1. Jules Ravenel, Lettres du cardinal Mazarin à la reine, à la princesse palatine, etc., Paris, 1836 {Société de l'histoire de France) ; Adolphe Chéruel et Georges d'Àvenel, Lettres du cardinal Mazarin, Paris, 1872-1906, 9 vol. {Collection de documents inédits; voir particulièrement les tomes VI à IX) ; Victor Cousin, Madame de Hautefort, 2e éd., Paris, 1868, p. 393-404 (lettres de la reine). A. Chéruel, Histoire de France sous le ministère de Mazarin, Paris, 1882, 3 vol. (lettres de la reine publiées chronologiquement dans les appendices de chaque tome). Ces deux éditions des onze lettres autographes de la reine, où se sont glissées quelques erreurs de lecture et qui ne tiennent pas compte des sceaux emblématiques que nous étudions ci-dessous, ne dispensent pas du recours aux originaux, conservés à la Bibliothèque nationale dans le ms. Clairambault 1144, fol. 89-100. Une autre lettre de la reine, dont l'original a disparu depuis, a été publiée par Charles-Marie Wal- ckenaër, Mémoires touchant la vie et les écrits de Marie de Rabutin- Chantai, ... marquise de Sévigné, t. III, Paris, 1845, p. 471-472. Chronologiquement, ces douze lettres vont de 1653 à 1660. C'est dire l'étendue des destructions, puisqu'il y eut des périodes où Anne écrivait tous les jours à Mazarin, comme il ressort des lettres conservées. De celles qui ont disparu nous ne connaissons que ce que Mazarin lui-même en dit à l'intéressée et parfois à d'autres (mais dans ce cas en termes très généraux). Il semble avoir été, quant à lui, un correspondant un peu moins assidu, du moins vers la fin de sa vie, et il lui arriva même alors de s'irriter que la reine lui réclamât constamment des lettres (voir notre ouvrage, Anne d'Autriche, mère de Louis XIV, Paris, 1980, p. 368). Pendant son exil il accueillait au contraire ces plaintes avec joie et reconnaissance et promettait d'écrire « tous les trois ou quatre jours » (lettre à la reine du 20 décembre 1651, éd. Ravenel, p. 451).