ranaivo et Dominique Tiana Razafindratsimba, « Problématiques sociolinguistiques et enjeux de la didactique du plurilinguisme et du contact des langues à Madagascar » dans Velomihanta Ranaivo et Dominique Tiana Razafindratsimba (dir.), Enseigner et apprendre les langues à Madagascar : quelle(s) entrée(s) au XXIème siècle : les actes du séminaire universitaire, Antananarivo, projet Madagascar appui à l'enseignement du et en français (MAPEF), 2014, p. 21-48.

11 Philippe Blanchet, « Nécessité d’une réflexion épistémologique » dans Philippe Blanchet, Patrick Chardenet (dir.), Guide pour la recherche en didactique des langues et des cultures : approches contextualisées, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2011, p. 9-19.

12 État des lieux que nous avons souhaité établir à l’étape du stage, mais qui n’a pu s’y effectuer en raison de contraintes temporelles.

13 François Lentz, « L’oral, pour se dire : remarques sur la communication orale dans les apprentissages en français en milieu francophone minoritaire », Cahiers franco-canadiens de l'Ouest, 2009, n° 1-2, p. 211.

14 Ibid.

15 Sylvie Plane, « Pourquoi l’oral doit-il être enseigné ? », Les Cahiers pédagogiques, 31 août 2015, disponible sur : https://circ-louviers.spip.ac-rouen.fr/IMG/pdf/enseigner_l_oral.pdf, consulté le 13 décembre 2021.

16 Sophie Babault, Langues, école et société à Madagascar : normes scolaires, pratiques langagières, enjeux sociaux, Paris, L'Harmattan, 2006, p. 64.

17 Philippe L’Hôte, « Madagascar et la Francophonie : Un pas de deux mouvementé », Revue internationale des francophonies, 2019, n° 6, disponible sur : https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=956, consulté le 1er février 2022.

18 Claire Riffard, « Le Mouvement littéraire Mitady ny very (à la recherche des perdus) : une ressource fondamentale pour la poésie malgache contemporaine », ‘L'ici et l'ailleurs : Postcolonial Literatures of the Francophone Indian Ocean, 2008, p. 209.

19 Ibid., p. 210.

20 Philippe L’Hôte, loc. cit.

21 « La langue nationale est le malagasy » (article 4, 3e alinéa). « Les langues officielles sont le malagasy et le français » (article 4, dernier alinéa) dans Digithèque de matériaux juridiques et politiques, Constitution de la IVème République, 11 décembre 2010, disponible sur : https://mjp.univ-perp.fr/constit/mg2010.htm, consulté le 2 mars 2023.

22 Vololona Randriamarotsimba, « Relations du malagasy et du français à Antananarivo : de la situation de diglossie au "frangasy" » dans Annick Englebert, Michel Pierrard, Laurence Rosier et Dan Van Raemdonck (dir), Tome III Vivacité et diversité de la variation linguistique, Berlin, Max Niemeyer Verlag, 2012, p. 318.

23 Ibid.

24 Philippe Blanchet, Discriminations : combattre la glottophobie, Paris, Textuel, coll. « Petite encyclopédie critique », 2017, p. 29.

25 Ibid.

26 Erwan Le Pipec, « Diglossie et conflit linguistique, contribution à un vieux débat », dans Henri Boyer (dir.) Pour une épistémologie de la sociolinguistique, Limoges, Lambert-Lucas, 2010, p. 234.

27 Serge Bibauw, « Le français à Madagascar », 2006, disponible sur : https://serge.bibauw.be/madagascar/a-propos/, consulté le 14 février 2022.

28 Dominique Tiana Razafindratsimba, « Le malgache, le français et le variaminanana. Pratiques plurilingues et représentations linguistiques à Madagascar », Revue du réseau des observatoires du français contemporain en Afrique, 2010, n° 25, p. 136.

29 Velomihanta Ranaivo, Plurilinguisme, francophonie et formation des élites à Madagascar (1795-2012). De la mixité des langues, Paris, L’Harmattan, coll. « Espaces discursifs », 2013, p. 110.

30 Adrien Barbier, « La langue française en recul à Madagascar », lemonde.fr, 24 novembre 2016, disponible sur : https://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/11/24/a-madagascar-la-langue-francaise-en-recul_5037231_3212.html, consulté le 1er février 2022.

31 UNESCO, Glossaire, « Langue maternelle », sans date, disponible sur : https://uis.unesco.org/fr/glossary, consulté le 28 mars 2023.

32 Souad Kassim Mohamed, blog « Linguistique et didactique », sans date, disponible sur : https://souad-kassim-mohamed.blog4ever.com/chapitre-1-langue-maternelle-langue-etrangere-et-langue-seconde, consulté le 15 janvier 2022.

33 Ibid.

34 Alexandre Wolff, « Qu’est-ce qu’un francophone ? », dans Bruno Maurer (dir.), Mesurer la francophonie et identifier les francophones. Inventaire critique des sources et des méthodes, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2015, p. 2.

35 Richard Marcoux et Alexandre Wolff, « La langue française dans le monde : géographie et perspectives », Population & Avenir, mars-avril 2019, n° 742, disponible sur : https://doi.org/10.3917/popav.742.0004, consulté le 27 mars 2023.

36 Alexandre Wolff, loc. cit.

37 Richard Marcoux et Alexandre Wolff, loc. cit.

38 Organisation internationale de la Francophonie, « La Francophonie en bref », sans date, disponible sur : https://www.francophonie.org/la-francophonie-en-bref-754, consulté le 23 juin 2021.

39 Organisation internationale de la Francophonie, « Parlementaires et opérateurs », sans date, disponible sur : https://www.francophonie.org/parlementaires-et-operateurs-91, consulté le 20 juin 2023.

40 Patrick Chardenet, « Approches multilingues et francophonie : intercompréhension et interlinguisme », janvier 2008, disponible sur : https://www.researchgate.net/publication/261172823, consulté le 1er février 2022.

41 Jean Musitelli, « Les valeurs de la Francophonie au service de la diversité culturelle », Revue internationale et stratégique, 2008, n° 71, p. 74-75.

42 Jean-Pierre Cuq, Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde, Paris, CLE International, 2003, p. 138.

43 Philippe Meirieu, C'est quoi apprendre, Paris, L'aube, coll. « Les illustrés », 2019, p. 14-15.

44 Jean-Claude Beacco et Michael Byram, Guide pour l'élaboration des politiques linguistiques éducatives en Europe : de la diversité linguistique à l'éducation plurilingue, Strasbourg, Division des politiques linguistiques, 2007, p. 13.

45 Phillipe Perrenoud, La formation des enseignants entre théorie et pratique, Paris, L’Harmattan, 1994, chapitre IX, p. 197-220.

46 Jacqueline Beckers, « Comment amorcer la construction identitaire d’un praticien réflexif par la formation initiale ? », Recherche et formation, 2004, n° 46, p. 65.

47 Louis Ucciani, « La représentation. Entre vérité et mensonge », Sens-Dessous, vol. 14, n° 2, 2014, p. 83.

48 Sandrine Gaymard, « Chapitre 5. La question des pratiques, comportements, et leur place dans l’évolution de la représentation sociale », dans Les fondements des représentations sociales. Sources, théories et pratiques, Paris, Dunod, 2021, p. 159.

49 Cécile Petitjean, « Représentations linguistiques et accents régionaux du français », Journal of Language Contact – VARIA, 2008, n° 1, p. 29.

50 Michel Younès, « L’interculturalité vécue. Repères et conditions pour une expérience réussie », Revue Lumen Vitae, 2015, vol. 10, n° 4, p. 415.

51 Ibid.

52 Jean-Claude Beacco et Michael Byram, Guide pour l'élaboration des politiques linguistiques éducatives en Europe : de la diversité linguistique à l'éducation plurilingue, Strasbourg, Division des politiques linguistiques, 2007, p. 76.

53 Salikoko Mufwene, « Conférence de Salikoko Mufwene », 30 novembre 2022, disponible sur : https://www.canal-u.tv/chaines/lll/conference-de-salikoko-mufwene, consulté le 28 mars 2023.

54 Yves Poisson, La recherche qualitative en éducation, Québec, Presses universitaires de Québec, 1991, p. 15.

55 Philippe Blanchet et Thierry Bulot, Méthodologie de recherche sociolinguistique et sociodidactique du plurilinguisme, sans date, disponible sur : https://docplayer.fr/2154190-Module-methodologie-de-recherche-sociolinguistique-et-sociodidactique-du-plurilinguisme.html, consulté le 21 juin 2021.

56 ENS - Université d’Antananarivo, Dossier pour l'habilitation d'une offre de formation dans le cadre du diplôme licence. Mention Enseignement - apprentissage – didactique des Langues, 2012, Antananarivo, ENS, p. 2.

57 Jacques Leplat, « De l’étude de cas à l’analyse de l’activité », Perspectives interdisciplinaires sur le travail et la santé, Les Amis de pistes, novembre 2002, n° 4, p. 4.

58 Cf. annexe 1

59 Cf. annexe 2

60 Bernard Py, « Pour une approche linguistique des représentations sociales », Langages, 2004, n° 154, p. 7.

61 Claude Gaspard, La retranscription d'un entretien : outils, étapes et exemple, 19 mars 2018, disponible sur : https://www.scribbr.fr/methodologie/retranscription-entretien/, consulté le 27 décembre 2021.

62 Colette Baribeau, « Analyse des données des entretiens de groupe » dans Marta Anadón et Lorraine Savoie-Zajc (dir.), Recherches qualitatives. L’analyse qualitative des données, Québec, Association pour la recherche qualitative, 2009, p. 133-148.

63 Ibid.

64 Richard Marcoux et Alexandre Wolff, « La langue française dans le monde : géographie et perspectives », Population & Avenir, mars - avril 2019, n° 742, disponible sur : https://doi.org/10.3917/popav.742.0004, consulté le 27 mars 2023.

65 « Il existe de nombreuses variantes régionales, mais c’est celle de l’Imerina (région d’Antananarivo) qui a été choisie comme langue officielle, en raison d’une longue tradition d’écriture remontant à la première moitié du XIXe siècle » dans Institut national des langues et civilisations orientales, « Malgache », sans date, disponible sur : http://www.inalco.fr/langue/malgache, consulté le 2 mars 2023.

66 Antoine Compagnon, « Passer d’une langue à l’autre donne des idées nouvelles » dans Fritz Nies (dir.), Europa denkt mehrsprachig / L’Europe pense en plusieurs langues, Tübingen, Narr Francke Attempto, 2005, p. 74.

67 Conseil de l’Europe, « Qui sommes-nous ? », sans date, disponible sur : https://www.coe.int/fr/web/rabat/conseil-de-l-europe, consulté le 14 février 2022.

68 Le Conseil de l’Europe, dans un souci de défense des droits de l’Homme, de la démocratie et de la primauté du droit, recourt à des sensibilisations diverses, mobilisant différents moyens captivants et des volontaires.

69 Richard Marcoux et Alexandre Wolff, « La langue française dans le monde : géographie et perspectives », Population & Avenir, mars-avril 2019, n° 742, disponible sur : https://doi.org/10.3917/popav.742.0004, consulté le 27 mars 2023.

70 Organisation internationale de la Francophonie, Déclaration de Kinshasa, XIVème Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, 13 et 14 octobre 2012, disponible sur : https://www.francophonie.org/sites/default/files/2019-10/SOMMET_XIV_Decl_Kinshasa_2012.pdf, consulté le 17 janvier 2023.

71 Organisation internationale de la Francophonie, Déclaration sur la langue française dans la diversité linguistique de la Francophonie, XVIIIème Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays ayant le français en partage, 19 et 20 novembre 2022, disponible sur : https://www.francophonie.org/sites/default/files/2022-12/Sommet_xviii_Decla_Langue_francaise_Djerba_2022.pdf, consulté le 17 janvier 2023.

Illustrations

Citer cet article

Référence électronique

Jessica Randriamenazafy et Fanomezantsoa Faramalala Rakotoarison Randria, « Éducation interculturelle et francophonie à Madagascar. Les représentations et les pratiques des apprenants », Revue internationale des francophonies [En ligne], 11 | 2023, mis en ligne le 23 juin 2023, consulté le 22 mai 2024. URL : https://publications-prairial.fr/rif/index.php?id=1507

Auteurs

Jessica Randriamenazafy

Jessica Randriamenazafy est doctorante sur la construction de l’identité professionnelle enseignante à l’école doctorale Problématiques de l’éducation et didactique des disciplines (Pe2Di) de l’université d’Antananarivo. Elle intervient depuis 12 ans dans la formation initiale d’enseignants de français de lycée au sein de l’École normale supérieure.

Fanomezantsoa Faramalala Rakotoarison Randria

Fanomezantsoa Faramalala Rakotoarison Randria est doctorante sur la didactique de la langue maternelle à l’école doctorale Problématiques de l’éducation et didactique des disciplines (Pe2Di) de l’université d’Antananarivo. Elle est enseignante de langue maternelle des classes secondaires (collège et lycée) depuis 12 ans et est chargée de communication du projet d’appui à l’éducation de base financé par la Banque mondiale.

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