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LA LAISSE MONORIME

DES CHANSONS DE GESTE.

Malgré les beaux travaux qui ont été faits dans ces derniers temps sur les origines de l'épopée française, il reste encore à étudier un certain nombre de points, qui ne sont pas sans importance pour une vue plus nette et une compréhension plus exacte de ces origines. Bien que la laisse monorime forme le caractère distinctif de la versification des chansons de geste, les questions qui peuvent s'y rattacher semblent jusqu'à présent avoir moins attiré l'attention des érudits, que les questions relatives aux vers qui composent cette laisse, considérés isolément. Je voudrais simplement aujourd'hui soumettre sur ce point à nos lecteurs quelques réflexions et quelques rapprochements qui me sont venus à l'esprit.

Le système monorime peut être considéré comme une forme essentiellement populaire. Nous le trouvons dans un grand nombre des chansons ou cantilènes qui se chantent encore dans nos campagnes ou nos ateliers. J'en citerai deux exemples denature bien diverse, mais l'un et l'autre empruntés au recueil dont s'est récemment enrichi le département des manuscrits de la Bibliothèque nationale1.