Lettre de Pierre-André Pourret à Jean-François Séguier, 1781-08-05

DOI : 10.34847/nkl.ba08e6r3 Publique
Auteur : Pierre-André Pourret

[transcription] Narbonne le 5 août 1781

Monsieur

Vous êtes toujours le même, toujours obligeant, toujours prévenant, toujours bon ami. Oh pour cela on peut vous imiter, mais jamais on ne vous surpassera. Je reçus en son temps votre lettre du 24 avec l’apostille du 28 du mois dernier. Vous m’y apprîtes une nouvelle qui me fit bien grand plaisir, l’arrivée de monsieur Dorcy. Cette nouvelle me fut ...d’autant plus agréable que j’avais reçu la veille une lettre de madame Dorcy qui m’apprenait que son mari venait de lui apprendre qu’il était forcé d’aller de suite à Bagnères, et que de Millau il devait être passé en droiture à Toulouse. Voilà qui avait derangé mes projets de plaisir que je m’étais promis de notre entrevue. J’ai eu cependant la satisfaction d’en jouir, mais deux jours seulement et ils ont passé bien vite quoique nous ne nous soyons pas quittés d’un seul instant. Vous pensez bien que notre conversation a beaucoup roulé sur vous. J’ai été bien enchanté d’apprendre d’excellentes nouvelles de votre bonne santé; rien ne viendra jamais la troubler si mes vœux sont exaucés. Monsieur Dorcy est fou de vous, et je l’aime encore davantage pour cela. Je suis bien content que l’ouvrage des papillons peints ait mérité votre approbation. Je suis beaucoup interessé à sa gloire car cet ouvrage qui paraît sur le titre du père Engramelle et de Ernst est beaucoup moins d’eux que de nous et autres associés. Vous en jugerez aisément lorsque vous saurez que Ernst est mort depuis un an et que le père Engramelle ne voit les cahiers que lorsqu’ils sont imprimés. Le père Engranelle n’a jamais rien connu dans le genre. C’est lui cependant qui a fourni le premier discours qui n’est pas le meilleur.
Oh que vous êtes exact ! J’ai reçu vos 36 sols et vos graines. Ces dernières m’ont fait grand plaisir et je vous en remercie de tout mon cœur. Je travaille actuellement pour votre herbier.
Réservez-moi un joli brin de la cassia marylandica avec des graines. La cassia tora grainera aussi chez moi et quelques autres de ce genre. Je crois que votre tuero clusii est plutôt une athamantha qu’une thapsia. Je n’oublierai pas de vous faire part du Fabricius lorsque je l’aurai.
[fol. 158 v] Les plantes sèches que vous avez reçu dans le paquet renvoyé sont en partie de moi comme vous l’avez vu et c’est moi qui vous les donne et qui vous les envoie d’ici car elles n’ont pas été à Lyon. Je crois vous avoir dit qu’il n’y en avait qu’une vingtaine et je crois que j’en doublai le nombre par autant que j’y en joignis des miennes. Je croyais avoir été au-devant de votre surprise en vous l’annonçant dans ma dernière lettre [d’autant] plus que vous aviez bien voulu m’en remercier avant de les avoir reçues.
Conservez-moi je vous pris une place dans votre souvenir et croyez que personne au monde n’est avec plus de dévouement, plus d’attachement et plus de respect,
Monsieur,

Votre très humble et très obéissant serviteur
Pourret

[fol. 159 v] A Monsieur / Monsieur Séguier secrétaire perpétuel de l’accadémie
A Nîmes

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Mots-clés
Botanique
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Citer
Pourret, Pierre-André (2021) «Lettre de Pierre-André Pourret à Jean-François Séguier, 1781-08-05» [Letter] NAKALA. https://doi.org/10.34847/nkl.ba08e6r3
Déposée par Emmanuelle Chapron le 31/10/2021