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L'intéressement en France : allégement du coût salarial ou incitation à l'effort ?

[article]

Année 1992 257 pp. 35-44
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SALAIRES

L'intéressement en France : allégement du coût salarial ou incitation à l'effort ?

Pierre Cahuc et Brigitte Dormont *

L'intéressement consiste à relier la rémunération individuelle aux performances de l'entreprise. Pendant longtemps les économistes n 'y ont vu qu 'un moyen d'améliorer la productivité du travail. Mais, en 1984, Martin Weitzman a suggéré que le partage du profit pourrait augmenter considérablement l'emploi et la production sous deux conditions : être mis en place au niveau macroéconomique et correspondre à une diminution de la part du salaire, hors intéressement.

En France, les mécanismes décrits par M. Weitzman pour augmenter l'emploi n 'ont pas joué. En effet, l'intéressement n 'a pris son essor qu 'avec l'ordonnance de 1986, laquelle interdit une diminution du salaire lors de l'introduction de l'intéressement. De ce fait, à la fin 1989, on observe que les salaires, hors prime, ne sont pas moins élevés dans les entreprises qui pratiquent l'intéressement.

En revanche, les entreprises industrielles qui mettent en oeuvre l'intéressement sont plus performantes que les autres en matière de productivité et de croissance. Dans le cas français, l'intéressement doit donc être analysé comme une incitation à l'effort pouvant conduire à des gains de productivité.

*Pierre Cahuc est professeur à l'Université de Paris I et fait partie du MAD (Macroéconomie et Analyse des Déséquilibres). Brigitte Dormont est professeur à l'Université de Paris X et fait partie de REXECODE.

Cette étude a été réalisée au sein de REXECODE et a bénéficié d'un financement du Commissariat Général du Plan. Les auteurs remercient le ministère du Travail, de l'Emploi et de la Formation professionnelle ainsi que le ministère de l'Industrie et du Commerce extérieur de leur avoir communiqué les données de l'Enquête Intéressement et de l'Enquête Annuelle d'Entreprises.

Jusqu'à une période récente, les économistes qui conseillaient de favoriser l'intéressement des salariés aux résultats de l'entreprise se limitaient à soutenir qu'un tel mode de rémunération permettait d'améliorer la productivité du travail. En effet, l'intéressement est souvent considéré comme un moyen d'inciter les salariés à participer activement aux objectifs de l'entreprise. Cependant, en 1984, M. Weitzman [1] a proposé une autre orientation du débat relatif aux conséquences du partage du profit. L'idée de M. Weitzman consiste à interpréter les effets du partage du profit non pas en insistant sur ses conséquences sur la productivité du travail, mais en montrant que la modification des règles de rémunération du travail, en influençant les comportements d'embauché des entreprises, est susceptible d'augmenter considérablement l'emploi et la production, et donc de résoudre le problème du chômage.

Les nombres entre crochets renvoient à la bibliographie en fin d'article.

Intéressement, productivité et emploi : une approche théorique

L'intéressement consiste à relier la rémunération individuelle aux performances de l'entreprise. Ace titre, il concourt à impliquer les salariés dans le processus de production. Néanmoins, ce caractère incitatif de l'intéressement est souvent remis en cause dans la mesure où chaque salarié a une influence d'autant plus faible sur les performances de l'entreprise que la taille de l'entreprise est importante. L'intéressement entraîne un phénomène de dilution qui peut annihiler son efficacité : si chaque salarié doit partager le rendement de son effort avec tous les autres salariés de l'entreprise, il y a de fortes chances pour que la rétribution de son effort soit en définitive trop faible pour être incitative. Chaque salarié est donc tenté de se comporter comme un resquilleur (free rider) en comptant sur les efforts de ses collègues. Pour cette raison, il semble que des systèmes

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 257, SEPTEMBRE 1992

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