ETUDES ET DOCUMENTS
Culture ou environnement ? Les variables environnementales
et la désertion scolaire chez les Amérindiens québécois
François Larose*
Introduction
L'échec et la désertion scolaire sont des phénomènes particulièrement fréquents en milieux amérindiens canadiens et québécois. Ainsi, en 1988, 77,9 % des autochtones canadiens de plus de quinze ans avaient abandonné l'école avant de terminer une scolarité secondaire (gtei, 1985; Larose, 1988a; meq, 1985). Dans certaines réserves occupées par des bandes1 de la zone subarctique, la proportion des enfants en âge de fréquentation scolaire qui termine une scolarité secondaire ne dépasse guère 18 % des effectifs.
Plusieurs hypothèses ont été formulées afin d'expliquer ce phénomène qui perdure depuis plus de vingt ans malgré une multitude d'interventions portant tant sur la structure de l'enseignement que sur les contenus des programmes dispensés aux clientèles amérindiennes. L'ensemble des hypothèses formulées reposait sur le postulat de l'existence d'une méta-variable culture dont une composante principale serait source unique du problème. En conséquence, l'action des intervenants sur une variable indépendante déterminée (composante principale) permettrait, en principe, l'amélioration quasi immédiate de la situation scolaire des autochtones.
* Professeur, Faculté d'éducation, Département d'enseignement au préscolaire et au primaire, Université de Sherbrooke.
1. Bande amérindienne : entité administrative décrivant l'ensemble des individus inscrits auprès d'une unité administrative reconnue par le ministère des Affaires indiennes et du Nord.
ENFANCE, Tome 47, n° 3/1993, p. 317 à 332
