Couverture fascicule

Enseigner les « indoctes », vulgariser la médecine

[article]

Année 2012 8 pp. 141-154
Fait partie d'un numéro thématique : Les textes scientifiques à la Renaissance.
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SEIZIÈME SIÈCLE 8 / 2012 p. 141-154 évelyne bERRIot-SaLVadoRE / université de Montpellier

EnSEIGnER LES «IndoCtES » , VuLGaRISER La MédECInE

e latin est au XVIe siècle la langue de l’enseignement académique, comme celle de la diffusion des sciences et il le restera pour longtemps encore1. Pourtant les publications en langue française, à partir des années 1530, occupent un nouvel espace à la mesure des évolutions que connaissent les professions médicales et le marché du livre2. Si les Facultés de Médecine veulent garder le monopole du savoir, elles veulent aussi apparaître comme le garant d’un art que les praticiens mettent bien souvent à mal par ignorance. Les médecins qui publient en français peuvent, pour légitimer leur démarche, faire appel à un argumentaire bien éprouvé dans les «premiers combats pour la langue française » : sur les pas des Grecs et des Latins, ils s’expriment, comme eux, dans leur langue maternelle qui n’a rien d’autre à envier aux langues anciennes que cette richesse que seul l’usage permet d’acquérir3. Cependant, ils doivent aussi justifier la divulgation des savoirs médicaux, face à ceux qui y voient une dangereuse atteinte à la dignité de la science. Sans doute, le Moyen Âge finissant a-t-il vu déjà la publication d’ouvrages médicaux et chirurgicaux en vernaculaire, comme la Chirurgie de Guillaume de Salicet ou celle de son élève Lanfranc de Milan, comme la Grande chirurgie

de Guy de Chauliac ou le Lys de médecine de Bernard de Gordon. Parallèlement à ces grandes synthèses qui sont imprimées dès la fin du XVe siècle, nombre de publications peuvent se réclamer d’une tradition charitable que perpétuent livres de recettes et Régimes de santé. C’est ainsi que se présente l’entrenement de vie du médecin de François 1er, Jean Goevrot, écrivant à la demande d’une dame soucieuse de soulager les pauvres malades4 ; beaucoup

1 Voir Sciences et langues en europe, sous la direction de R. Chartier et P. Corsi, Paris, Centre Alexandre Koyré, 1996.

2 Voir notre introduction à La littérature médicale française du XVie siècle dans la bibliothèque numérique medic@ (http :// www. bium. univ-paris5. fr/ histmed/ medica. htm).

3 Voir Premiers combats pour la langue française, Introduction, choix et notes de C. Longeon, Paris, Le livre de poche classique, 1989 ; M. Kozluk, L’esculape et son art à la Renaissance. Étude sur le discours préfaciel dans les ouvrages français de médecine 1528-1628, Thèse de Doctorat de l’Université de Tours et de l’Université de Lödz, 2006, en particulier, p. 127-159, et A. Carlino, Introduction à Vulgariser la médecine. Du style médical en France et en italie, Genève, Droz, 2009, p. 9-31.

4 Lentretenement de vie, summairement compose par maistre Jehan Goevrot docteur en medecine, et medecin du treschrestien Roy Françoys premier de ce nom, Lyon, Thibaud Payen, ca. 1530, f° A1v°. «Aux Lecteurs : Pour le subside, ayde et secours des pouvres, je humble medecin desirant de tout mon povoir obeir au bon plaisir et voulente de ma Dame ay mis compendieusement en escript par ordre en langue françoyse la nature de chascun corps humain » .

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