Laboratoire de Psychologie expérimentale de la Sorbonne
L'ANTICIPATION DE STIMULUS RYTHMIQUES
VITESSE D'ÉTABLISSEMENT ET PRÉCISION DE LA SYNCHRONISATION
par Paul Fraisse1
La synchronisation de nos gestes à des stimulus répétitifs est un phénomène si banal qu'il ne nous étonne plus assez. L'enfant d'un an se balance au rythme de la musique et, dès 3 ou 4 ans, il est capable d'accompagner de frappes les battements d'un métronome (Fraisse, Pichot, Clairouin, 1949) ; les armées défilent aisément au pas cadencé, au rythme de la musique.
Dans chaque cas, la synchronisation est possible de telle sorte que la commande motrice anticipe l'arrivée du son et rend possible la simultanéité de la réponse et du stimulus.
Dans quelles conditions s'établit cette commande motrice, avec quelle précision fonctionne-t-elle ? Nos recherches voudraient répondre à ces deux questions.
Première recherche
1. Toutes ces expériences ont été réalisées avec le précieux concours de Cl. Voillaume.
2. Nous appelons cadence la répétition de stimulus simples à intervalles isochrones (ex. : battements d'un métronome) et rythme la répétition régulière de structures temporelles (ex. : rythme ïambique).
I- Comment s'établit la synchronisation
Deux situations peuvent se présenter. Ou bien nous entendons la cadence ou le rythme2 avant d'exécuter un mouvement. Nous pouvons dans ce cas, semble-t-il, réaliser des mouvements synchrones dès le début. C'est le cas d'une troupe qui démarre sur un rythme de marche. L'anticipation existe dès l'abord. Mais avec quelle précision ?
Le second cas est celui où le sujet doit essayer de suivre les