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Bussy-Rabutin ou la Cour en exil

[article]

Année 1996 24 pp. 57-66
Fait partie d'un numéro thématique : Frontières de la Cour
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Bussy-Rabutin ou la cour en exil

Bussy-Rabutin s'est peint pour la postérité dans la pose de l'exilé. Par la faute d'une coquette déçue qui aurait inséré dans le manuscrit de Y Histoire amoureuse des Gaules des attaques contre des membres de la famille royale, il est d'abord jeté à la Bastille puis exilé dans ses terres en Bourgogne, loin de Paris mais surtout loin du roi et de sa cour. Or, même si, pour démontrer comme il accepte bien son exil, il reprend à son compte plusieurs griefs traditionnels contre les courtisans égoïstes et tellement ignorants des belles lettres «qu 'on ne peut les surpasser sur ce chapitre » (1), il voit dans la cour à la fois le lieu de la faveur et un milieu où l'on apprend «cette routine du monde sans laquelle les meilleures qualités sont insupportables » (2). C'est à la Bastille qu'il entreprend la composition de ses Mémoires : l'écriture de Bussy est encore un acte de courtisan et il n'y a aucun paradoxe à utiliser son témoignage pour appréhender des stratégies mises en œuvre à la cour. La disgrâce constitue l'événement le plus important de sa vie ; les Mémoires, que l'on peut également lire comme une découverte rétrospective, multiplient donc les notations «sur la manière de se conduire à la cour avec les ministres et à la guerre avec les généraux » (3). La correspondance, qui occupe ensuite une part privilégiée de son exil, lui permet de conjurer l'éloignement et l'oubli avant de pouvoir se présenter de nouveau devant le souverain. Ainsi, à la réflexion sur la disgrâce que nourrissent les Mémoires, la Correspondance oppose une stratégie de conquête des faveurs royales fondée sur l'analyse des informations que lui rapportent ses amis. Le souhait de leur auteur de devenir l'historiographe du roi lui prête une perspective historique originale et précieuse.

Au-delà des qualités sociales et littéraires qu'à commencer par Louis XIV, lui ont immédiatement reconnues ses contemporains, cette partie de l'œuvre de Bussy offre un portrait du courtisan sans guère d'équivalent. Il faut revenir avec le mémorialiste sur l'économie de son exil pour démonter les rouages d'une ambition déçue. On comprend alors que sa vision de la carrière du courtisan se démarque nettement de la description reçue du système curial louis-quatorzien. La conception de Bussy éclaire les stratégies qu'il ne cesse de mettre en œuvre pour capter les faveurs royales et dont la relative efficacité permet enfin d'apprécier la validité.

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