Couverture fascicule

La naissance du culte de Boris et Gleb

[article]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 29

Andrzej POPPE

La naissance du culte de Boris et Gleb*

Le 15 juillet 1015 s'éteignit le souverain de la Russie, celui qui avait introduit le christianisme dans le pays, le prince Vladimir Ier. Conformément au droit successoral, l'héritier du trône était l'aîné de ses fils vivants, Svjatopolk. Cependant, aussitôt après la mort de Vladimir, des rivalités éclatèrent entre ses fils au sujet de Kiev. Les luttes des prétendants, qui durèrent jusqu'en 1019, aboutirent à la défaite de Svjatopolk et à la victoire de Jaroslav, celui-là même qui est entré dans l'histoire avec le surnom de « Sage », et dont la fille Anne épousa, vers 1050, le roi de France Henri Ier. Parmi les victimes de ces troubles se trouvaient deux des fils cadets de Vladimir, Boris et Gleb. La tradition, telle qu'elle est conservée, souligne leur soumission inconditionnelle à leur frère aîné, le souverain légitime de Kiev, Svjatopolk, rend ce dernier responsable de leur meurtre, et fait de Jaroslav le vengeur de ses deux frères innocents assassinés. Toutefois l'histoire de cette période, qui nous est rapportée sous un vêtement hagiographique, soulève plus d'une question. La mère de Boris et Gleb aurait été bulgare, tandis que leurs prénoms chrétiens Romain et David justifient l'opinion selon laquelle ils auraient été les fils d'Anne, la princesse byzantine que Vladimir avait épousée en 988, fille porphyrogénète de l'empereur Romain II et sœur de Basile II. Il ressort d'un passage de la Chronique de l'évêque Thietmar de Mersebourg, achevée en 1018, que Vladimir en mourant confia son héritage à deux fils, alors que Svjatopolk, inculpé de complot contre son père, était gardé en prison (lib. VII, 72-73). Puisque Jaroslav, qui détenait alors Novgorod, s'était lui aussi brouillé avec son père pour avoir refusé en 1014 de payer le tribut coutumier à Kiev, il est sûr qu'il n'était pas l'un des deux fils que Vladimir avait choisis comme successeurs. Aussi peut-on, en principe, supposer qu'il s'agit de Boris et Gleb. Cela expliquerait leur sort et finalement leur mort lors des troubles dynastiques que suscita le décès de Vladimir. Ces deux rejetons, peut-être de sang impérial, même s'ils ne tentèrent pas d'obtenir par les armes les droits que la volonté de leur père leur conférait, ont pu être considérés par leurs autres frères comme de dangereux prétendants au trône. Bien que la tradition attribue sans ambiguïté à Svjatopolk leur mise à mort, dans les travaux récents on soupçonne de ce meurtre le vainqueur final de la lutte, Jaroslav. Quoi qu'il en soit, l'histoire de ces dramatiques conflits autour du trône de Kiev n'a pas encore reçu, jusqu'à présent, d'explication claire et satisfaisante. La raison de cet état de choses réside dans les résultats, hautement controversés, remplis de contradictions et s 'excluant réciproquement, auxquels a abouti la critique historique des sources existantes.

* Je tiens à exprimer mes chaleureux remerciements à mes savants collègues et amis MM. Christian Hannick (Munster) et Wladimir Vodoff (Paris) qui ont bien voulu assumer la charge de la traduction de cet article.

29

doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw