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Emmanuel Sieyes, Benjamin Constant et le « gouvernement des modernes ». Contribution à l'histoire du concept de représentation politique

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EMMANUEL SIEYES BENJAMIN CONSTANT ET LE GOUVERNEMENT DES MODERNES Contribution histoire du concept de représentation politique PASQUALE PASQUINO AVANT aborder objet spécifique de cet article le concept de représentation dans la théorie politico-constitutionnelle de abbé Sieyes je vais développer quelques remarques propos de un des textes fondateurs du libéralisme la conférence prononcée par Benjamin Constant en 1819 De la liberté des anciens comparée celle des modernes1

Benjamin Constant et la liberté des modernes

Ce rapprochement entre Sieyes homme de la Révolution et auteur de un des pamphlets les plus radicaux écrits contre Ancien Régime et Constant considéré comme le théoricien de la liberté libérale une double raison être En premier lieu Constant lié amitié avec abbé2 été profondément influencé par lui bien que pour des raisons

orthographe sans accents semble la plus vraisemblable cf Mathiez Albert) orthographe du nom de Sieyes Annales historiques de la Révolution fran aise 1925 487 Je tiens remercier Evelyne Pisier et Luc Ferry ainsi que Michel Troper avec qui ai eu la possibilité de discuter ce texte Je cite partir de édition Constant Collection complète des ouvrages publiés sur le gouvernement représentatif et la constitution actuelle ou Cours de politique constitutionnelle Paris-Rouen Bechet 1820 vol. 7e partie 238-274 Le rapport de Constant avec Sieyes pas encore fait objet une étude On trouve quelques indications dans Bastid P.) Sieyes et sa pensée Paris Hachette 1939 551-552 cf. du même auteur Constant et sa doctrine Paris Colin 1966 148 et suiv également Hofmann E.) Les Principes de politique de Constant Genève Droz 1980 187-193 On peut citer par ailleurs ce jugement de Constant sur abbé Sieyes est un des hommes qui ont fait le plus de bien la France en 89 et qui depuis deux ou trois époques lui ont fait le plus de mal Avec un esprit prodigieux le sentiment il toujours eu il ne pouvait rien communiquer aux autres empêché avoir de influence sinon pour détruire Il rendu immenses services il fallu démasquer et anéantir les classes privilégiées mais dès il est agi établir une organisation quelconque il eût dans sa tête toutes les idées organisatrices et que tout le monde se pressât autour de lui pour les recueillir il toujours été saisi une telle humeur et un tel mépris pour ceux qui offraient il jamais pu se forcer rien leur dire sinon ils devaient penser par eux-mêmes et que ils ne pouvaient pas penser par eux-mêmes ils ne méritaient pas on pensât pour eux Ajoutez cela une préoccupation continuelle de son importance et de ses dangers Il jamais cru aucun parti occupât autre chose que de lui les émigrés conspiraient contre lui étranger Robespierre avait fait tomber quatre-vingts têtes par jour que pour avoir la sienne in Coulmann J.-J.) Réminiscences Paris Michel Levy frères 1869 tome 52 réimpression Genève Slatkine 1973 Cf aussi le portrait de Sieyes écrit par Constant dans ses Fragments des mémoires de madame Récamier in Constant uvres Paris Gallimard 1957 965-966 coll La Pléiade Huit lettres de Constant Sieyes ont été publiées par King et Hofmann dans Annales Constant 1983 89- 110

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