LES SOCIÉTÉS POPULAIRES

DANS LE DÉPARTEMENT DE PARIS

SOUS LA RÉVOLUTION

Un des traits marquants de la vie politique parisienne à l'époque révolutionnaire fut le prodigieux développement et la vitalité des sociétés populaires (1). Trois grandes vagues de créations rythment le mouvement, amorcé dans la capitale en 1790 par la fondation de trois sociétés : celles des sections de la Bibliothèque, de Sainte- Geneviève et des Thermes-de-Julien. C'est sous l'impulsion des Cordeliers que se créent une dizaine de sociétés fraternelles au printemps 1791 : dispersé dans le centre, rive droite, le mouvement touche principalement les sections de la rive gauche, attestant de l'influence de la Société des Amis des Droits de l'Homme et du Citoyen: ce sont, autour de la section du Théâtre Français, celles de La Fontaine-de-Grenelle, de la Croix-Rouge et de Notre-Dame. A la fin de l'année 1791, un quart des sections parisiennes possèdent une société.

Avec une vingtaine de créations de l'été 1792 à l'été 1793, le réseau des sociétés devient plus dense dans le centre, rive droite, et s'étend aux faubourgs Grange-Batelière, Poissonnière et du Temple ; avec l'implantation de sociétés dans les trois sections du faubourg Saint-Marcel et dans les quartiers du Luxembourg et des Invalides, le réseau des clubs populaires s'étend à toute la rive gauche. C'est la suppression de la permanence des sections, en septembre 1793, qui entraîne la vague la plus massive de créations sectionnaires : la moitié des sociétés parisiennes se forment à l'automne 1793 ; au début de l'an II, toutes les sections possèdent au moins une société ; quelques-unes ont même deux clubs rivaux,