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Le testament de la Seine / The legacy of the Seine

[article]

Année 1990 65-4 pp. 240-250
Fait partie d'un numéro thématique : Villes et fleuves au Japon et en France
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Page 240

Revue de Géographie de Lyon

Vol. 65 / № 4 / 1990 / p. 240 à 250.

LE TESTAMENT DE LA SEINE

André GUILLERME

Professeur à l'Institut Français d'Urbanisme, Université de Paris VIII

1. Le régime ancien

Les Nautes

Chef-lieu d'une ethnie gauloise assiégé par l'empereur romain César il y a un peu plus de 2 000 ans, Lutèce est située comme beaucoup d'agglomérations celtiques à l'emplacement d'un gué, point de passage des cavaliers, piétons, colporteurs ou des rares chariots et surtout dépôt de marchandises fluviales d'amont. Dès la colonisation romaine, les navigateurs apparaissent à Paris comme une riche communauté qui participe au financement des thermes, monument de l'eau domestiquée et point chaud de la vie politique. La Seine est donc un élément fondamental dans l'élaboration de Paris, nom que prend Lutèce à la fin du Ille siècle.

Le terroir des Parish est déjà largement constitué à cette époque. Comme l'a clairement montré Michel Roblin(l), la grande majorité des agglomérations actuelles y sont semées et parmi elles un bon tiers porte un nom lié à l'eau...

Lutèce qui s'étend sur la rive gauche, laisse à la principale île de la Seine quelques temples témoignant d'une certaine sacr alité. Les colonisateurs romains déjà apprécient la qualité de la Seine(2), mais ils font venir des confins de Cachan les eaux nécessaires à leur vie publique, aux thermes dits de Cluny, tandis que les Gaulois parisii préfèrent se baigner dans le fleuve pour s'envelopper de la protection sacrée ou pour s'y sacrifier : la noyade est alors la saisie de l'âme par la principale divinité, la forme supérieure du martyr ou du suicide.

La longue crise économique qui secoue l'Occident dans la seconde moitié du Ille siècle, la montée de l'intégrisme religieux, les révoltes d'esclaves, entraînent le déclin des villes et leur rétrécissement sur la partie du territoire qui a le plus de potentialité religieuse. L'île la plus grande et la plus centrale accueille la cité derrière une longue muraille sacrée des pierres des temples démolis et entourée de la déesse Seine, Sequana. Au Vie siècle encore, les chefs religieux chrétiens émules de l'archevêque de Tours, saint Martin, craignent la sacralité du fleuve et réussissent peu à peu à l'assimiler : les temples dédiés à la déesse Sequana sont détruits ou consacrés par eux à Notre Dame, la Mère devenue vierge au premier concile de Nicée (325) ; la Marne, Materna -i.e. Notre Mère- accueille dans ses îles autant d'abbayes comme l'Yonne, Icauni, qui dispose d'un temple à Auxerre.

Mais le fleuve n'est pas seul à porter cette modeste bourgade de moins de 4 000 habitants (en 862) au rang de capitale. La saisie du pouvoir par le gouverneur -le duc- ayant Paris dans le giron de son administration militaire en est la principale cause. Le duché de Francia couvre au milieu du Xe siècle moins de 10 000 km2 et ses rois préfèrent choisir pour principale résidence une ville comme Etampes, située à équidis- tance des extrémités de la principauté, Orléans et Senlis, assise au bord d'une modeste et calme rivière , la Louette, dont l'eau sert à l'agrément du parc royal aménagé pour l'épouse de Robert le Pieux vers 1015.

Le fleuve capitale

Paris ne devient capitale que dans la seconde moitié du Xlle siècle, lorsque Philippe Auguste conquérant la Normandie

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