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In memoriam. Jean-Pierre Labatut

[autre]

Année 1986 5-2 pp. 171-172
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IN MEMORIAM

Jean-Pierre LABATUT 1935-1985

par Madeleine FOISIL

Le 5 juillet 1985, brutalement, Jean-Pierre Labatut nous a quittés au milieu même de ses activités universitaires. La nouvelle inattendue a bouleversé tous ceux qui Fap- prenaient, les laissant presque incrédules. Comment croire que ce compagnon de beaucoup d'entre nous pendant tant d'années, et homme jeune encore, cette personnalité qui avait une telle présence, soudain n'était plus parmi nous ?

Né en 1935, Jean-Pierre Labatut venait d'avoir cinquante ans. Sa carrière universitaire commencée à la Sorbonně comme assistant de Recherche puis de Licence, s'était poursuivie comme maître de conférences puis comme professeur à l'Université de Pau de 1970 à 1980 ; à l'Université de Limoges depuis 1980. Très estimé de ses collègues et de ses étudiants, sa disparition y a provoqué une émotion considérable.

Spécialiste de la noblesse du XVIIe siècle, sa thèse Les Ducs et Pairs de France au XVIIe siècle, soutenue en 1970 a été publiée aux Presses Universitaires de France en 1972 ; elle a été suivie de l'ouvrage de synthèse Les noblesses européennes de la fin du XVIe siècle à la fin du XVIIIe siècle paru en 1978 dans la collection L'Historien dirigée par Roland Mousnier. Son dernier livre Louis XIV roi de gloire achève superbement son œuvre écrite qui a compté aussi de nombreux articles d'une haute qualité érudite.

Jean-Pierre Labatut aura été une figure de l'Université et aussi de la Bibliothèque Nationale, des Archives Nationales qu'il fréquentait avec une assiduité, une fidélité qui ne s'est jamais affaiblie. Il y avait tissé des liens nombreux, divers, exceptionnels.

Il montrait toujours un visage bienveillant, une amabilité souriante et il aura pratiqué un art des relations avec une civilité, une courtoisie qui était du siècle qu'il aimait. Aussi son univers de sympathies, d'amitiés s'élargissait sans cesse. Si je puis me permettre cette expression, tout le monde connaissait Labatut. Il était un causeur infatigable sur le monde qui le passionnait ; l'Université, la Recherche. Il aimait savoir ce qui s'y passait : il interrogeait, il commentait, il écoutait. Il avait le don de s'exprimer : vivacité, volubilité, imagination. Il trouvait des formules incomparables pleines d'esprit qui faisait de sa conversation un divertissement au sens le meilleur du terme. Analyste fin, perspicace, insatiablement curieux, sa sensibilité extrême percevait avec

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