Plan

Chargement...

Figures

Chargement...
Couverture fascicule

Le soukouss des Zaïrois en Europe

[article]

Année 1995 1191 pp. 42-47

restrictedrestricted Cet article contient des illustrations pour lesquelles nous n'avons pas reçu d'autorisation de diffusion (en savoir plus)

Avant de procéder à toute mise en ligne, les responsables des revues sollicitent les auteurs d'articles et d'illustrations pour obtenir leurs autorisations. Dans cet article, la personne disposant des droits sur les illustrations a dû refuser la diffusion libre et gratuite de son travail. Nous avons donc apposé des masques permettant de dissimuler l'illustration (et donc de satisfaire la demande de l'ayant droit) et de laisser un accès libre au texte de l'article.

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 42

LE SOUKOUSS DES ZAÏROIS EN EUROPE S£3ue

le soukouss a longtemps été prépondérant sur le continent africain, s'est installée sur les ondes occidentales. Les musiciens zaïrois ont commencé à s'expatrier en Belgique dans les années 60 et en France à l'aube des années 80 où, dans le plus grand dénuement , ils affrontent, pour la plupart, une longue traversée du désert. Itinéraire de quelques-uns de ces artistes qui, malgré le professionnalisme de certains d'entre eux, rencontrent des difficultés pour percer dans l'Hexagone.

par Achille NGOYE

Journaliste, auteur de Kin-La-Joie, Kin-La-Folie, L'Harmattan, coll. «Encres noires», 1993.

La musique zaïroise est la plus ancienne expres¬ sion urbaine des rythmes de l'Afrique noire. Connue à ce jour sous le nom de soukouss, mot qui évoque la "secousse" déchaînée par sa cadence sac¬ cadée, elle se particularise par le sebene, la partie instrumentale au cours de laquelle le lead-guitare met sa virtuosité en valeur. Outre cette particularité, l'orchestre de type soukouss aligne un deuxième guitariste (mi-solo), dont le rôle consiste à habiller les silences existant entre la première guitare et la rythmique.

Les pionniers de ce genre de musique, également appelé rumbaodemba pour son rythme entraînant, débarquaient à Kinshasa des quatre coins de l'Afrique centrale pour jeter les bases, dès la fin de la Seconde Guerre mondiale, d'une musique supra¬ nationale. Polka piquée, high life, merengue, rythmes latinos furent cuisinés à la sauce ara¬ chide, non sans subir l'empreinte due à la diversité ethnique des exécutants. Grâce à ce caractère cos¬ mopolite, la capitale zaïroise offrit à l'Afrique indé¬ pendante (1960) un hymne à sa souveraineté retrou¬ vée. De Dakar à Brazzaville, la prise en main du destin national fut fêtée au pas de l'irrésistible Indé¬ pendance cha-cha-cha, une œuvre magistrale de "Grand" Kallé et son "Immortel" African Jazz. Preuve de la prépondérance de sa musique sur le continent, Kinshasa divisa celui-ci en deux camps ; celui des inconditionnels de "docteur" Nico, le "dieu de la guitare", et celui des supporters de Franco Luambo, son concurrent et "sorcier de la guitare".

Le one-man-show du "seigneur" Rochereau Tabu Ley à l'Olympia (Paris, 1970), le premier qu'un artiste négro-africain ait livré dans ce sanctuaire de la musique, consacra la primauté du son kinois, tout en répercutant les battements du tam-tam hors de la savane. Quatre ans après, la "tantine" Abêti Masikini montait sur les planches du Carnegie Hall de New York, déblayant le terrain aux chanteuses en herbe, griottes et autres divas méconnues du continent noir.

Ces prouesses procédaient d'un travail de longue haleine, exécuté dans un environnement pour le moins propice. L'Etat zaïrois, pour des raisons évi¬ dentes de propagande, sponsorisait les têtes d'affiche en vue, tandis que des mécènes locaux, en général des hommes d'affaires et des dinosaures du régime, se disputaient les largesses à accorder aux artistes. Jusqu'à ce que le pouvoir, étendant ses ten¬ tacules sur tous les secteurs de la vie nationale, transforme le fer de lance de la musique africaine en vil laudateur de son système.

Bousculé depuis par les musiques nationales qui surgissent çà et là en Afrique, le soukouss piétine. Il a renoncé à son règne sans partage sur les hit-parades, mais son répertoire fait toujours la diffé¬ rence tant sur les radios que dans les boîtes de nuit africaines, et ses meilleurs interprètes parcourent le monde. Premiers artistes africains en Colombie, en Australie ainsi que dans l'ex-bastion de l'apartheid (Kanda Bongo Man, 1991), les tenants du soukouss sont également les premiers à fouler le sol finnois et estonien (Tabu Ley, 1994). Sans réaliser la portée exacte de ces déplacements.

42

HOMMES & MIGRATIONS

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw