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Chronique des fouilles et découvertes archéologiques en Grèce en 1957, introduction

[liminaire]

Ud originale

Année 1958 82 pp. 644-645
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CMOMQUE DES FOUILLES ET DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES EN GRÈCE

EN 1957

(PLANXHES XLVIII-LII)

Que l'on s'en félicite ou que l'on s'y résigne (1), la Grèce archéologique est entrée dans l'ère du tourisme et de l'anastylose.

Anastylose ou anastèîose — les deux orthographes ont leurs partisans — , le mot fait partie, depuis quelques lustres, de notre jargon. Équivoque dans son étymologie, il l'est aussi dans son emploi et correspond, en fait, à des travaux d'entretien, de présentation, de consolidation aussi bien que de «relèvement», de restauration. Leur importance apparaît, d'année en année, dans cette Chronique. L'aspect de plusieurs monuments, byzantins surtout, mais préhistoriques et classiques aussi, a été transformé : tels le Parthenon, les Propylées, le temple d'Aphaia à Égaie, l'enceinte de Mycènes, etc.

Dans une certaine mesure l'anastylose donne satisfaction au tourisme, élément essentiel de l'économie grecque. L'espèce touristique, devenue plus nombreuse, est aussi plus exigeante; elle apprécie peu les ruines couchées. Les agences de voyage ont besoin pour leurs cars de routes larges et de parcs à voitures spacieux (d'où, entre l'auberge de la Belle Hélène et Mycènes, l'élargissement qui a fait disparaître ■ — provisoirement, espérons-le — deux magnifiques haies de lauriers roses). Un autre phénomène intéresse plus directement l'archéologie : les sites eux- mêmes sont, d'année en année, aménagés pour la commodité des voyageurs et des promeneurs : et des pierres antiques sont parfois utilisées pour l'installation de sentiers, d'escaliers, d'exèdres ; naturellement le choix se porte en principe sur des éléments neutres ; mais où s'arrête et où commence l'importance archéologique d'un bloc antique? Parcourant l'admirable voie (avenue, puis sentier) qui serpente et qui monte par l'église de Saint-Démètre-Loumbardiaris jusqu'au tombeau de Philopappos, chaque fois que j'aperçois une moulure antique encastrée dans une des

(1) Ou bien qu'on le deplore : voir par exemple Le soir tombe, article d'Achille Carlier, Premier Grand Prix de Rome, dans sa revue Les Pierres de France, Publication pour la défense des anciens monuments, bulletin complémentaire trimestriel, octobre 1957. Il suffira de citer les premières lignes : « Sous l'accablement du sort effroyable qu'ont réservé aux monuments de France les années que nous vivons, devant les catastrophes majeures qui s'accumulent partout, des villages aux villes et jusqu'au gable de Reims, et jusqu'aux tours de Notre-Dame, ... un appel irrésistible m'a poussé à revoir la Grèce. La triomphante lumière des «ruines » intactes ! J'y ai passé autrefois jusqu'à cinq mois de suite, mois radieux de joie sans mélange. Cette année, j'ai pu lui réserver sept semaines. J'ai revu quelques lieux de Grèce. J'ai retrouvé, toujours prête à jaillir, la joie d'autrefois. Il était encore temps. Mais il n'était que temps, et grand temps ». On lira avec intérêt le texte véhément d'A. Carlier. La polémique n'est pas moins \ive dans la presse grecque. La critique s'y exprime souvent sans aménité. Une fois faite la part de l'incompétence et de la passion, tout n'est pas à négliger dans ces querelles, dont la bibliographie serait longue.

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