LES UNITES GRAPHIQUES DU FRANÇAIS MEDIEVAL MOTS ET SYNTAGMES, DES REPRÉSENTATIONS MOUVANTES ET PROBLÉMATIQUES

Rois sinagons alabarbe grifaigne 1

Mande ses rois ses princes ses cataignes 2

Et il vindrent sans nule demoraigne 3

Illes apiele si-lour dist sa-sanlance 4

Signor dist il gardes moi mon-roiaume 5

Je mouverai lematinet bien tempre 6

A. xx. hommes vaurai cierkier provence 7

Et les valees les puis etles montaignes 8

Puis en irons par-vive force en-france 9

Si imetrai.c.turs alances 10 Prendrons par-force orliens blois et-estampes 1 1

Dient si-homme sinagon or empense 12

Bien passerons nitrouverons defense 13

Se damedex li-vrois pere nen pense 14

Pris iert.G. et-livres atormente 15 Londres, BM, Royal 20 D~XI (f° 203 r° a-b)

Ie moitié XIVe (désigné par Bl)

Roy synagon. ala chiere gryfaigne Mande ses-rois. ses princes, ses chastaignes Et il y-vindrent sanz nule demouraigne II les apele si leur dist sa sequence Seigneurs dist il. gardez moi mon royaume Je moverai. le matinet bien tempre A. XX. M. homes voudrai cerchier provence Et les valees. les desers les montaignes

Pu_is en irons, par vive force en france

Si y menrrons.c.m. turs a-lances

Prenrons par force, orliens. blois. et estampes

Dient ses homes, synagon or empensse Bien passerons, ni trouverons defensse

Se damedieu le vrai pere nen pensse Pris iert Guill. et livre atourmente

Paris, B.N., fr. 24370 (f° 170 v° b - 171 r° c)

Ie moitié XIVe (désigné par B2)

Copiés à la même époque et, semble-t-il aussi, dans le même atelier, ces extraits de deux manuscrits médiévaux ' exemplifient le problème que nous aborderons ici, de ce qui pouvait être unité graphique en français ancien : l'actuel « mot graphique » y était pratiqué (ex. mande ses rois, et les valees Bl 1.2, 8, il les apele, y menrrons B2 1.4, 10...) et ce depuis les plus anciennes représentations écrites à nous être parvenues du français ; mais ce « mot graphique » a toujours été en cooccurrence avec d'autres séquences l'excédant, constituées par ce qui nous apparaît maintenant comme l'agglutination de généralement deux ou trois « mots », rarement plus (ex. lematinet, illes Bl 1.6, 4 alabarbe Bl 1. 1 etles Bl 1.8// etles Bl 1.8, imetraili 1 1.10, ala chiere B2 1.1, empense, atormente Bl B2 1.12,15...)-

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