RECHERCHES TECHNIQUES SUR DES BRONZES DE GAULE ROMAINE par M. PICON, S. BOUCHER, J. CONDAMIN
Les recherches sur la technique antique des bronzes ont été jusqu'ici restreintes par le fait que l'on a souvent hésité à soumettre des objets considérés à divers titres comme précieux à des examens qui pouvaient en compromettre l'intégrité. Les méthodes modernes permettent de réduire au maximum les risques dans ce domaine, et les analyses de bronzes antiques se sont multipliées ces dernières années. Mais la dissémination de ces études, d'une part, leur limitation à de très petits groupes d'objets, d'autre part, ont réduit la portée des constatations que seule une étude de quelque ampleur peut proposer.
D'heureuses circonstances nous ont permis d'envisager une telle étude : M. J. Ruf, Conservateur du Musée de Vienne et M. A. Audin, Conservateur du Musée gallo-romain de Fourvière ont bien voulu mettre à notre disposition le matériel antique dont ils disposaient. Il nous a été possible, grâce à eux, d'analyser une centaine d'objets, dont certains ont été soumis à plusieurs prélèvements. Les résultats, pour positifs qu'ils soient, ne sont encore qu'un point de départ pour des études plus vastes. Toutes les questions qui se sont présentées ne sont pas abordées ici, pas plus que ne peuvent être encore résolus tous les problèmes qui se posent. Cette étude est donc une première étude, que d'autres résultats viendront enrichir et compléter.
Les bronzes antiques analysés ont été choisis dans des registres aussi variés que possible : statues, statuettes, vases, patères, miroirs, etc. Le matériel dont disposent les musées de Vienne et de Fourvière comprend un certain nombre d'objets étrusques d'importation antique ou moderne ; quelques-uns ont été examinés ; ils couvrent dans le temps une vaste période, puisque le plus ancien date du vne siècle avant J.-C. et le plus récent du ne siècle. Mais c'est aux objets romains et gallo-romains que nous nous sommes jusqu'ici plus particulièrement intéressés ; ils sont également dispersés dans le temps mais datent pour la plupart des 11e et me siècles après J.-C. Parmi eux se trouvent quelques pièces inspirées des créations gréco-alexandrines mais très probablement dues à des artistes italiens.
L'origine des objets d'époque romaine pose un problème important. Ont-ils été fabriqués en Gaule et plus précisément dans la région de Vienne-Lyon ? Dans ce cas, ils pourraient correspondre à des techniques locales différentes des techniques italiennes.
