Léon DUBREUIL
UNE AMIE D'HENRIETTE RENAN SOPHIE ULLIAC-TRÉMADEURE
Tout à la fin de ses Souvenirs d'une vieille femme (1). Sophie Ulliac-Trémadeure, qui dirigea de 1846 à 1857 Le Journal des Jeunes Personnes, a écrit quelques lignes pour exprimer, à l'égard de ses collaborateurs et de ses amis, d'incontestables sentiments de reconnaissance :
< ... Que de douces jouissances dans cette correspondance avec des jeunes filles confiantes, spirituelles, bonnes, aimables et affectueuses ! Que de jouissances aussi dans les relations avec leurs mères et avec certains auteurs tels que Emile Souvestre, Madame Sivanton-Bellac, Adélaïde de Montgolfier, Madame Charles Reybaud, Adèle Cléret, de Stolz, Emma Duguendy, ma bonne et chère Henriette Renan (2), et tant d'autres collaborateurs dont j'ai gardé le doux souvenir... (3) »
II apparaît ainsi que, dans les sentiments de gratitude qu'exprime Sophie Ulliac, la sœur de l'auteur des Origines du Christianisme et de l'Histoire du peuple d'Israël a occupé une place privilégiée.
Comment et à quelle époque cette amitié était-elle née ? Il pourra y avoir un certain intérêt à le préciser, car les quelques indications qui sont données dans les précieux ouvrages de Jean Pommier (4) et d'Henriette Psichari (5)
(1) 2 volumes. Paris, Maillet, 1861.
(2) On doit considérer que « ma bonne et chère Henriette Renan » précise le nom véritable de celle qui collabora au Journal des Jeunes Personnes sous le pseudonyme Emma du Guindy. (Cf. René d'Ys, Ernest Renan en Bretagne, Paris, Emile-Paul, 103, p. 207.)
(3) Pp. 262-263.
(4) Renan d'après des documents inédits, Paris, Perrin, 1923
(5) Renan d'après lui-même, Paris, Pion, 1937.