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Couverture fascicule

Du bon usage des relations formation-emploi : sur l'apprentissage du métier d'agriculteur

[article]

Année 1984 7 pp. 69-82
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DU BON USAGE DES RELATIONS FORMATION-EMPLOI SUR L'APPRENTISSAGE DU MÉTIER D'AGRICULTEUR

par Patrick Pharo

Partant d'un ensemble d'entretiens avec des agriculteurs sur l'apprentissage et l'exercice de leur métier et sur la place sociale qu'ils occupent, l'auteur montre qu'il est possible de comprendre les motifs

de leurs pratiques d'itinéraires professionnels.

Concluant que la formation gagnerait à être étudiée du point de vue de ses actes constitutifs plutôt que comme entité homogène, l'auteur suggère de renouveler l'approche des relations

entre formations et emplois.

L'une des difficultés auxquelles se heurte généralement l'étude des relations entre formations et emplois réside dans la dimension temporelle, et non pas seulement structurelle, des phénomènes qu'elle cherche à objectiver. En fait, ce problème recouvre une difficulté encore plus fondamentale qui tient au fait que les relations entre formations et emplois renvoient en réalité à des pratiques d'acteurs qui découlent d'une réinterprétation constante de leurs temporalités passées et à venir. L'ambition du présent article sera précisément de montrer, à partir d'un exemple particulier, que ces pratiques d'acteurs déterminent, pour toute entreprise d'étude ou de gestion des relations entre formations et emplois, une plage d'incertitude rigoureusement irréductible.

L'argumentation que j'utiliserai se présente sous deux aspects : une argumentation empirique qui constituera le corps de l'article et qui s'appuie sur une étude qui vient de s'achever au CEREQ au sujet de l'apprentissage du métier d'agriculteur (Pharo 1983). Cette étude a consisté à recueillir, dans trois départements, vingt-six récits de vie émanant d'agriculteurs choisis dans une tranche d'âge de trente à quarante ans, selon un éventail de formations s'étalant de la fin de la scolarité obligatoire jusqu'au diplôme d'ingénieur agronome. Mais le passage d'observations faites auprès d'une population qui présente des caractères très spécifiques (les agriculteurs sont des entrepreneurs individuels et non pas des salariés, ils font connaissance avec leur futur univers professionnel dès l'époque de leur socialisation familale, etc.) à des considérations de caractère plus général, ne peut se faire qu'en fonction d'une argumentation logique qui, présente au cours de l'exposé, devra néanmoins être précisée à la fin de l'article.

Le présent article vise principalement à décrire quelques-unes des méthodes qui sont utilisées par les agriculteurs pour rendre compte, dans le cadre d'un entretien provoqué, de leur histoire et de leur place sociale, bref, pour donner leur propre version « sociologique » de la relation emploi-formation, du point de vue qui les concerne. Lorsque quelqu'un vous raconte l'histoire de son apprentissage professionnel, vous pouvez certes essayer d'inclure les informations qu'il vous donne dans un tableau « objectif » des déterminants sociaux, culturels, familiaux, scolaires... de cet apprentissage et de cette insertion professionnelle. Mais ce faisant, vous perdez de vue les raisons pratiques pour lesquelles ces informations ont pu vous être données, dans la forme où elles l'ont été, et vous négligez également l'efficacité sociale de ces raisons dans la pratique professionnelle de l'intéressé. En revanche, si l'on prend en considération le fait même que les intéressés disposent de certaines raisons pour valider et légitimer leur mise en place sociale (Pharo 1982), il devient possible de pomprendre, au sens de Max Weber (Weber 1922(a) et 1922(b)), les motifs de certaines pratiques et itinéraires professionnels qui, sans cela, auraient toutes chances de demeurer opaques.

Prenant ainsi le parti de comprendre les raisons invoquées par les agriculteurs pour valider et légitimer les relations entre l'apprentissage de leur métier et l'exercice de ce métier, on s'efforcera d'abord de décrire, dans une première section, certaines particularités de ce qu'on pourrait appeler des « sociologies paysannes de l'éducation ». On essaiera ensuite de dégager quelques caractéristiques de ces « sociologies » en montrant qu'elles relèvent à la fois des circonstances sociales et locales qui justifient leur émergence, des systèmes de savoirs

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