La traduction latine du « De Anima » d' Avicenne
Préliminaires à une édition critique
Quarante-neuf manuscrits aujourd'hui connus contiennent le texte quasi intégral ou au moins une partie importante du De Anima d'Avicenne, ou Liber sextus naturalium, traduit de l'arabe en latin à Tolède au XIIe siècle. Mlle M. -T. d'Alverny a décrit déjà sept de ces manuscrits et prépare la description des autres, en vue d'élaborer un Avicenna Latinus sur le modèle de YAristoteles Latinus (1). L.' Avicenna Latinus fournira un ensemble de données de critique externe sur les manuscrits des oeuvres philosophiques d'Avicenne qui furent traduites en latin. En attendant que la publication en soit achevée, nous avons abordé, du point de vue de la critique interne, l'examen des manuscrits du De Anima dont M1Ie d'Alverny a bien voulu — et nous l'en remercions ici — nous communiquer dès maintenant la liste complète.
Comme étape préliminaire à la préparation d'une édition critique, nous avons étudié, dans tous les manuscrits du De Anima, le texte du premier livre, soit environ la cinquième partie de ce traité. Notre étude aboutit à la constatation du fait suivant : la traduction latine que contiennent les quarante-neuf manuscrits, se présente sous deux formes différentes.
Tout se passe, en effet, comme si cette traduction avait été élaborée par un premier traducteur, puis qu'une révision avait eu lieu, conservant la majeure partie du texte primitif, mais modifiant des mots, des particules, des tournures syntaxiques, parfois des
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Avicenna Latinu» I, dans Archives d'histoire doctrinale et littéraire du moyen âge, t. 28, 1961, pp. 281-316; Avicenna Latinus II. ibidem, t. 29, 1962, pp. 217-233.