♦ ♦ ♦ ♦ ♦ MARCEL DIULHI, SERGE CLEMENT ♦ ♦ ♦ ♦ ♦

TRANSMISSION DU PATRIMOINE

ET PRISE EN CHARGE DES PARENTS

ÂGÉS DANS LE SUD-OUEST RURAL

Jusqu'à la fin des années soixante-dix, au clivage sociétés rurales/sociétés industrielles et urbaines correspondait une autre opposition, à l'échelle micro-sociale : la famille étendue était supposée caractéristique des premières et la famille nucléaire présumée spécifique des secondes. Cependant les historiens des populations (Laslett, 1969 ; Ariès, 1971), puis les sociologues (Pitrou, 1977) ont remis en cause ces constructions théoriques. Tout comme il a existé une pluralité de formes familiales préindustrielles, il existe aujourd'hui une grande variété d'échanges intra-familiaux (Gérontologie et Société, 1989) et divers types de familles selon les classes sociales en particulier (Roussel, 1976).

Les travaux de l'INSEE (Marpsat, 1991) montrent l'importance et la diversité des échanges à l'intérieur des familles. Les deux tiers des Français reçoivent un héritage au cours de leur vie, mais « 10 % des successions représentent près de la moitié du patrimoine transmis » et la nature des biens hérités est fort variable. Parents et enfants adultes s'entraident à diverses étapes du cycle de vie : dons ou prêts au moment de l'installation professionnelle ou de la formation du couple, au moment de l'acquisition d'un logement (plus de 60 % des propriétaires récents d'un logement, au milieu des années 80, ont bénéficié d'un don) ou dans des circonstances difficiles. Les échanges de services entre les générations sont nombreux : bricolage, garde d'enfants, travaux ménagers, courses, mise à disposition du réseau de relations en particulier pour l'insertion professionnelle des enfants, vacances des enfants dans

Sociétés Contemporaines (1992) n° 10 (p. 93-109)

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