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La colonisation italienne en Libye

[autre]

Année 1932 231 pp. 329-330
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La colonisation italienne en Libye 1. — Le développement de la colonisation italienne en Libye est passé par trois phases bien nettes : a) des débuts de l'occupation à 1922 ; b) de 1922 à 1928 ; c) depuis 1928.

a) La première période est presque négative. L'occupation militaire et politique ne semble inspirée que par une idée de prestige, et la mise en valeur économique se ressent du scepticisme des sphères officielles. L'activité colonisatrice est l'œuvre, soit de quelques hommes de foi, comme Emanuele De Gilis, qui fonda l'Office agricole et l'Institut expérimental de SidiMesri, soit de ces éternels mercantis des colonnes militaires, qui transforment leurs gains en achats de terres. A la fin de 1922, les concessions domaniales à but agricole atteignaient une superficie totale de 3 612 ha., dont la vingtième partie à peine est hors de toute contestation. Les lots sont le plus souvent inférieurs à 50 ha. : le décret de 1919, qui limite la durée de la concession à quatre-vingt-dix ans et impose une redevance annuelle, ne témoigne guère d'une ardente volonté de réaliser un peuplement italien.

b) L'avènement au pouvoir de Mussolini inaugure aussitôt une politique coloniale active. On reconnaît la manière fasciste : affirmation de buts grandioses, énergie réaliste et promptitude d'exécution, dans le décret de février 1923, du gouverneur de Tripolitaine. Gomme il ne peut y avoir de colonisation agricole sans terres à distribuer, le décret déclare propriété de l'État toutes les terres de steppe de la mer aux montagnes ; il invoque le droit coranique de domanialisation des terres incultes et admet seulement le principe d'une ndemnité aux indigènes faisant la preuve bien nette d'une vivification de

leur terre. L'Office foncier de la colonie est chargé de la reconnaissance des biens domaniaux ; il va procéder à sa tâche avec une telle activité qu'à la fin de 1930, 200 000 ha. auront été incorporés au domaine.

Les concessions nouvelles sont accordées, soit moyennant une redevance annuelle susceptible de rachat, soit en pleine propriété moyennant paiement de la moitié du prix fixé. Des obligations de mise en valeur sont imposées au concessionnaire .

Les dispositions nouvelles témoignaient de la volonté de mettre en valeur la Tripolitaine. Mais le désir de résultats immédiats fit négliger la sélection des concessionnaires ; l'enthousiasme ne pouvait suppléer au manque d'expérience et de capitaux, qui provoqua la faillite d'un certain nombre de concessions.

c) La visite de Mussolini au printemps 1926 surexcite la fièvre coloniale et prélude aux mesures essentielles prises en 1928, le général De Bono étant gouverneur.

La loi fasciste de juillet 1928 proclame, non plus seulement la valeur économique, mais le rôle démographique et national de la colonisation. Elle est logiquement suivie de l'affectation de crédits officiels à la mise en valeur agricole de la Libye. A la fin de 1930, 15 millions de lires auront été versés aux concessionnaires et colons.

Des mesures juridiques et pratiques complètent la loi. Les terrains domaniaux sont répartis en deux catégories : les meilleurs, prévus pour le peuplement, sont divisés en lots modestes où s'installent des familles de paysans italiens ; les autres sont destinés à des exploitations agricoles, pastorales ou industrielles plus étendues, qui supposent des capitaux importants. Le nou-

1. D'après Alfredo Sinisgalchi, Revue internat, des Produits coloniaux, novembre 1931.

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