SUR QUELQUES SCULPTURES

ANTHROPOMORPHES

DANS LES ROMANS ARTHURIENS

EN PROSE

Nous avons déjà eu l'occasion d'évoquer, au colloque arthurien belge de Corbion en mai 1983, un aspect de la statuaire dans la littérature médiévale que nous considérons comme typiquement arthurien : il s'agissait de l'automate, être coulé dans le métal et doué de mouvement, attesté dans un certain nombre d'œuvres arthuriennes en vers et en prose, la plupart du premier tiers du xme siècle : Première Continuation de Perceval, Perlesvaus, Lancelot en prose, Fergus, enfin version particulière du Tristan en prose conservée dans le ms. Paris, Bibl. nat., fr. 12599 ^

Tous ces romans donnent de la statue animée une interprétation convergente, qui diffère totalement de la conception de l'automate, généralement placé dans un cadre oriental, véhiculée dans le Pèlerinage de Charlemagne, Floire et Blanchefleur et les romans antiques : l'image de métal y relève d'un merveilleux mécanique et inoffensif et son mouvement est à la fois étrange et explicable. L'automate arthurien en revanche est une figure ennemie : c'est un gardien redoutable, généralement armé, que le héros devra affronter

1 . Pour l'analyse et les références précises nous renvoyons à notre article Automates arthuriens, paru en pre-print à Louvain, K.U.L., Departement Literatuurwetenschap, 1985.