Couverture fascicule

Séries longues et conventions d'équivalence

[article]

Fait partie d'un numéro thématique : Conservatisme, libéralisme, socialisme
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 92

S A V O I

R

R

Séries longues et

conventions

d'équivalence

Alain Desrosières

Tout travail statistique repose sur l'hypothèse que des objets peuvent être traités comme équivalents à certains points de vue (des critères), afin de les compter, puis de comparer, dans le temps ou dans l'espace, les totalisations obtenues à partir des classes construites sur ces conventions d'équivalence. L'interprétation des résultats de ce travail suscite fréquemment des objections relatives au réalisme de ces conventions : «Vous avez compté ensemble des choses qui sont en fait très différentes», ou encore : «Les frontières entre vos catégories sont arbitraires»; Tout statisticien a entendu au moins une fois l'une ou l'autre de ces critiques.

Diverses attitudes sont possibles face à ces contestations, selon l'origine du critère de codage qui a présidé à la construction de la classe d'équivalence. Deux cas polaires se présentent. Dans le premier, la convention est avant même l'intervention du statisticien déjà inscrite dans le domaine étudié, par des procédures sociales : l'enregistrement de l'état civil, apparu au XVIe siècle, et fournissant l'âge et le sexe des personnes, en constitue le prototype.

Dans le second cas en revanche, la convention est faite par le statisticien lui-même, créant du discontinu là où la société ne voit que du continu : par exemple, dans la nomenclature des catégories socioprofessionnelles de 1982, le découpage du groupe des agriculteurs exploitants en trois catégories {agriculteurs sur grosses, moyennes et petites exploitations), relève de ce cas. Si le comptage élémentaire des classes est peu contestable dans le premier cas, il l'est plus dans le second, pour lequel le découpage ne se justifie que par les croisements et les corrélations (avec d'autres codages), qu'il permet éventuellement de montrer.

De telles questions ne peuvent manquer de surgir à la lecture du livre très riche d'Olivier Marchand et Claude Thélot : «Deux siècles de travail en France» (INSEE, 1991). Les auteurs

Genèses ç, oct. 1992, p. 92-97 92

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw